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L'Egypte a-telle perdu la voie de la démocratie ?
Le pays semble bloqué depuis ce fameux 14 août
Publié dans La Tribune le 02 - 09 - 2013

La crise égyptienne aurait-elle atteint son niveau d'obstruction permanente ? Deux mois, jour pour jour, après la destitution de Mohamed Morsi par l'armée, le pays est rentré dans une phase de transition nouvelle mais aux lendemains de plus en plus incertains. La situation dans laquelle se trouve le pays, pourtant bien parti pour entamer la construction d'un Etat de droit après la chute de Hosni Moubarak, est pour le moins alambiquée. L'armée qui a repris directement les manettes du pouvoir après avoir été sur le retrait, il y a une année, est aujourd'hui face à une réalité complexe. Certains observateurs iront même jusqu'à affirmer que la révolution de la place Tahrir aura finalement échouée et brandiront pour symbole les velléités de libération actuelle de l'ancien raïs pourtant condamné à la prison à vie. Les partisans de Morsi semblent aujourd'hui avoir des difficultés dans leur capacité à mobiliser. La répression sanglante et l'arrestation de leurs dirigeants semblent avoir eu un lourd effet sur le terrain. Mais sans pour autant avoir réglé le problème politique resté irrémédiablement en suspens. L'option sécuritaire du général Al Sissi aura eu un effet inhibiteur qui pourrait s'avérer néfaste pour l'avenir politique. Sur le terrain les manifestations se font plus rares et ne rassemblent plus que quelques centaines de personnes avec un léger pic le vendredi. Le gouvernement intérimaire avait réitéré son autorisation aux soldats et policiers qui quadrillent Le Caire et les grandes villes à ouvrir le feu sur tout manifestant qui s'en prendrait à des biens publics ou aux forces de l'ordre. L'Egypte est aujourd'hui loin des mobilisations de centaines de milliers avant ce fameux 14 août, lorsque l'armée a décidé de mener l'assaut contre les rassemblements. Premier Président civil et élu de façon démocratique dans l'histoire de l'Egypte, Morsi a été destitué et arrêté le 3 juillet par l'armée après que des millions de manifestants aient réclamé son départ. La situation était au bord de la rupture et le pays sérieusement clivé.
Le 14 août, s'appuyant sur la revendication d'une partie des Egyptiens, le gouvernement mis en place par l'armée, véritable détentrice du pouvoir, ordonne la dispersion par la force de tous les rassemblements sur la place Rabea al adaouiya. Mais l'opération dérape et provoque un bain de sang faisant basculer l'Egypte dans une situation de quasi chaos. Plus d'un millier de personnes sont tuées en une semaine, des manifestants pour l'essentiel, et plus de 2 000 cadres et militants des Frères musulmans ont été arrêtés. Le coût humain et politique de l'action des services de police et de l'armée suscitera le choc. Depuis, si les manifestations ne dérapent plus, des heurts sporadiques opposent presque chaque jour des comités de quartiers à des partisans de Morsi. Les heurts se soldent parfois par des morts. La traque des Frères musulmans accusés de terrorisme est toujours de mise. Les médias annoncent quotidiennement des arrestations de cadres et de militants locaux dans tout le pays. Dernier en date Mohamed Beltagi, ancien parlementaire et un des derniers responsables encore libres de la confrérie. La direction des Frères musulmans avait déjà été décapitée avec l'arrestation du guide Mohamed Badie et de ses adjoints. Le procès de ces trois hommes accusés d'incitation au meurtre s'est ouvert le 25 août avant d'être promptement reporté au
29 octobre. L'Egypte est toujours sous le régime de l'état d'urgence depuis le 14 août et un couvre-feu nocturne est en vigueur dans la moitié des grandes villes du pays. L'annonce par le président par intérim, Adly Mansour, de la composition du «Comité des 50» chargé de réviser la Constitution fait aujourd'hui office de vie politique. Cette structure est principalement formée de membres des courants libéraux et de gauche, les islamistes ayant refusé d'y participer, à l'exception du parti salafiste
Al Nour. La révision de la Constitution, adoptée en décembre 2012 par référendum, par 64% des voix mais avec seulement 33% de participation, est l'un des principaux chantiers prévus par la feuille de route présentée par l'armée suite à la destitution de Morsi. La volonté de revenir à une situation politique plus stable est manifeste. Mais le traumatisme du 14 août reste vivace et compliquera toute solution à la crise. Retour à l'autoritarisme, guerre civile, ou transition vers la démocratie ? L'Egypte est plus que jamais dans un carrefour aux voies multiples.
M. B.


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