«Tout le monde est devenu technicien en Algérie» L'ancien gardien de but des Verts, Benabdallah Abdeslam, pense que les techniciens n'ont fait que critiquer à tort le gardien de but Chaouchi Faouzi qui, selon l'ancien portier du Mouloudia d'Oran, possède ses qualités et ses défauts tout comme les autres portiers qui se sont succédé dans la cage de l'Equipe nationale. Satisfait du parcours des coéquipiers de Ziani, Benabdallah Abdeslam estime que les résultats acquis par les Algériens sont le fruit d'un travail titanesque de plusieurs personnes, à leur tête le premier responsable du staff technique, Rabah Saâdane. «Personnellement, je suis très content du parcours de l'Equipe nationale qui a réalisé un bon parcours durant cette CAN en arrivant au dernier carré. Pour ce qui du match face à l'Egypte. Je pense que les efforts déployés face à la Côte d'Ivoire nous ont joué un vilain tour car on était incapables de tenir le coup physiquement du moment que c'est le même onze qui a été reconduit face aux Pharaons», dira d'emblée Benabdallah au sujet du parcours de l'EN. «Tout le monde est devenu technicien en Algérie» «Ce que je conçois mal ces derniers jours lorsque je suis les émissions sportives sur le petit écran ou à travers la presse écrite, c'est que n'importe qui décortique les résultats de l'Equipe nationale et que des personnes beaucoup moins qualifiées que Saâdane n'ont pas froid aux yeux et trouvent le moyen de le critiquer. Je me demande s'ils feront mieux s'ils étaient à sa place», déclarera l'ancien liftier des Verts avant d'ajouter : «Saâdane a prouvé son ingéniosité grâce à ses performances à la tête de l'Equipe nationale. Ce n'est pas par hasard qu'il a fait accéder à deux reprises la sélection nationale au Mondial.» «C'est Saâdane qui nous a appelés les commandos» Pour ce qui est de ses participations en Equipe nationale sous les ordres de Saâdane, Benabdallah semble avoir son match référence en estimant que cet entraîneur qui a transmis aux joueurs et à cette Equipe nationale la hargne de vaincre : «Je me souviens d'un match référence de l'Equipe nationale. Celui que nous avons livré face au Liberia à Monrovia. C'est avant ce match que Saâdane nous a surnommés le groupe commandos. Il m'a fait appel alors que j'étais au WAC. Il y avait aussi Saïb, Tasfaout comme joueurs d'expérience. Il a appelé des jeunes joueurs comme Slatni, Haddou et Saïfi qui a inscrit son premier but avec les Verts. Nous avons préparé le match dans la caserne de Blida.» «Ceux qui critiquent Chaouchi ne lui sont pas supérieurs» En réponse aux anciens gardiens de but ayant critiqué Chaouchi à l'issue de cette CAN, Benabdallah Abdeslam estime que ce gardien devait être orienté au lieu de l'accabler de critiques. «Ecoutez, tous les gardiens de but qui sont passés par la sélection avaient leurs qualités et leurs défauts. Il fallait, à mon avis, l'orienter et le sensibiliser davantage au lieu de le critiquer sévèrement. Je ne pense pas qu'un portier passe d'un statut de héros national grâce à une prestation de haut niveau à Oum Dourmane à rien», dira notre interlocuteur avant d'enchaîner : «Chaouchi a beaucoup de qualités. Il a saisi la première chance avec ce match de Khartoum. Mais son problème durant cette CAN et qu'on ne l'ait pas préparé sur le plan psychologique. Car après la défection de Gaouaoui, Chaouchi s'est senti comme un gardien de but numéro un et ce n'est pas Zemmamouche ou Ousserir qui allaient le déranger. Il fallait qu'on rallume cette concurrence d'une façon ou d'une autre.» «Ceux qui n'ont pas participé à un Mondial ont aussi le droit de parler» «J'ai constaté que ce sont les mêmes personnes qui parlent de l'Equipe nationale. Je sais bien que le choix des anciens internationaux ayant déjà participé au Mondial n'est pas fortuit, mais j'ai remarqué qu'on prend leurs réflexions et leurs analyses comme une référence. Je n'ai rien contre cette attitude, mais je considère qu'on est en train de dénigrer les autres anciens joueurs qui ont aussi marqué de leur empreinte le football national. Pour bien décortiquer les prestations des Verts, il faut solliciter tout le monde, même si moi, personnellement, je n'aime pas trop m'adresser à la presse. J'aime du concret, c'est-à-dire rester autour d'une table face à des techniciens et débattre de certains points qui peuvent être utiles pour nous en tant qu'anciens joueurs. Par exemple, j'aimerais bien rencontrer Belhadji pour faire sa connaissance et parler avec lui sur le plan technique.» «On doit savoir plus sur l'entraîneur des gardiens de but» «Chaouchi et tous les autres keepers doivent avoir à leurs côtés un entraîneur des gardiens de but diplômé et un psychologue. Il faut avouer qu'une grande pression pèse sur les épaules de cette Equipe nationale. La passion des Verts s'empare de tout le monde, contrairement au passé. Les joueurs de l'actuelle sélection évoluent sous une forte pression. C'est pourquoi il faut penser à les protéger, y compris Chaouchi qui manque aussi d'expérience, comparativement à Gaouaoui», noue confiera Benabdallah avant d'ajouter : «On a aussi le droit de bien connaître les autres membres du staff technique. La presse est en train de focaliser dans ses écrits sur l'entraîneur en chef Saâdane que nous connaissons très bien. On veut connaître un peu plus ses collaborateurs et leurs diplômes. Personnellement, je ne connais pas bien Djelloul et surtout Belhadji qui est l'entraîneur des gardiens de but. Je ne suis pas en train de minimiser de leur valeur. Au contraire, je pense qu'ils ont réalisé un bon boulot avec le résultat qu'on connaît. Lorsque j'étais au Maroc, la presse donnait beaucoup d'importance aux autres membres du staff technique, même au niveau des clubs.» «Il faut créer une concurrence au niveau des gardiens de but» Benabdallah, qui a réussi deux grandes saisons au Maroc sous les couleurs du WA Casablanca, affirme avoir acquis une certaine expérience chez l'un des clubs phares du Royaume chérifien : «Je pense que l'entraîneur des gardiens a une grande responsabilité car un portier pourrait constituer 50 % d'une équipe ou plus. C'est pourquoi un travail académique devrait s'effectuer au niveau des bois. Au Maroc, par exemple, on faisait travailler les gardiens de but avec un groupe de cinq ou plus. Cela nous permettait non seulement de se rivaliser aux entraînements mais aussi d'apprendre des autres. C'est une méthode qui m'a permis de beaucoup progresser. La preuve, j'ai pris part à la CAN du Nigeria alors que j'avais 36 ans. Du moment que les gardiens de but sont tous issus du championnat national, il faut les faire travailler ensemble à chaque occasion. On n'a pas besoin d'un regroupement de l'équipe entière pour les faire travailler.» «Cédric a prouvé qu'il a fait son apprentissage en Europe» «Je ne connaissais guère ce gardien de but de la JSMB. Mais une fois, je suis entré un peu tard à la maison et j'ai dû voir la rediffusion du match JSMB-JSK sur le petit écran. Croyez-moi, ce portier m'a agréablement surpris, car j'ai constaté qu'il applique à la lettre les bases que j'ai apprises dans les différentes écoles de gardiens de but. Ses gestes et ses interventions prouvent qu'il a une base solide. Je le vois bien parmi les autres afin de constituer un groupe de gardiens de but que l'Equipe nationale doit avoir avant la Coupe du monde.» «Il ne faut pas faire la comparaison entre Chaouchi et Gaouaoui» Notre interlocuteur refuse de comparer entre les deux gardiens de but que sont Chaouchi et Gaouaoui qui, pour lui, sont les deux meilleurs portiers du championnat algérien à l'heure actuelle : «Je pense que chacun a ses qualités. Gaouaoui est un gardien de but expérimenté. Il est calme et serein. Il a ses automatismes avec cette défense de l'EN. C'est un point très important. Par contre, Chaouchi, c'est la jeunesse, l'agilité et le talent pur. Maintenant, il faut relancer la concurrence sans pour autant trancher la question de leadership entre ces deux portiers.» «Il faut élever le niveau de notre championnat» «L'autre problème chez nous, c'est qu'on prête attention seulement aux gardiens ayant fait leurs preuves en Equipe nationale. Maintenant que nous sommes en Coupe du monde, on doit élever le niveau du championnat car on peut repérer d'autres portiers capables de porter le maillot national. Il faut relancer la prospection qui a disparu ces derniers temps. Je suis persuadé qu'on trouvera d'autres Chaouchi et Gaouaoui.» Amine L.