Avec un investissement de 2000 milliards de dinars dans le secteur des ressources en eau pour les deux programmes quinquennaux, l'Algérie est en phase de rompre définitivement avec la crise d'alimentation en eau potable qui était la hantise des populations des années durant. Aujourd'hui, le ministère des Ressources en eau travaille d'arrache pied pour alimenter les citoyens en cette denrée précieuse, indispensable à la vie. Un bilan relatif à l'alimentation en eau potable pour la saison estivale 2013 a été présenté hier par M. Messaoud Terra, directeur de l'alimentation en eau potable au ministère des Ressources en eau, accompagné par le directeur général de l'Algérienne des eaux (ADE), M. Abdelkrim Mechia. La conférence qui a été animée au siège du département ministériel de M. Hocine Necib, a été une occasion pour les nombreux journalistes de revenir sur les questions récurrentes de la qualité de l'eau, de l'alimentation en eau potable (AEP), du dessalement d'eau de mer, de la gestion déléguée de l'eau et du gaspillage de ce produit vital. Après avoir dressé un bilan exhaustif qualifié de positif pour cette saison estivale, M. Messaoud Terra a indiqué que «c'est sur instruction du ministre que des dispositions ont été prises pour améliorer les conditions d'alimentation en eau potable durant cet été». Le ministre avait instruit ses directeurs pour une vigilance permanente surtout durant le Ramadhan et la saison estivale, pour avoir les réservoirs toujours pleins et aller vers une gestion optimale. Des contacts ont été pris aussi avec la Sonelgaz pour réduire un tant soit peu les coupures d'électricité en cas de délestage pour garantir la distribution de l'eau. Le ministre, toujours selon M. Terra, a mis en place une cellule de veille au niveau de son département pour remonter l'information depuis les ADE jusqu'au ministère en cas de perturbations dans l'approvisionnement des populations en AEP. Comparativement aux années précédentes, mis à part quelques perturbations dans certaines wilayas, à l'exemple de Khenchela et Tindouf, l'alimentation en eau potable des populations est sensiblement améliorée. D'abord parce que la saison hivernale a été clémente, ensuite les efforts consentis en permanence ont permis de mobiliser les ressources nécessaires. Actuellement, les réserves des barrages sont à un niveau de 5,1 milliards de m3 contre 4,7 milliards l'année dernière. Le taux de remplissage des barrages était hier de 75%. M. Terra, après avoir rappelé les réalisations du secteur a indiqué que le taux de raccordement au réseau de l'AEP est de 95% et une dotation moyenne de 175 litres par jour par habitant. Interrogé sur la qualité de l'eau dont fait part beaucoup de citoyens, le responsable de l'AEP au ministère a tenu à rassurer les populations que tous les moyens sont mobilisés pour contrôler régulièrement les réservoirs et les barrages. «On garantit que la qualité de l'eau du robinet est potable. Seulement, le goût peut être parfois diminué en raison de la surexploitation d'une nappe ou de l'exploitation en puissance d'une source ce qui augmente le taux des sels présents». Maintenant, a-t-il dit, après la bataille de la mobilisation de la ressource qui continue toujours, place à la qualité. M. Abdelkrim Mechia, directeur général de l'ADE, a expliqué que le phénomène de la salinisation est pris en charge dans les wilayas concernées. 13 stations de déminéralisation sont en cours de réalisation pour réduire les sels, les minéraux de même que la température de l'eau. Un autre phénomène qu'a relevé M. Mechia, la prolifération des algues dans certains barrages qui donne un goût de terre ou d'odeurs d'algues à l'eau consommée. Des équipements nécessaires sont posés pour y remédier. Pour ce qui est de la gestion déléguée de l'eau, M. Terra a signalé qu'elle a donné de bons résultats et qu'un bilan est en train d'être fait pour savoir si on peut l'élargir à d'autres régions du pays. A une question sur le gaspillage de l'eau, le directeur de l'AEP au niveau du ministère a déclaré que 30% des volumes produits en eau ne sont pas facturés en raison entre autres d'un double branchement ou du paiement au forfait. «Mais avec la réhabilitation du réseau on ira vers facturation réelle», a dit M. Terra. Enfin, il annoncera qu'un projet de décret est en cours d'élaboration au ministère pour règlementer la teneur en chlore à un minimum de 0,1 grammes par litre au robinet. Un projet qui sera bientôt soumis au gouvernement. B. A.