En mars 2003 l'Irak subit une invasion d'une coalition menée par les Etats-Unis sans mandat de l'Onu. Une agression et une occupation présentées alors, par la machine médiatique occidentale, comme l'arrivée de la «démocratie» et de la «liberté» pour ce peuple irakien qui n'avait rien demandé. Aujourd'hui Saddam n'est plus là et le régime du Baath n'est qu'un lointain souvenir. Mais le pays des deux fleuves, jadis fleuron du monde arabe, présente l'image d'un Etat durablement déstabilisé. Le pays n'arrive plus à trouver sa voie. L'Irakien a laissé place au chiite, au sunnite et au kurde. En lieu et place de la démocratie annoncée le pays est rentré dans des cycles infernaux de violence infinie et n'arrive plus à trouver la clef pour s'en extirper. Comme si les occupants étrangers avaient cassé quelque chose dans la structure de ce pays avant de partir. L'Irak fait face depuis le début de l'année à un regain des violences qui font craindre un retour aux sombres années du conflit religieux en 2006. Près de 3 000 hommes, femmes et enfants ont été tués et plus de 7 000 autres blessés ces quatre derniers mois, s'est alarmé l'Envoyé spécial de l'ONU en Irak. Les impasses politiques et la violence religieuse rythment aujourd'hui la vie en Irak. Un pouvoir nébuleux, des velléités séparatistes dans plusieurs régions du pays, sur fond de guerre sectaire qui s'autoalimente indéfiniment. Aujourd'hui les pécheurs en eau trouble tentent de capitaliser sur le mécontentement de la minorité sunnite qui s'estime ostracisée par le gouvernement, dominé par les chiites. L'exacerbation des clivages confessionnels demeure «l'héritage» légué par l'occupant. A la veille de l'invasion, les médias dominants et les responsables politiques occidentaux avaient poussé le mensonge jusqu'au bout. Ils avaient alarmé le monde sur le «danger» des armes de destruction massive, ces fameux ADM que dissimulerait le régime irakien. Aujourd'hui l'on sait que les véritables raisons de l'agression étaient autres. Alan Greenspan le patron de la Fédéral Reserve US a même reconnu dans ses mémoires que la guerre en Irak était largement une question de pétrole. Aujourd'hui, au nom d'une très sélective aide des peuples à s'émanciper de la dictature l'on pousse la Syrie vers le même avenir funeste que l'Irak. La même rhétorique usée contre Saddam Hussein est aujourd'hui ressortie contre Bachar al-Assad. Aujourd'hui il est évident que l'on ne veut pas d'une solution politique qui préserverait l'avenir de la Syrie et son rôle essentiel dans la région. C'est la morbide recette irakienne que l'on veut rééditer M. B.