De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Selon le directeur de l'OPGI de la wilaya de Annaba, 1 500 logements sociaux sur les 5 500 lancés dans le cadre du programme du président de la République seront attribués au cours du premier semestre 2009, le reste, selon les prévisions, ne dépassera pas la fin de l'année. Les entreprises chargées de la réalisation accusant un retard ont été mises en demeure de renforcer les chantiers en moyens humains et matériels afin d'achever les travaux dans les délais prévus. Certaines parmi elles se sont vu retirer les projets qui leur avaient été affectés et ce, pour les retards accumulés et qui ne pouvaient être rattrapés. De nouvelles entreprises plus performantes et mieux dotées ont pris le relais et les travaux de réalisation avancent à rythme très rapide. Cela, nous dit-on au niveau de cette structure, ne veut pas dire que la cadence imprimée aux travaux se fera au détriment de la qualité de la réalisation, les ingénieurs et techniciens de l'office veillant et contrôlant pour déceler toute malformation ou défaut technique. Ce lot de 5 500 logements à distribuer ne suffira pas à résorber une demande de logements sociaux de l'ordre de 20 000, représentant la «ceinture» de bidonvilles localisée aux portes de la ville de Annaba et même à l'intérieur. Du côté de Boukhadra, communément appelée Bouhamra par les habitants, ce sont des centaines de baraques faites de tôles et de bois qui se serrent les unes contre les autres. Pas d'assainissement, pas de système d'évacuation des eaux usées, pas d'eau courante et l'électricité y est amenée par des fils aériens, un enchevêtrement de filins et de câbles à peine surélevés et qui constituent un danger permanent pour les habitants. A El Fakharine, c'est pratiquement le même décor, à la différence que cette «favela» est implantée au cœur de la ville, à la plaine Ouest. A El M'haffer, le fond a été atteint, d'un côté des villas cossues aux larges terrasses couvertes et des jardins fleuris, une double voie où circulent des voitures rutilantes, et, de l'autre, un monde tout à fait différent fait de maisonnettes en terre cuite ou en vieux parpaings traversées par de petites ruelles à peine assez larges pour permettre le passage de 2 personnes. Là s'entassent plus d'un millier de personnes qui vivent pour la plupart dans la précarité parce que pauvres et démunies. Les visites des responsables qui s'étaient succédé n'avaient en rien changé la situation, la plaie est toujours ouverte. Peut-être qu'avec ce programme, ce bidonville sera complètement rasé.