Entre l'attaque la plus prolifique du tournoi (15 buts), celle des Tricolores, et la meilleure défense (2 buts encaissés), celle de la Celeste, les débats n'étaient pas vraiment chauds samedi à Istanbul. C'est finalement les Uruguayens qui ont confirmé leur statut en parvenant à préserver leur cage inviolée. Pire, leurs adversaires ne sont jamais parvenus à créer leur première véritable occasion qu'à la 85e minute par l'intermédiaire de Jordan Veretout. Avec une possession de balle complètement en leur faveur, les Bleuets n'ont pas pu concrétiser une domination finalement stérile. En face, les tombeurs de l'Espagne, en quarts, se sont montrés plus dangereux en procédant par contres mais c'était sans compter sur le gardien des désormais champions du monde, Alphonse Areola, en état de grâce. Un show ! On pourrait appeler ça ainsi. Formé au Paris-Saint-Germain, Areola aura été une véritable muraille et a permis à ses coéquipiers de rester dans une partie où les joueurs de Pierre Mankowski n'étaient que l'ombre d'eux même. Dans cette obscurité, le Parisien a brillé en sortant notamment deux parades décisives face à Nicolas Lopez (20e), l'Uruguayen le plus dangereux de cette finale, et d'Avenatti (80e). Areola ne s'est pas arrêté là. Lors de la séance des tirs au but, il a stoppé ceux de Velazquez et d'Arrascaeta. Une copie parfaite pour offrir un sacre que la France attendait depuis longtemps. Il a donc fallu attendre la génération 1993 pour voir enfin le rêve se réaliser et faire une nouvelle virée sur le toit du monde. Après des débuts difficiles dans le tournoi, les camardes de Paul Pogba, désigné meilleur joueur du tournoi, ont pu aller au terme de cette aventure et décrocher le sacre international qui, disons-le, leur tendait les bras. En face, la «Celeste» n'a pas démérité et aurait pu monter sur la première marche du podium. Comme en 1997, elle se contentera du statut de finaliste mais ce petit pays d'Amérique Latine a confirmé son indéniable vocation de formation. Quoi que l'ont dise, les Forlan, Cavani et Suarez ont déjà leurs héritiers qui attendent leur chance et qui auront le temps de montrer tout l'étendu de leur talent. Dans l'autre match de la journée comptant pour la troisième place, c'est le Ghana qui a eu le dernier mot face à la surprenante sélection irakienne qui aura tout de même marqué cette compétition avec un parcours aussi exceptionnel qu'héroïque. Les «Satellite Stars», deuxième lors de la dernière CAN de la catégorie abritée par l'Algérie, sont parvenus à accrocher un nouveau podium mondial en dominant les Irakiens 3 buts à 0. A défaut de pouvoir décrocher la lune, les héritiers des «Black Stars» sont parvenus à briller dans le ciel turc à leur manière. Pour rappel, les trois autres représentants africains : le Mali, le Nigeria et l'Egypte, détentrice de la CAN 2013, ont été éliminés dès le premier tour. M. T.