Synthèse de Badiaa Amarni La croissance économique mondiale ne dépassera pas 0,9% en 2009, selon les prévisions de la Banque mondiale (BM) qui annonce aussi une contraction du commerce de 2,1% pour la même année. Cette croissance se situera normalement à 4,5% dans les pays en développement. Dans ses «perspectives pour l'économie mondiale» rendues publiques à Washington, la BM note que le PIB (produit intérieur brut) des pays développés devrait simultanément se contracter de 0,1%. Ce pronostic est nettement inférieur au précédent établi par la Banque mondiale au mois de juin dernier où la croissance mondiale prévue était estimée à 3% et à 6,4% dans les pays en développement. Ces statistiques sont aussi inferieures à celles du Fonds monétaire international qui remontent au 6 novembre (2,2% de croissance mondiale, 5,1% dans les pays en développement). L'économiste en chef de la Banque mondiale, Justin Lin, fait remarquer que l'économie mondiale «se trouve en phase de transition. Elle est passée d'une période de forte croissance stimulée par les pays développés à celle d'une incertitude marquée, la crise financière ayant fortement affecté les marchés internationaux». «Les volumes des échanges mondiaux vont, selon nos prévisions, se contracter pour la première fois depuis 1982. Cette baisse est d'abord et principalement due à une chute de la demande, la crise financière mondiale imposant une combinaison rare de récession dans les pays à revenus élevés et de fort ralentissement dans le monde en développement», poursuit la BM. «Ces projections avaient été réalisées dans un environnement de forte incertitude pour les opérateurs de marché de même que pour les auteurs de ces prévisions.» La BM a fait savoir qu'elle «anticipait une baisse de 23% des prix des matières premières en 2009 et que ses prévisions tenaient compte d'un prix du baril à 75 dollars en moyenne sur la période 2008-2010». Sur le long terme, estime la BM, «la croissance de la demande de matières premières devrait s'atténuer». Cette institution multilatérale souligne aussi que «la hausse spectaculaire des matières premières au premier semestre va laisser des traces durables sur l'économie mondiale, même si les cours sont, depuis, revenus à des niveaux plus raisonnables». Selon elle les cours des matières premières ont connu une hausse qui a abouti à ce que 130 à 150 millions de personnes soient précipitées de nouveau vers la pauvreté. Dans son rapport, la Banque mondiale souligne que les cours des matières premières, hors pétrole, allaient régresser de 23%.