La population des colonies israéliennes de Cisjordanie a augmenté de plus de 2% au premier semestre 2013. Une évolution deux fois supérieure à celle enregistrée ailleurs. Le nombre d'habitants des petites colonies va en grandissant alors que l'on reparle d'un éventuel retour aux négociations entre les Palestiniens et l'occupant israélien. Ces statistiques ont été publiées alors que les pourparlers ont repris à la fin du mois dernier sous instigation de Washington, et doivent se poursuivre la semaine prochaine sous l'impulsion du secrétaire d'Etat américain John Kerry. Ce dernier a usé de tout son poids pour forcer les négociateurs palestiniens à accepter de revenir à la table sans imposer un préalable. Celui notamment de l'arrêt des constructions de colonies sur le territoire palestinien. Il est vrai que le fait accompli est à l'œuvre sur le terrain. Une réalité que refusent de voir les «parrains de la paix». Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se refuse de proclamer un gel de la colonisation. Une situation d'arrogance extraordinaire et de défiance envers le droit international qui laisse songeur. Comment peut-on parler de retour à la négociation alors que les terres objet du conflit sont grignotées au quotidien. Au vu et au su de la «communauté internationale». L'Etat hébreu s'apprête à lancer de nouveaux appels d'offres pour la construction de logements dans les colonies. Notamment dans les quartiers d'Al Qods occupée. Les annonces se font publiquement et sont relayées par les médias. Sans que cela ne provoque le moindre grognement de la part des Etats occidentaux qui promeuvent le fameux processus de paix. Un accord minimal serait un cadre politique qui garantisse la création d'un Etat palestinien sur les frontières de 67 avec Al-Qods-Est pour capitale, et le droit au retour des réfugiés. Mais les Palestiniens sont, encore une fois, invités à un énième marché de dupes. Il est vrai que la «communauté internationale» ne fait rien pour presser Tel-Aviv à s'engager dans un sérieux processus. En parallèle à la colonisation Israël poursuit, dans l'impunité la plus totale, un blocus militaire sur la bande de Ghaza depuis 2007, aggravant ainsi la situation humanitaire de 1,6 million de Palestiniens. Fort d'un sentiment d'impunité, Netanyahu se permet, de ce fait, de rejeter la revendication légitime des Palestiniens, disant vouloir des pourparlers sans «condition préalable». Les responsables israéliens entendent bien négocier tout en colonisant. Une posture absolument insoutenable pour un peuple vivant sous le joug colonial voila plus de soixante années. M. B.