«Zemmamouche pourra faire comme Chaouchi à Oum Dourman» L'ancien capitaine des Verts, Haddou Moulay, qui a participé à trois éditions de la CAN, avait réussi à atteindre deux fois les quarts de finale mais sans succès car, selon lui, l'Algérie était à chaque fois trahie par le tirage au sort. * Tout d'abord, quelle lecture faites-vous des résultats des Verts durant le premier tour de la CAN ? Du moment que nous sommes qualifiés, le bilan de l'EN est positif. J'ai remarqué que le groupe avait fait preuve de beaucoup de volonté avec une capacité d'orgueil vraiment impressionnante. Après cette défaite inattendue contre le Malawi, les joueurs ont su renverser la vapeur à leur avantage et arracher cette qualification. Chose qui dénote de la bonne santé de cette équipe. * Avouez tout de même qu'il existe quelques lacunes à combler, au sein de cette équipe ? C'est clair. Ce n'est pas encore la perfection au sein de cette équipe. Il faut dire qu'on marque peu de buts. Voilà notre premier défaut. Mais je dois dire que l'équipe est en train de progresser d'un match à l'autre. Ça, il faut le souligner. Je pense qu'on est en train de s'améliorer au fil des jours et qu'on verra un meilleur visage de l'équipe dans les prochains matches. * Le prochain match, c'est contre la Côte d'Ivoire. Pensez-vous que l'Equipe nationale sera au top ? Ecoutez, j'ai joué dans la sélection nationale et j'ai appris une chose. Plus l'adversaire est costaud plus notre équipe trouve les moyens de se surpasser. L'Algérie arrive toujours à se mettre au diapason des grandes équipes. Je suis convaincu qu'elle va réaliser le match qu'on attend d'elle. Mais il y a une autre chose… * Laquelle ? Il ne faut pas porter un jugement final sur cette équipe, se basant sur les 90 minutes de ce match. Si on gagne tant mieux pour nous, sinon il ne faut pas se lamenter et se mettre à critiquer à tort et à travers cette équipe car, comme je l'ai déjà dit, elle a beaucoup progressé au fil des matches. Il est vrai qu'il y a des lacunes à combler. Je pense que le staff technique devra le faire au cours de cette période qui nous sépare du Mondial. * A combien estimez-vous les chances des Verts face à la Côte d'Ivoire ? Quoi que l'on dise au sujet de ce match, les deux équipes partiront à chances égales car la qualification va se jouer en 90 minutes ou un peu plus. On ne sait jamais dans quelles conditions, surtout morales, les deux équipes aborderont ce match. Il y a des jours où rien ne marche, même pour les grandes équipes. Je crois que nous avons toutes nos chances pour rivaliser avec la Côte d'Ivoire, et croire à la qualification ? * Durant votre carrière, vous avez échoué à deux reprises à ce même stade de la compétition. Le quart de finale est-il devenu le syndrome des Algériens ? Non, pas du tout. En 2000 au Ghana, nous sommes tombés sur une sélection camerounaise en plein boom. Elle nous a battus 2 à 1 seulement alors qu'elle est allée battre en finale le Nigeria chez lui. En 2004, on a laissé filer bêtement la qualification en menant face à une grande équipe du Maroc avec sa pléiade de stars. D'ailleurs, les Marocains auraient pu gagner cette CAN n'était-ce la finale jouée face au pays organisateur, la Tunisie. Il faut dire qu'à chaque fois le tirage au sort nous réserve des grosses pointures. * C'est le cas aussi cette fois, non ? Oui, la Côte d'Ivoire demeure l'une des sélections favorites pour gagner le trophée. Mais les Algériens n'ont pratiquement rien à perdre. Ils doivent jouer leur jeu habituel et penser à nous faire plaisir sur le terrain sans pour autant se soucier du résultat. Ils ne doivent pas trop craindre cette équipe de la Côte d'Ivoire. S'ils arrivent à pratiquer ce football propre à eux, ils créeront beaucoup de problèmes à leurs antagonistes du jour. * Si on passe ce tour, pensez-vous que l'Algérie héritera de la Côte d'Ivoire du statut de favori ? Il est très logique que celui qui éliminera le grand favori deviendra le postulant par excellence. Si on arrive à battre la Côte d'Ivoire, on gagnera beaucoup en confiance, et sur cette lancée on pourra arriver même en finale. Ce sera un formidable exploit pour notre équipe. Mais, pour l'instant, pensons à ce match contre la Côte d'Ivoire qu'on doit bien préparer sur tous les plans. Il faut qu'on ne regrette rien par la suite, même en cas d'élimination. * Sur le plan individuel, que pensez-vous des prestations de votre successeur dans ce poste, à savoir Nadir Belhadj ? Belhadj a beaucoup de qualités. Il est comme moi, il a ce tempérament offensif. C'est un joueur de couloir du football moderne. C'est vrai qu'il devra éliminer quelques déchets dans le jeu, mais je trouve qu'il est actuellement le meilleur dans son poste. * Un de vos anciens coéquipiers à l'USMA pourrait commencer la partie comme titulaire, Zemmamouche en l'occurrence. Cela vous surprend-il ? Non, pas du tout ! Je savais que Chaouchi était blessé et qu'on devait faire appel à Zemmamouche s'il déclarait forfait. Bon, je ne sais pas ce que va décider le staff mais Zemmamouche que j'ai connu à l'USMA avait déjà beaucoup de qualités qu'on ne trouve pas chez d'autres gardiens de but. Malgré son jeune âge, il était calme et serein. Je pense qu'il saura saisir sa chance si le staff technique lui donne l'occasion de jouer ce match. Si Chaouchi a réussi à faire parler de lui en faisant sortir le grand jeu à Khartoum, je crois que Zemmamouche sera motivé à l'idée de faire pareil et réaliser un grand match contre la Côté d'Ivoire. * Donc, vous êtes confiant, c'est ça ? Je l'ai toujours été. Je pense qu'on est dans de bonnes conditions psychologiques et physiques. Il est normal que n'importe quel Algérien soit confiant pour la suite du parcours. De mon côté, je souhaite vivement de la réussite à notre onze national. Que ceux qui sont en Angola sachent qu'on est tous derrière eux, jusqu'à la dernière minute. Entretien réalisé par Amine L.