Par Karima Mokrani Les établissements scolaires à travers le pays ouvrent grandes leurs portes aujourd'hui pour l'accueil de plus de 8 millions d'élèves. 8 470 007 plus précisément dont 170 758 dans le primaire, 41 754 dans le moyen, 106 905 dans le secondaire et 50 905 dans le préscolaire. Cette année, le nombre total des élèves a augmenté de 321 978, soit une hausse de 3,95%. Malgré cette hausse, chose devenue habituelle dans le secteur, les responsables du département de Abdelatif Baba Ahmed assurent avoir mobilisé tous les moyens nécessaires pour assurer le bon accueil. Ceci par la réception de nouvelles structures et le recrutement de nouveaux enseignants. Il n'en demeure pas moins que le problème de surcharge des classes demeure posé et avec acuité dans certains établissements de quelques wilayas du pays, dont Alger. La croissance du nombre des élèves en est à l'origine mais pas seulement. En effet, devrions-nous le rappeler, des entreprises chargées de la construction de certains établissements ont failli à leur mission par manque de moyens ou autres. Certaines traînent dans les travaux et d'autres ont carrément abandonné pour des raisons qui leur sont propres. Dans certaines localités, c'est le manque du foncier qui hypothèque la réalisation des structures programmées. Des associations de parents d'élèves ont d'ores et déjà attiré l'attention sur ce problème qui ne sera pas sans entraîner d'autres problèmes à l'avenir. Sur le plan social, les syndicats du secteur semblent avoir enterré la hache de guerre, préférant temporiser, le temps que le ministère de tutelle et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, examinent avec eux les problèmes en suspens et apportent les solutions qui s'imposent. Lors de l'ouverture, la semaine dernière à Alger, des travaux de la Conférence nationale consacrée aux préparatifs de la rentrée scolaire, Sellal a invité les syndicats à faire montre de compréhension et de sérénité, manière de dire de renoncer à leur menace de perturber la rentrée par de nouveaux mouvements de protestation. Les syndicats affirment avoir pris acte des propos du ministre qui s'est engagé à l'écoute et au dialogue pour un règlement définitif des problèmes du secteur. Ils attendent toutefois de voir pour se décider des suites à donner à leur démarche surtout qu'il y a toujours cette revendication portant sur la révision du statut particulier des travailleurs de l'éducation, de même que le régime indemnitaire. Sur un autre plan, les organisations autonomes affichent une certaine satisfaction depuis l'annonce faite de les convier officiellement à la tripartite. C'est une première du genre. La revendication est ancienne, elle date de plusieurs années, soit depuis l'arrivée de ces organisations autonomes sur le terrain de la contestation sociale. Par ailleurs, devrions-nous le souligner, les déclarations du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, «méprisant» la poésie et les sciences sociales, prononcées de manière nonchalante à l'ouverture des travaux de la Conférence nationale consacrée à la rentrée scolaire 2013-2014, n'arrêtent pas de susciter l'indignation et le rejet. Des citoyens de tous bords se sont exprimés sans ambages sur la «mascarade» et ont reproché au Premier ministre sa position qui n'est pas digne d'un représentant d'un Etat qui prétend s'engager dans la voie d'une réforme profonde du système éducatif de façon à remettre, une bonne fois pour toutes, l'école sur les rails et redorer son blason. La «bourde» pour ne pas dire «dérive grave» du premier représentant du gouvernement algérien, à laquelle ont assisté des représentants de tous les syndicats du secteur, ainsi que des parents d'élèves, en plus des chefs des établissements scolaires et directeurs du département ministériel, était des plus intolérables, soutiennent des présents et d'autres personnes qui se sont échangés l'information sur le net. Le Premier ministre, constatent des internautes anonymes mais aussi des noms connus de tous, en Algérie et Outre-mer, prend les choses à la légère. La poésie n'est pas chose à mépriser. Bien au contraire, dans les pays qui se respectent, commentent les uns et les autres, la poésie et l'écriture ont leur place dans les livres, dans les espaces publics mais aussi dans les rencontres aux plus hauts niveaux de l'Etat. Poésie et sciences humaines, ce n'est pas chose à prendre à la légère, encore moins à dénigrer. K. M.