L'Algérie fait parler d'elle dans le monde du sport, et en bien. Elle le doit au handisport. L'exploit est l'œuvre de nos athlètes handicapés qui n'ont pas fini de récolter des médailles aux Championnats du Monde d'athlétisme de handisport à Lyon. Déjà, dans l'escarcelle, pour la journée d'hier seulement, 23 médailles dont dix en or, un triplé et trois records du monde. L'Algérie a pu ainsi se placer à la 8e position au classement général des médailles qui compte 67 pays classés sur les 100 participants. Avec 25 athlètes, dont 7 filles, sur les 1 300 venus d'une centaine de pays, le handisport algérien a pu ainsi se distinguer, se surpasser même. Car, l'ambition de la Fédération algérienne handisports (FAH) était de confirmer les résultats des Jeux paralympiques de Londres-2012 avec 19 médailles au moins. Nos athlètes ont fait mieux que Londres, et ils se proposent de faire encore mieux encore qu'à Christchurch, (Nouvelle-Zélande) où 27 athlètes algériens avaient remporté 21 médailles (8 or, 6 argent et 7 bronze), terminant ainsi à la 11e place sur 47 pays classés lors de la dernière édition (2011) des mondiaux d'athlétisme. Question : quelle discipline avec des athlètes non handicapés peut prétendre aligner des résultats aussi performants ? Il semble bien que les handicapés ne sont pas ceux qu'on croit. Pourtant, à voir les budgets, les aides, les subventions, le matériel, les sponsors et l'intérêt dont bénéficient tous nos sportifs «improductifs» et ce qu'on donne aux handicapés, qui honorent le pays, c'est comparer tout à rien. Le handisport est le parent pauvre du sport en Algérie, la cinquième roue du carrosse, alors que ses résultats devraient l'élire comme le premier bénéficiaire en tout. D'autant plus que si nos handisportifs arrivent à briller avec le peu qu'ils ont, avec les moyens nécessaires et de meilleurs équipements, on peut parier qu'ils feront plus d'étincelles. Dès lors, la question qui s'impose c'est pourquoi l'Etat perpétue-t-il cette injustice et continue t-il à abreuver des fédérations qui ne font que collectionner les échecs en privant la seule qui soit compétitive et performante ? La réponse à cette question n'est pas à chercher loin, elle est dans la politique en charge du secteur et ses concepteurs. C'est là qu'est le handicap, du sport comme des autres secteurs qui font également du surplace. Car, même si on est sourds et aveugles, on ne peut ignorer, voire saborder, des entreprises, institutions et acteurs entreprenants qui travaillent pour le pays, son image ou sa renommée. Seule une intelligence malfaisante œuvrant à exploiter les richesses de l'Algérie à des fins personnelles sans se soucier de la collectivité ni du pays ou une incompétence incommensurable, qui friserait l'imbécilité, peuvent aboutir à tous les échecs que nous enregistrons partout, en s'écartant obstinément de toutes les voies de sorties et toutes les solutions qui se profileraient. H. G.
