Le constructeur affiche un bénéfice d'exploitation de 95,3 milliards de yens (800 millions d'euros) sur la période janvier-mars, soit son troisième trimestre consécutif bénéficiaire, contre une perte de 682,5 milliards de yens lors du dernier trimestre de l'exercice 2008-2009. Le groupe avait prévu une légère perte d'exploitation après avoir estimé à deux milliards de dollars le coût des ventes perdues à cause d'une perte d'image de marque liée au rappel de plus de huit millions de véhicules dans le monde depuis octobre pour des problèmes de pédale d'accélération. Les analystes attendaient une perte de 6,25 milliards de yens, selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S. Le bénéfice net se monte à 112,2 milliards de yens, contre une perte de 765,8 milliards de yens un an plus tôt. Sur l'exercice, le bénéfice d'exploitation ressort à 147,5 milliards de yens, contre une perte de 461 milliards de yens en 2008-2009. Le constructeur a précisé que les conséquences de ses rappels sur ses volumes de ventes avaient été moins importantes sur l'exercice 2009-2010 qu'estimé en février. Pour l'exercice entamé en avril, le japonais prévoit une hausse de 90 % de son bénéfice d'exploitation, à 280 milliards de yens, plus faible que le consensus de marché de 546 milliards de yens, sur la base d'un dollar à 90 yens et d'un euro à 125 yens. «Rayon de soleil» Le groupe se veut prudent face à la hausse du coût des matières premières et à l'évolution de la demande. Les incitations à l'achat sous forme de réductions de taxes et autres primes, mises en place pendant la crise un peu partout dans le monde, ont pris fin ou sont sur le point de prendre fin. «Cette prévision est vraiment faible, comparé au consensus, mais, compte tenu de sa situation d'ensemble actuellement, je ne pense pas que Toyota aurait pu produire une prévision très en pointe. Le véritable impact des rappels a certes été anticipé, mais le consensus était, il est vrai, plutôt élevé», estime Hiroaki Osakabe, gérant de fonds chez Chibagin Asset Management. «Le plus gros risque que je vois pour l'an prochain n'est pas limité à Toyota. Il s'agit, surtout, de savoir si le marché automobile mondial tiendra une fois que les programmes de ristournes seront supprimés», ajoute-t-il. Le patron de Toyota, Akio Toyoda, a déclaré que le groupe était toujours en «eaux troubles» mais qu'il apercevait "un rayon de soleil à l'horizon" malgré la tempête. Les concurrents de Toyota, Honda par exemple, ont aussi donné des prévisions prudentes. Ils ont mis en avant l'incertitude sur le prix des matières premières alors que les négociations sont en cours avec les fournisseurs. Toyota anticipe des ventes en volume de 7,29 millions d'unités pour l'exercice en cours à fin mars 2011, dont 2,130 millions en Amérique du Nord, 1,920 million au Japon et 860 000 en Europe. Ces chiffres comprennent les ventes du constructeur de poids lourds Hino et du constructeur automobile Daihatsu. L'an dernier, le groupe a vendu 7,237 millions de véhicules dans le monde. Avant la publication de ces résultats, l'action Toyota a fini en baisse de 0,7 % à 3 495 yens. Le titre a perdu environ 10 % cette année, alors que l'indice du secteur a reculé de 5 %.