Par Smaïl Boughazi Les prix des viandes resteront encore à des niveaux élevés en l'absence de moyens de conservation et de réseaux de distribution. C'est ce qu'a sous-entendu le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, dans un entretien accordé au quotidien Echourouk. Il affirmera que «les mécanismes de régulation n'ont toujours pas atteint leurs objectifs», mais les prix des viandes seront maîtrisés lorsque les trois abattoirs industriels en cours de réalisation seront mis en service avec le gigantesque programme de chambres froides en cours de réalisation. Pour les prix des autres produits, Benbada s'est montré satisfait, jugeant «raisonnable» les hausses constatées sur les prix de certains produits alimentaires durant la première semaine de ce mois de Ramadhan. Il estime ainsi que les hausses sont de 5 à 7% contre 20 à 30% durant les années précédentes. Mais cela a été réalisé grâce aux mesures anticipées prises pour préparer ce mois sacré et la coordination avec le ministère de l'Agriculture et les Douanes algériennes, ajoute-t-il. L'autre question d'actualité, évoquée par le ministre a trait à la contrebande de certains produits de consommation vers les pays voisins et particulièrement le carburant. Benbabda suggère, pour le carburant, d'appliquer son prix réel afin de limiter et mettre fin à ce phénomène, mais aussi protéger l'économie nationale. La contrebande, estime-t-il, ne se limite pas aux frontières Est et Ouest du pays mais s'étend également au Sud et touche, outre le carburant, les produits manufacturés (huile, farine et pâtes...). Le ministre a aussi imputé la hausse de la facture alimentaire de l'Algérie, estimée en 2012 à près de 9 milliards de dollars, au «gaspillage et à la contrebande». Au sujet de l'informel, le ministre a souligné qu'«à la fin 2013 nous auront éradiqué à 80% le commerce parallèle», qualifiant de record les réalisations accomplies en six mois. Il a souligné, dans ce sens, que 17 000 jeunes ont été intégrés avant le mois de Ramadhan et plusieurs marchés sont prêts dans plusieurs wilayas et seront distribués aux bénéficiaires. 60% du programme global sera prêt durant le mois de Ramadhan, a-t-il ajouté. Sur un autre registre, Benbada a fait savoir jeudi dernier que son ministère entendait créer un laboratoire de contrôle de la qualité dans chaque wilaya, en vue d'aider les agents du contrôle de la qualité et de la répression de la fraude à s'assurer de la qualité des produits disponibles sur les marchés. Selon un communiqué du ministère, Benbabda a précisé, lors d'une rencontre d'évaluation avec les directeurs de wilaya que son département dispose d'un «important» programme visant à augmenter le nombre des laboratoires de contrôle de la qualité de 20 à 48 laboratoires. Les capacités d'analyse des laboratoires de contrôle de la qualité en Algérie dépassent de loin le volume de la demande, a soutenu le ministre. S. B.