Synthèse de Badiaa Amarni Après la Banque mondiale (BM) qui a rendu public mardi dernier un rapport sur la croissance économique mondiale qui ne dépassera pas les 0,9% en 2009, c'est au tour du FMI (Fonds monétaire international) d'annoncer que la crise financière sera pire l'année prochaine et affectera tous les pays du monde. M. Dominique Strauss-Kahn, son directeur général, a annoncé que «la crise financière est mondialisée et qu'aucun pays n'échappera à ses effets qui seront pires en 2009». Cette situation de crise sera installée dans le monde entier, que ce soit aux Etats-Unis, en Europe ou dans d'autres régions. Il est prévu une croissance négative l'année prochaine, estime-t-il encore. S'exprimant au cours d'une conférence de presse lors de sa visite, jeudi dernier, au Costa Rica, le patron du FMI fera savoir que le fait que «2008 fut une année difficile pour l'économie mondiale, nous ne pouvons nous attendre à ce que 2009 soit meilleure». La tournée de Strauss-Kahn en Amérique centrale et dans les Caraïbes, faut-il le noter, avait pour but l'analyse des mesures possibles pour faire face à la crise ou, le cas échéant, offrir un appui financier. Le premier responsable du FMI avait recommandé mercredi dernier «de recourir à des plans de relance économique plutôt qu'à des réductions supplémentaires des taux d'intérêt pour faire face à la crise financière».«Les pays aux situations supposées plus solides, ceux qui ont la capacité de financer de nouveaux efforts et ceux qui ont un niveau de dette supportable sur le long terme, doivent être en première ligne pour soutenir la demande mondiale», avait-il déclaré dans la capitale jamaïcaine. Ainsi, la récession mondiale s'installe pour affecter même les pays en développement jusque-là épargnés, selon un rapport de la Banque mondiale. Toujours selon cet organisme, «la région Moyen-Orient et Afrique du Nord semble avoir bien résisté en 2008, avec une croissance maintenue à 5,8%. Mais ce chiffre global masque des fluctuations considérables au niveau du commerce, de la balance courante et des conditions du financement extérieur. Les pays exportateurs de pétrole étant confrontés à une baisse de revenus en 2009, la croissance régionale ne devrait pas dépasser 3,9% en 2007». La gravité de la crise financière mondiale apparaît à travers Bank of America qui compte supprimer 30 000 à 35 000 postes dans les trois ans, à la suite du rachat de la banque d'affaires Merrill Lynch et en raison du «mauvais climat économique». Elle apparaît aussi dans le crash que subissent le secteur de l'automobile et bien d'autres domaines d'activité. Les pays du monde entier sont en train de prendre des mesures à même de pallier cette crise financière. Celle-ci sera au menu d'un sommet tripartite qui réunira des dirigeants du Japon, de la Chine et de la Corée du Sud aujourd'hui à Fukuoda (sud-ouest du Japon). Une volonté de contribuer à la relance économique internationale «puisque l'Asie va rester au centre de la croissance mondiale». Il faut rappeler que Tokyo avait déjà pris l'engagement de prêter jusqu'à 100 milliards de dollars au Fonds monétaire international (FMI), à même d'aider les pays émergents frappés par la crise financière. Faut-il noter qu'en Europe, les principales places financières ont terminé sur des notes discordantes. Paris a abandonné 0,43%, Francfort 0,78%, tandis que Londres gagnait 0,49%. Les Bourses asiatiques ont terminé en ordre dispersé, Tokyo gagnant 0,70% et Hong Kong 0,2%, mais Shanghai a abandonné 2,28%.