« J'ai quitté l'USMA avec un titre, je reviendrai pour un autre » Un fax de la CAF fixant la date du 10 mars 2009 pour la levée de la suspension de Abdouni est parvenu hier à la FAF. La fédération a saisi à son tour l'USMA pour l'en informer. Le gardien usmiste nous fait part ici de son grand soulagement.
On vient d'apprendre que la CAF a officiellement saisi la FAF au sujet de votre suspension qui prendra fin le 10 mars prochain. Etes-vous au courant ? Oui, d'ailleurs la FAF vient juste d'envoyer le fax à l'USMA (entretien réalisé hier mardi, Ndlr), que notre secrétaire Mustapha Laroussi vient de me remettre à son tour. Il stipule clairement et officiellement que ma suspension prendra fin, comme vous dites, le 10 mars prochain. Quels sont vos sentiments ? Je suis encore sous l'émotion et vous ne pouvez imaginer ma joie, et surtout mon soulagement. Ce fax, je vais en prendre soin comme un bijou. Je vais le mettre dans un cadre et l'accrocher chez moi sur un mur. Comme ça, je n'oublierai jamais ce que je viens de vivre. En le regardant tous les jours, je vais me remémorer toute cette longue période où j'ai vraiment galéré. Vous donnez l'air de quelqu'un qui vient d'apprendre une bonne nouvelle pour la première fois, alors que vous saviez que vous serez autorisé à reprendre la compétition au mois de mars… C'est vrai, je le savais, mais je n'étais pas tranquille. Vous savez très bien qu'avant d'être revue à la baisse, ma suspension était de trois ans. Avant que ce fax ne tombe, j'avais encore des doutes. Je craignais en fait qu'on revienne sur cette décision ou qu'il se passe autre chose qui puisse compromettre tout cela. Mais aujourd'hui, c'est désormais du concret, le fax est entre mes mains. C'est pour cette raison que je suis aussi soulagé. Deux ans de suspension, c'était long, n'est-ce pas ? Et comment ! Certains vont certainement dire que tout est très vite passé, genre « tu vois, comme si c'était hier ». Non, ce n'était pas hier, c'était il y a une éternité, et personne ne pourrait ressentir ce que j'ai ressenti. Moi je ne comptais pas les jours seulement, je comptais les minutes, les secondes même. Durant toute cette période, la vie m'a beaucoup appris. Certes, sur le plan sportif j'étais perdant, sur le plan financier aussi, mais en parallèle, j'ai ouvert les yeux sur beaucoup de choses. Je me suis rendu compte que je vivais dans un monde virtuel où tout était faux. Les amis ? Ils m'ont abandonné. Le téléphone ? Il a cessé de sonner. Une vie de famille ? Je n'en avais plus. J'avais d'immenses problèmes et je pensais que j'avais suffisamment d'amis pour les surmonter. Je m'étais trompé en fin de compte. Heureusement que j'ai pu trouver du soutien chez les vrais amis et chez mes proches. En tout cas, c'était pour moi une grande leçon de la vie. L'USMA aussi était là, non ? Je n'oublierai jamais aussi la position de l'USMA et le soutien du président Allik. Franchement, je ne sais pas quoi faire pour me montrer reconnaissant. Allik m'avait dit en ces termes : «Tu es notre fils, on ne te laissera pas tomber». Il m'a fait signer un contrat alors que ma suspension était encore de trois ans, et je percevais régulièrement mon salaire alors que je ne jouais pas. Je ne le remercierai jamais assez. J'ai trouvé à l'USMA un refuge et une seconde famille, et à présent, je dois retrousser les manches pour justifier toute cette confiance. Justement, on suppose que vous vous y préparez depuis bien longtemps… Je me prépare depuis l'été, depuis le stage d'intersaison que nous avons effectué en France. Oscar Fullone me motivait beaucoup. Il m'avait fait savoir que je ne devais pas attendre jusqu'au mois de mars pour m'y mettre et que je devais commencer à travailler dès maintenant. J'ai beaucoup bossé durant ce stage, et même après, et j'ai perdu le surpoids que je traînais. Belmellat m'aide beaucoup aussi et je l'en remercie. Il y a environ deux mois, je suis rentré dans une autre période de préparation où j'ai commencé à prendre part aux matches amicaux. Je me sens bien aujourd'hui, et avec un bon moral, tout ira bien Inch'Allah. Quel sera votre premier objectif une fois que vous reprendrez la compétition ? Mon premier objectif, c'est que l'USMA redresse la situation. On doit sortir de cette crise. Quand j'ai quitté l'USMA, je l'ai quittée avec un titre, et je veux revenir aujourd'hui avec un autre. Vous n'oubliez pas qu'il y a déjà deux gardiens à l'USMA ? Non, je ne l'ai pas oublié. Mais que voulez-vous que je vous dise, le meilleur jouera. En tout cas pour moi, l'essentiel est de reprendre la compétition. Que je joue un, deux ou trois matches, ce n'est pas le plus important pour le moment. Entretien réalisé par Basset M.