De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Dans la nuit de mercredi à jeudi, vers 23h30, 21 jeunes harraga ont été interceptés par les gardes-côtes du groupement territorial de Annaba. C'est à bord d'une embarcation artisanale à un mile au nord de Oued Seybouse que ces candidats à l'émigration clandestine ont été arrêtés pour être ramenés sur la terre ferme. Ces émigrants voulaient profiter du relâchement (supposé) de la surveillance à l'occasion des fêtes de fin d'année célébrées outre-Méditerranée pour accoster tranquillement. Ils comptaient, malgré les risques encourus et les dangers qui les guettaient, rejoindre la Sardaigne toute proche pour, ensuite, gagner le sud du continent européen. Selon le commandant Cherriak, ces harraga, dont un mineur de 17 ans, tous des jeunes (le plus âgé a 35 ans), sont originaires de la région de Annaba, à l'exception d'un seul habitant la wilaya de Constantine. Deux d'entre eux ont été transférés en urgence par les agents de la Protection civile à l'hôpital Ibn Rochd, l'un pour des soins suite à des blessures et l'autre pour une crise cardiaque. Ce phénomène qui se multiplie dès que les conditions climatiques s'améliorent n'est pas près de connaître une accalmie et ce, malgré la comparution de centaines de jeunes devant la justice. C'est le cas de 40 harraga qui ont été déférés devant le tribunal de Annaba pour tentative d'émigration clandestine et qui encourent des peines de 6 mois de prison assorties d'amendes. Ces jeunes qui font partie d'un groupe de 95 harraga interceptés il y a près de 2 mois avaient déclaré qu'ils avaient payé leur «titre de voyage» entre 25 000 et 60 000 DA à des passeurs qui organisent encore ces traversées de la mort, passeurs dont l'identité n'a pas été révélée en dépit de l'insistance des services chargés de l'enquête. Les harraga préfèrent taire leurs noms de peur de représailles ou d'être qualifiés d'indicateurs. Selon nos informations, le tribunal rendra son verdict au cours de cette semaine.