De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Le groupe Saidal compte implanter une usine de fabrication de produits pharmaceutiques dans la zone industrielle de Berrahal (30 km à l'ouest du chef-lieu de la wilaya de Annaba). C'est ce qu'a déclaré le P-DG du groupe Saidal, M. Rachid Zaouaoui, jeudi dernier sur les ondes de la radio locale de Annaba. Cette usine débutera avec une capacité de 5 millions d'unités de vente pour atteindre les 20 millions au bout de quelques années, après la mise en place d'autres installations qui viendront s'ajouter à celles déjà en service. Cet important projet ainsi que ceux en cours de réalisation réduiront les dépenses en devises fortes consacrées à l'importation du médicament qui devient de plus en plus cher et ce, outre la dépendance de l'Algérie vis-à-vis de l'étranger en matière de produits pharmaceutiques. Abordant la question de la fabrication locale du médicament, le P-DG dira que Saidal produit le médicament depuis 1962, que le groupe a acquis une grande expérience dans le domaine, allant jusqu'à préciser que les produits de Saidal sont meilleurs que ceux importés à partir d'autres pays. «Chez nous, dit-il, les contrôles sont très sévères et stricts, nous sommes là pour aider le malade à se soigner et non pour provoquer des maladies. Au sein de nos unités de production, le directeur technique a plus de pouvoirs et de prérogatives que le directeur d'unité ou même le P-DG quand il s'agit de contrôler tel ou tel médicament, il peut en arrêter la production si une anomalie quelconque est constatée.» Il poursuivra en insistant sur le fait que ce contrôle interne est suivi par celui du laboratoire national du médicament ainsi que par les services compétents du ministère de la Santé et de la Population. «Il faut que le citoyen sache que les médicaments produits par Saidal ont les mêmes propriétés, la même efficacité et les mêmes effets et parfois bien meilleurs que ceux importés, nous le rassurons sur ce point», a expliqué le P-DG du groupe. La décision du ministère de suspendre les importations des mêmes produits pharmaceutiques que ceux fabriqués localement ainsi que l'obligation faite aux importateurs de construire des unités de production en Algérie sont venues rassurer et conforter Saidal et les autres fabricants nationaux puisque le marché local leur est devenu acquis. Cela ne veut aucunement signifier que cette forme de «monopole» les autorise à produire des médicaments de moindre qualité. Les contrôles en amont et en aval seront encore plus sévères et toute infraction sera passible de mesures et de sanctions tout aussi sévères. «D'ici une dizaine d'années, l'Algérie est obligée d'avoir sa propre industrie pharmaceutique, les médicaments devenant de plus en plus chers et la facture allant en augmentant sensiblement. Cela est dû au fait que la population a une meilleure espérance de vie : elle est passée d'une moyenne de 49 à 76 ans. Ce qui signifie que le nombre des plus de 50 ans s'est multiplié et c'est justement la population la plus exposée aux différentes maladies nécessitant un traitement lourd et coûteux. Cela demandera beaucoup d'argent pour importer les médicaments. Or, un médicament produit en Algérie est 3 fois moins cher que celui importé de l'étranger et, donc, il faut dès à présent s'investir et investir dans ce créneau», a-t-il conclu.