Le premier constructeur automobile mondial, le japonais Toyota, revoit à la hausse ses ambitions, en termes de bénéfices, prévoyant 12 milliards d'euros de bénéfice net. Et c'est la dépréciation du yen qui est, en partie, à l'origine de ces résultats. Une surprise commerciale ? Il faut dire que Toyota ne s'attend pas à vendre davantage de véhicules qu'il l'espérait en début d'exercice, mais il profite à plein de la dépréciation du yen qui augmente la valeur de ses ventes à l'étranger, lorsque le groupe les convertit en monnaie nippone. Le constructeur nippon tire également partie des mesures prises par la Banque du Japon qui, sous la pression du gouvernement de droite de Shinzo Abe arrivé aux affaires en décembre, a fortement assoupli sa politique monétaire. Le yen se déprécie face au dollar et à l'euro et cela joue en faveur de Toyota. Le constructeur a presque doublé son bénéfice net lors du premier trimestre de son exercice comptable (avril à juin), à 562 milliards de yens (4,3 milliards d'euros), un record pour Toyota. C'est une bonne performance dans un contexte de crise. Comme nombre de ses concurrents, Toyota a été confronté à un marché souvent hésitant sur fond de conjoncture économique poussive. Ses ventes ont toutefois baissé au Japon (-9%), handicapées par l'arrêt des subventions publiques à l'achat de voitures peu gourmandes en énergie, dont le pionnier des systèmes hybrides (double motorisation à essence et électricité) avait profité à plein l'année précédente. Le fabricant de la Yaris a aussi écoulé moins de véhicules en Europe (-8%), en proie à la récession, et en Asie (-6%), où se sont fait sentir un certain ralentissement de la croissance sur le continent ainsi que les conséquences du conflit territorial sino-nippon - pour le cas spécifique du marché chinois. Toyota a en revanche connu meilleure fortune en Amérique du Nord (+4%), profitant d'un rebond du marché aux Etats-Unis où son image de marque ne souffre plus du rappel massif de véhicules de fin 2009, début 2010. Le groupe, qui voudrait réaliser dès 2015 la moitié de ses ventes dans les pays émergents où il investit massivement, a aussi davantage vendu sur les nouveaux marchés d'Amérique latine, d'Océanie et d'Afrique. Après la quasi-paralysie de sa production causée par le tsunami du 11 mars 2011 dans le nord-est du Japon, Toyota est redevenu en 2012 le numéro un mondial avec 9,75 millions de véhicules écoulés (marques Toyota, de luxe Lexus, poids-lourds Hino et petites voitures Daihatsu comprises). Pour l'année 2013, il espère frôler les 10 millions d'unités vendues. Y. S.