De Suède où il occupe le poste d'entraîneur, il suit de près la CAN 2010 Installé à Stockholm où il entraîne l'équipe des U20 d'un club de première division, Kheireddine Bouchouika, ancien étudiant de l'ISTS, conseiller en sports spécialité football, nous parle de la CAN 2010, des prestations et des résultats de l'Equipe nationale. Sceptique au début de cette compétition quant aux chances des Verts, l'ex-coach du MSPB et de l'USMH est aujourd'hui plus optimiste quant à l'avenir des Algériens dans cette CAN 2010. * Cela fait plusieurs mois que vous avez disparu de la scène sportive en Algérie. Quelles sont vos nouvelles ? Exact, cela fait près de trois ans que j'ai quitté le pays pour m'installer en Suède où j'exerce mon métier d'entraîneur dans un club de première division. En fait, je suis actuellement membre de la direction technique, mais j'ai aussi en charge l'équipe des moins de 21 ans qu'on appelle aussi la catégorie des Espoirs. L'année dernière, j'étais entraîneur des moins de 17 ans d'une sélection régionale du nord de la Suède. * Suivez-vous la CAN qui se déroule actuellement en Angola ? C'est certain. Je peux même vous dire que je n'ai raté aucun match dans cette Coupe d'Afrique où certaines grandes nations du football africain n'ont pas encore retrouvé leur meilleur niveau. * Quelle en est la raison selon vous ? A mon avis, cela est dû au fait que la plupart des joueurs professionnels évoluent en Europe où les conditions climatiques sont totalement différentes par rapport au climat caractérisant les pays du sud-ouest de l'Afrique. * Soyez plus explicite ? Je veux dire que les joueurs évoluant en Europe ont au début de la compétition rencontré des difficultés d'adaptation par rapport à cela et à leur nouvel environnement. Scientifiquement parlant, le corps d'un joueur vivant en Europe a besoin de deux semaines pour s'adapter au climat africain. A mon avis, ce paramètre est une des raisons qui ont influé négativement sur le rendement de certaines équipes parmi les mondialistes, notamment l'Algérie, le Ghana et le Cameroun. * Puisque vous avez suivi les matches de cette Coupe d'Afrique, comment jugez-vous le parcours de notre sélection nationale ? A présent que nous sommes quarts veut dire qu'il est positif. Mais je voudrais ajouter et dite que l'équipe est en progression constante depuis le début de la compétition. Pour cela, je reviens sur ce que j'ai dit tout à l'heure concernant l'adaptation des joueurs à leur nouvel environnement et aux conditions climatiques. * Les justifications de Saâdane après la défaite contre le Malawi sont donc légitimes ? Saâdane avait tout à fait raison de dire que les conditions climatiques ont influé négativement sur le rendement de la sélection lors du premier match face au Malawi. En quelques jours de présence en Angola, nos joueurs n'ont pas eu suffisamment de temps pour s'adapter au climat de ce pays. Après avoir passé dix jours, nos joueurs se sont adaptés et c'est ce qui explique cette progression constante dans leur rendement. * Après la défaite des Verts contre la Malawi, beaucoup ont critiqué Saâdane ? Cela me déçoit beaucoup de voir des gens se disant techniciens qui n'ont jamais rien prouvé ni en Algérie ni à l'étranger se permettre de critiquer un entraîneur hautement qualifié. Pour moi, qu'on le veuille ou pas, Saâdane, qui est un ancien footballeur et d'un niveau d'études supérieures avec ses 40 ans d'expérience en tant qu'entraîneur est le meilleur sélectionneur algérien à même de coacher l'Equipe nationale. Que celui qui prétend avoir une meilleure carte de visite le prouve. En tout cas, je ne connais pas un technicien algérien capable de qualifier à deux reprises l'Algérie au Mondial. Alors laissons-le travailler tranquillement. * L'Algérie affrontera la Côte d'Ivoire en quarts de finale. Quelles sont les chances de notre sélection à la veille de ce rendez-vous ? Je ne peux vous donner avec exactitude le pourcentage de chances de notre sélection face à la Côte d'Ivoire qui, à mon avis, reste l'une des trois meilleures équipes en Afrique. Pour moi, les chances de l'Algérie doivent dépasser les 50% contre les Ivoiriens. Mais au fond, je suis optimiste. De toute façon, entre l'Algérie et la Côte d'Ivoire, je pense que l'équipe qui passera remportera la Coupe d'Afrique. Du moins, c'est comme ça que je le sens. * Qu'est-ce qui vous rend si optimiste ? J'ai vu la prestation de nos joueurs lors des deux derniers matches et je peux vous dire que j'ai été très emballé par le jeu et surtout la volonté et la motivation qui animent le groupe. Pour moi, le onze présenté par Saâdane est le meilleur actuellement. Je ne souhaiterais pas le voir procéder à des changements, même si Antar et Meghni se sont rétablis. * Mais Anthar Yahia et Meghni sont des titulaires ? D'accord, mais en l'état actuel des choses, ceux qui jouent en ce moment sont plus compétitifs Il faut dire que battre le Mali avec ses grands joueurs et tenir en échec l'Angola, le pays organisateur, n'est pas à la portée de toutes les équipes. * En parlant du onze type, quel est le joueur qui vous a le plus plu ? Je ne parlerai pas de Bougherra, Halliche ou Ziani qui ont confirmé leur valeur depuis très longtemps. Pour moi, Bouazza a été la révélation de l'équipe contre l'Angola. C'est un joueur qui possède d'énormes qualités. Excellent sur le couloir gauche, il convient très bien au dispositif tactique de Saâdane. Son jeu anglo-saxon et sa culture tactique largement au-dessus de la moyenne font de lui un élément indispensable dans le onze algérien. En tout cas, il m'a vraiment séduit. Quant à Laïfaoui, que j'ai connu depuis qu'il était en EN juniors, il est en nette progression. Pour moi, et même s'il n'est pas à son véritable poste, il est le plus indiqué pour jouer en latéral droit. Entretien réalisé par Nacereddine RATNI