Au moment où les Palestiniens sont expressément pressés d'entamer des négociations directes avec l'occupant israélien, un rapport de la Paix maintenant, un mouvement opposé à la colonisation, vient démontrer la grande duperie de la pseudo-suspension de la colonisation. Le «gel» dit partiel de la construction de logements dans les colonies israéliennes de Cisjordanie, décrété en novembre dernier comme gage de bonne volonté, a été violé pas moins de 492 reprises. Des photos aériennes ont permis de déterminer que des chantiers ont été lancés dans une soixantaine de colonies en «directe violation» du moratoire, qui doit expirer le 26 septembre, a affirmé l'ONG plaidant pour la paix. «Dans certains endroits, le gouvernement n'est pas au courant, alors qu'ailleurs, il tente d'ignorer les faits», a affirmé un responsable de la Paix maintenant. La réalité du terrain demeure, en effet, d'une évidence criante. L'Etat hébreu, qui occupe les terres palestiniennes au vu et au su de la «communauté internationale», n'a jamais arrêté l'extension des colonies illégales. «En temps normal, une moyenne de 1 130 logements sont construits tous les huit mois dans les colonies, si bien que le gouvernement n'a gelé qu'un peu plus de la moitié des projets», révèle Paix maintenant. Les nouveaux logements s'ajoutent aux 2 000 appartements et maisons dont la construction avait été autorisée juste avant l'entrée en vigueur du fameux moratoire décidé par le gouvernement de Benyamin Netanyahu, sous la pression des Etats-Unis pour «tenter de relancer des négociations directes entre Israël et les Palestiniens». Ces derniers exigent comme condition à une reprise de ces négociations directes gelées depuis l'agression de Ghaza, fin 2008, un arrêt total de la colonisation y compris à El Qods-Est toujours occupée par Israël. Le Premier ministre israélien, jouissant de l'impunité internationale, se permet même de rejeter une prolongation du pseudo-moratoire. Au moment où le président palestinien Mahmoud Abbas est presque sommé par Washington d'entamer des pourparlers sans un minimum de préalable, la municipalité israélienne de la ville d'El Qods occupée a donné, lundi passé, son feu vert à la construction de 40 nouveaux logements. Quelque 250.000 Palestiniens vivent dans le secteur oriental de la Ville sainte et environ 200 000 Israéliens se sont installés illégalement et avec la bénédiction du gouvernement dans une douzaine de quartiers de colonisation érigés à El Qods. Pour l'heure, on compte 300 000 Israéliens résidant dans les colonies illégales de Cisjordanie, véritable pierre d'achoppement pour une quelconque paix. R. I.