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Moncharé sort de sa réserve : «L'USMA, c'est un problème d'hommes»
Publié dans Le Buteur le 22 - 02 - 2009

Daniel Moncharé en a marre de tout encaisser et d'être accusé de tous les maux. Pour la première fois, il sort de sa réserve, et sans langue de bois, il dit tout et met le doigt sur le mal de l'USMA.
Daniel Moncharé en a marre de tout encaisser et d'être accusé de tous les maux. Pour la première fois, il sort de sa réserve, et sans langue de bois, il dit tout et met le doigt sur le mal de l'USMA.
* Vous n'avez pas joué le match de jeudi dernier contre la JSK, mais vous avez certainement dû le suivre en direct sur le petit écran, non ?
Oui, je l'ai vu en direct, et je l'ai revu le soir. La première fois, j'étais un peu sur les nerfs, j'étais en plein dedans, mais la seconde fois m'a permis de mieux le regarder et de bien voir son évolution.
* Comment jugez-vous le résultat obtenu par votre équipe ?
Il est très positif. Revenir de Tizi avec le point du match nul, ce n'est jamais une mince affaire. D'ailleurs, je crois que cela fait dix ans ou plus que l'USMA n'a pas réalisé un tel résultat là-bas. Après deux défaites consécutives, une telle performance nous fera certainement du bien.
* Et quel jugement faites-vous sur la prestation d'ensemble de votre équipe ?
A mon avis, il y a eu trois points positifs dans ce match. Il y a eu une grande générosité dans l'effort, et physiquement, il y a une nette amélioration. Le troisième point, c'est qu'on n'a pas encaissé de but.
* Cela dit, certains observateurs ont trouvé à redire critiquant la manière avec laquelle l'USMA a évolué, une manière qui n'est pas du tout la sienne. Un commentaire ?
Effectivement, je ne peux pas dire que nous avons bien joué, et ce n'est pas uniquement contre la JSK. Mais par rapport aux données du match, qui n'étaient guère en notre faveur compte tenu des nombreuses défections, il fallait bien opter pour un choix. Nous n'avions pas suffisamment d'armes pour faire autrement. Et comme je viens de le dire, quand on sort de deux défaites consécutives, il faut faire en sorte d'éviter une troisième, peu importe la manière.
* Vous auriez aimé jouer ce match ?
Bien sûr que oui, cela me tenait à cœur. Malheureusement, j'ai reçu bêtement un carton à cause d'une bévue de mes coéquipiers lors de notre dernier match contre le CABBA. On m'a forcé à intervenir de la sorte alors qu'on pouvait m'épargner cela en écartant le danger bien avant. Cela m'avait mis dans tous mes états. J'étais vraiment en colère.
* C'est ce qu'on vous reproche parfois …
Vous m'offrez là l'occasion de parler d'un sujet qui commence à m'agacer. Et si je n'ai pas voulu réagir auparavant, c'est uniquement dans l'intérêt de l'équipe. On n'a pas cessé, en effet, de me pointer du doigt ces derniers temps à chaque fois que l'équipe encaissait ou à chaque défaite. C'est curieux, la saison dernière, tout le monde me tenait un discours différent. On me disait qu'heureusement ils ont quelqu'un comme moi en défense, sinon, cela aurait été la cata'. On me suppliait de ne pas partir, et subitement, on me rend aujourd'hui responsable de tout. Certains sont même allés jusqu'à dire que j'étais devenu le maillon faible de la défense. C'est à ne rien comprendre.
* C'est un peu exagéré, mais avouez quand même que vous êtes loin de votre niveau cette saison…
Oui, je l'avoue, je ne suis pas au mieux de ma forme. Et je trouve cela tout à fait normal. On ne peut pas rester tout le temps au même niveau, c'est impossible. Tous les joueurs passent par des moments difficiles et par une période de disette, pour différentes raisons. Pour moi, j'ai été un peu saturé, physiquement et moralement. Des blessures commençaient à surgir ainsi que des problèmes d'ordre familial. A cela il faudra ajouter le fait que le niveau de toute l'équipe avait baissé. Je fais partie d'un ensemble qui ne va pas bien. Et quand on veut imputer la responsabilité d'une erreur à un défenseur, il faut être bien placé pour le faire. Une erreur technique ou tactique a son origine. Des fois, la défense paye une bévue du milieu de terrain et même de l'attaque. Je n'accepte pas donc qu'on incrimine un seul joueur pour un but encaissé. Quand on veut situer les responsabilités, il faut qu'on ait le courage de le faire, pas s'attaquer à des cibles faciles.
* Vous en avez sur le cœur…
Oui, et c'est pour cela que j'ai dit que cela commence à m'agacer. Je ne suis pas le type qui parle tout le temps dans les journaux, et si j'ai décidé de le faire, c'est que j'en ai vraiment assez.
* Justement, en évoquant les blessures que vous avez contractées, parfois, on vous accuse de les simuler. Que répondez-vous ?
Vous savez pourquoi on dit cela ? C'est parce que j'ai habitué tout le monde à jouer tout en étant blessé. Je ne me ménageais pas pour l'intérêt de l'équipe. Je ressentais des douleurs au dos, à la jambe, au mollet et partout, mais j'acceptais de jouer au détriment de ma santé. Aujourd'hui, quand j'ai décidé de faire plus attention à moi et de ne pas prendre beaucoup de risques, on m'accuse de simuler. Pour votre information, j'ai joué cette saison près de 25 matches toutes compétitions confondues. J'aimerais bien qu'on me montre quelqu'un qui a joué autant de matches sans qu'il se soit plaint du moindre bobo. Mais bon, quelque part, je me dis qu'on ne critique que les meilleurs, et cela me réconforte un peu. On ne critique pas un joueur nul, non ?
* Comment expliquer alors, selon vous, les nombreuses erreurs commises en défense, particulièrement dans l'axe central, depuis le début de la saison ?
Je répondrai en posant une seule question. Quand avons-nous aligné un même effectif deux fois consécutives ? Jamais. Des fois, j'ai Rial à mes côtés, parfois Zidane, une autre fois Saïdoune, et quelquefois les deux ou les trois à la fois. Comment voulez-vous qu'on puisse avoir une bonne cohésion en évoluant de la sorte. Comment voulez-vous qu'il y ait une bonne entente dans ces conditions. En plus de cela, psychologiquement, on était atteints. On évoluait la peur au ventre, toujours avec la peur de mal faire.
* Et même avec l'arrivée de Mouassa, les choses n'ont pas vraiment changé, en matière de résultat notamment …
Vous savez, j'ai été étonné quand j'ai entendu dire qu'on avait enfin provoqué le déclic en gagnant contre la JSMB. Vous avez bien vu que cela a été très difficile pour nous et que nous avons gagné sans convaincre. On traînait derrière nous 8 défaites consécutives et on a osé parler de déclic en gagnant un seul match. Quand on est bien au courant de la situation, on ne peut pas parler de déclic dans ces conditions. La preuve, l'équipe est retombée dans ses travers tout de suite après.
* Et ce nul contre la JSK, peut-on le considérer comme un déclic ?
Non plus. C'est juste un résultat qui stoppe l'hémorragie et qui est susceptible de nous remettre en confiance.
* C'est quoi le déclic pour vous alors ?
C'est quand on arrive à aligner au moins trois résultats positifs. C'est quand l'équipe séduit par son jeu et arrive à convaincre. Là, on pourra peut-être parler de déclic. Pour l'instant, ce n'est pas encore le cas.
* Si on résume la situation, l'USMA ne joue pas bien et ne réalise pas de bons résultats non plus. Pourtant, on dit que vous avez l'effectif le plus riche après celui de l'ESS. Comment expliquez-vous cela ?
C'est simple, on ne joue pas avec les CV. Chaque mois, on a deux ou trois joueurs blessés, deux ou trois joueurs malades, deux ou trois joueurs retenus en équipe nationale et deux ou trois autres suspendus. Où est le joueur qui a pu jouer durant trois mois consécutifs et où est l'effectif riche dont on parle ? Sur le papier, oui, je suis d'accord, mais la réalité est tout autre. Allez poser la question à l'entraîneur pour voir ce qu'il en pense.
* C'est quoi le problème pour vous ?
Il est général. A mon avis, c'est un problème d'hommes, et rien d'autre.
* Que voulez-vous dire ?
Tout le monde s'accorde à dire que l'USMA a d'énormes potentialités, mais n'arrive pas à décoller. C'est parce qu'il y a manque d'ambition et de compétence à tous les niveaux. Vous n'avez qu'à voir l'entraînement de l'équipe. On n'est pas concentrés du tout. Normalement, l'entraînement doit être deux fois plus dur que la compétition. Je crois que je suis clair comme ça.
* Est-ce que les choses ont changé avec Mouassa ?
Mouassa a apporté du nouveau dans la méthode de travail. Cela n'a rien à voir avec ce qu'on faisait avant. Physiquement, on reprend bien. Je dirais même qu'il y a eu beaucoup d'amélioration à ce niveau. On termine nos matches pied au plancher. N'étaient quelques erreurs d'arbitrage, les résultats auraient été peut-être meilleurs. Je dis bien peut-être car je ne suis pas toujours d'accord quand on rend l'arbitrage responsable de nos mauvais résultats. Cela ne doit pas cacher la vérité. Qu'on marque d'abord deux ou trois buts, et on verra si l'arbitre va tous les refuser.
* Vous n'y allez pas avec le dos de la cuiller, là …
C'est parce que j'ai été touché par des critiques injustes. Je ne veux pas être une cible facile.
* L'avenir, vous y pensez ?
Pas pour le moment. Pour moi, chaque chose en son temps. Là, je prépare le match contre le CRB.
* Mais votre contrat arrivera à terme en fin de saison …
Justement, le président vient de m'inviter à renouveler mon contrat. D'un côté, je suis soulagé, c'est une preuve de confiance. Je lui ai dit que je ne veux pas précipiter les choses. Je dois réfléchir d'abord.
* On croit savoir que vous avez eu quelques propositions intéressantes émanant de clubs algériens, est-ce vrai ?
Oui, mais je ne veux pas en parler pour le moment. Je reste concentré avec mon équipe jusqu'à la fin de la saison.
Entretien réalisé par Basset M.
Benaoumeur et Zidane out face au CRB
Kamel Mouassa s'est, pour rappel, plaint dernièrement du manque d'effectif vu l'indisponibilité de plusieurs joueurs pour diverses raisons. Le premier responsable, qui devra récupérer quelques éléments clé cette semaine à l'image du capitaine Dziri et le jeune Benaldjia ou encore le Camerounais Moncharé, sera une fois de plus dans l'embarras après la suspension de deux titulaires dans son onze aligné jeudi dernier à Tizi Ouzou. En effet, les Rouge et Noir débuteront le derby de ce jeudi contre leurs voisins Belouizdadis sans Benaoumeur, ni Zidane. Les deux joueurs, qui sont des titulaires depuis la venue du technicien guelmi, ont écopé chacun d'un troisième carton jaune, qui est bien sûr synonyme de suspension automatique.
A. C.
Oudni réintègre le groupe
Souffrant de douleurs au niveau des adducteurs, le milieu de terrain usmiste Abdelkrim Oudni que nous avons eu hier au bout du fil nous a fait savoir qu'il se sent beaucoup mieux. La preuve, le transfuge de Saïda qui a été auteur d'un début très prometteur avec son équipe s'est entraînée vendredi avec le groupe. « C'est vrai, je ressens toujours quelques douleurs, mais je sais qu'avec le temps tout rentrera dans l'ordre. Ces blessures m'ont beaucoup pénalisé. J'espère que cette fois mon retour sera définitif», nous a dit l'ancien joueur de Saïda qui n'a pas foulé la pelouse depuis plus d'un mois et demi. A signaler que l'intéressé souffrait du genou avant de contracter une autre blessure aux adducteurs.
Benaldjia bientôt de retour
Non concerné par le classique qui a mis aux prises son équipe à la JSK jeudi dernier, à cause d'une blessure au niveau de la cuisse contractée lors du déplacement de son équipe à Annaba, le jeune milieu de terrain Billel Benaldjia qui a été contraint de rester au repos forcé pendant deux semaines devra reprendre les entraînements avec ses coéquipiers aujourd'hui, ou au plus tard demain. C'est ce qui nous a confirmé l'international des Rouge et Noir qui ne veut pas rater un troisième match.
Reprise aujourd'hui
Après avoir bénéficié d'une journée de repos accordée par le staff technique, les coéquipiers de Necerdine Khoualed reprendront aujourd'hui le service afin d'entamer la préparation pour le prochain match. Un match qui s'annonce d'une grande importance pour les Rouge et Noir, qui ne devront pas rater leur retour à domicile après trois déplacements consécutifs. Pour rappel, les protégés de Kamel Mouassa ont effectué une séance de décrassage le lendemain du match qui les a opposés à la JSK.


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