Guendouz : «C'est honteux, on n'a pas défendu notre statut de mondialiste» Medane : «C'était un match intelligent» La révélation de la CAN 88 fait aujourd'hui partie du staff des U20. Hakim Medane n'a pas manqué de faire un commentaire à chaud sur le match face à l'Angola et sur cette qualification au second tour. * Quelle a été votre impression à l'issue de la rencontre contre l'Angola ? On a atteint l'objectif pour lequel on s'est déplacés en Angola. C'est l'essentiel. Maintenant, on doit aller le plus loin possible dans cette phase finale. L'Equipe nationale s'est montrée costaude face à l'Angola * Croyez-vous sérieusement que les Verts ont mis le maximum face à l'Angola ? On a obtenu l'essentiel, c'est le charme du football. On ne devait pas trop s'aventurer dans le camp adverse, au risque de prendre des buts et se faire éliminer. Dans l'ensemble, c'était un match intelligent. * Contre quelle équipe souhaiteriez-vous jouer en quarts de finale ? Peut importe, l'essentiel est d'être passés au second tour. Ce qui peut arriver n'est que du bonus. On a récupéré Meghni et on va sans doute récupérer Antar Yahia. * Comment jugez-vous Meghni sur le plan de la récupération de ses moyens physiques ? Au vu de sa prestation, pensez-vous qu'il s'est complètement rétabli ? C'est un vrai professionnel. S'il a rejoué, c'est qu'il a les moyens de jouer les matches à venir lors de cette CAN. Il n'a pas eu un grand temps de jeu. Je pense qu'il n'a plus mal, sinon il n'aurait pas pris le risque d'entrer. Il va sans doute être très utile à l'équipe lors des matches à venir. * Vous dîtes que ce qui va nous arriver n'est que bonus, mais on est mondialiste… Il ne faut pas oublier qu'on est revenus de loin. On était très mauvais au début de la compétition. On a montré face à l'Angola qu'on a une équipe solide en défense. Il n'y a pas de soucis à se faire de ce côté. Maintenant, comme l'appétit vient en mangeant, on va pouvoir espérer mieux. Entretien réalisé par Mouloud B. Guendouz : «C'est honteux, on n'a pas défendu notre statut de mondialiste» Mahmoud Guendouz ne met pas de gants pour dire ce qu'il pense de la qualification des Verts. Il estime qu'il n'y a pas d'analyse à faire sur le match. «Que voulez-vous que je vous dise, il n'y aucune analyse à faire sur le match. A 25 minutes de la fin de la rencontre, les deux équipes avaient refusé de jouer. Il ne faut pas oublier que la CAN est suivie par 3 milliards de personnes à travers le monde. Stephen Keshi avait déclaré sur France-Football qu'il espérait que l'Algérie gagne le match et que le Mali et l'Algérie se qualifient ensemble aux quarts de finale. Son vœu n'a pas été exaucé. On n'avait pas à lui faire plaisir, mais on devait jouer à fond et se porter en attaque, lorsque les conditions de jeu le permettaient. On a une image de mondialiste à défendre, je n'ai pas l'impression qu'on s'est souciés de cette image de marque que l'Algérie avait à défendre. J'étais surpris que même en n'étant pas sûrs d'être qualifiés, puisque le résultat de l'autre match avait changé, on est restés quand même en défense. On a refusé de se découvrir. Je trouve que ce qu'ont fait les deux équipes est honteux. L'Angola était très mauvais, on aurait dû les battre. » M. B. Belmadi : «A la place de l'Angola et l'Algérie, n'importe quelle équipe aurait fait la même chose» «L'Algérie s'est bien ressaisie après sa défaite contre le Malawi et a confirmé son retour, après sa bonne prestation face au Mali. Après avoir corrigé les lacunes constatées lors du premier match, ils ont retrouvé leur jeu. Ils méritent amplement leur qualification, même s'ils se sont contentés du match nul en fin de rencontre. Je crois que n'importe quelle équipe à la place des Angolais et des Algériens aurait géré le match de la même manière. On ne peut pas leur reprocher d'avoir été très prudents, alors que le résultat les arrangeait tous les deux. En ce qui concerne le prochain adversaire des Verts, il est normal que je souhaite tomber sur le Burkina. Mais à ce stade de la compétition, toutes les équipes se valent. Même si la Côte d'Ivoire est un gros morceau, l'Algérie doit croire en ses moyens, elle est bien capable d'aller en demi-finales.» K. Y. Maïche : «L'important était la qualification» «Comme on s'y attendait, le match n'a pas été facile pour nous, on a évolué devant un redoutable adversaire qui nous a beaucoup gênés. Dans l'ensemble, je dirai qu'on a bien joué et su comment arracher cette qualification. C'était ça le plus important.» S. F. Kaci-Saïd : «Pour battre la Côte d'Ivoire, il faut 100% de hargne» «J'ai vu le match en simultané sur le même écran d'un téléviseur Rapetron avec un démodulateur du même type. On a bien joué en première mi-temps, on était bien organisés, mais Bouaza n'a pas été bien utilisé, malgré de bonnes potentialités. Sincèrement, on a joué avec le feu. Le Malawi a réduit le score contre le Mali et il aurait pu égaliser, s'il avait concrétisé deux occasions. On méritait de passer à la trappe, car on avait les moyens de battre l'Angola. On a pris de gros risques.» Quant au choix de l'adversaire en quarts, Kaci-Saïd dit ne pas avoir de préférence : « Quand on atteint le stade des quarts de finale d'une CAN, on n'a plus de choix à faire. Toutes les équipes se valent. La Côte d'Ivoire est un mondialiste, ce serait très bien de battre cette équipe et prouver qu'on mérite le statut de mondialiste. Pour arriver à battre les équipes qui sont arrivées en quarts de finale, on doit retrouver la hargne d'OumDorman. Pour le moment, on est à 50 % de cette hargne qu'on a vue chez nos joueurs. Maintenant, il faut être à 100 %.» L'ancienne gloire des années 80 avait déclaré à l'issue de la rencontre que cette CAN risquait d'être la plus mauvaise de l'histoire du football algérien. «Je l'ai dit et je ne me dérobe pas. Les analyses de tous les spécialistes ont convergé vers une même conclusion : l'Algérie a présenté un très mauvais visage. Aujourd'hui, je dis qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. On a retrouvé l'Equipe nationale qu'on espérait voir. Elle n'est pas encore au sommet de son art, mais il y a de l'espoir. Elle peut y arriver.» Kouici : «On a joué avec le feu, mais on ne s'est pas brûlés» * Vous avez certainement suivi la rencontre entre l'Algérie et l'Angola. Comment analysez-vous le rendement de l'équipe ? Avant toute chose, je dirai que le résultat du match est équitable et reflète bien la physionomie de la rencontre. Au tout début du match, notre équipe a préféré jouer avec prudence et ne pas trop se livrer. Ce n'est qu'à partir de la 15' qu'on a commencé à sortir de notre zone et dominer notre adversaire. On s'est créé quelques occasions de but qu'on n'a pas su malheureusement exploiter. En seconde période, on sentait que le résultat de l'autre match influençait sur le match. Chacune des deux équipes jouait prudemment et refusait de prendre des risques, sachant que le nul les arrangeait toutes les deux. * Vous ne pensez pas qu'en se focalisant sur le résultat nul, on risquait de se voir éliminer si dans l'autre rencontre le Malawi avait égalisé ? C'est vrai que c'était un peu risqué de notre part de jouer pour le nul. Mais il faut comprendre les joueurs et être à leur place. Je pense qu'ils savaient que le Mali était bien armé pour remporter son match et c'est pour cela qu'ils n'ont pas trop voulu prendre de risques. D'autant que l'Angola pouvait à tout moment nous surprendre et nous marquer. On a joué avec le feu, certes, mais on ne s'est pas brûlés. Ce qu'on retiendra de ce match, c'est bien la qualification et c'était ça le plus important. * Personne ne croyait à la qualification, après l'humiliante défaite devant le Malawi… Je dirai que notre équipe a su comment se transcender et relever rapidement la tête. Nos joueurs ont prouvé qu'ils avaient un moral d'acier et qu'ils savaient gérer les grandes rencontres. La défaite du Malawi n'était qu'un accident de parcours et j'espère qu'elle ira très loin dans cette compétition. * A 90 % on affrontera la Côte d'Ivoire au prochain tour. Une rencontre qui s'annonce d'ores et déjà très compliquée, non ? Je pense que le plus important pour nous était de passer ce premier tour. C'était notre principal objectif, tout ce qui viendra après ne sera que du bonus. La Côte d'Ivoire est un gros morceau, certes, mais je reste persuadé que notre équipe peut créer l'exploit et faire sensation face aux stars de l'équipe ivoirienne. L'appétit vient en mangeant, comme on dit. * Au terme de ce premier tour, quel est le joueur algérien qui vous a impressionné ? Mention spéciale pour ceux du milieu du terrain qui se sont montrés très costauds, surtout lors des deux dernières rencontres. Mansouri et plus particulièrement Yebda ont su tirer leur épingle du jeu en apportant le plus escompté. Cela dit, je tiens à saluer l'ensemble des joueurs et le staff et les féliciter pour cette brillante qualification. Entretien réalisé par Saïd Fellak Drid : «C'est la défaite du Malawi qui nous a boostés» L'ex-gardien de but international, Drid Nasreddine, estime que le Malawi a rendu un énorme service aux Algériens. «J'avais dit auparavant que le Malawi nous a rendu service en nous battant durant le premier match, car si cela avait été le contraire, on aurait été éliminés. A mon avis, c'est grâce à cette défaite que nous avons revu l'état d'esprit de la sélection algérienne», dira l'ancien goal et entraîneur du MC Oran avant d'enchaîner : «Durant ce match, l'Algérie a réussi une belle entame, mais je pense que le résultat de la première période entre le Mali et le Malawi a fait baisser d'un cran l'intensité du match. Même l'Angola avait peur d'encaisser.» * «Chaouchi doit encore corriger ses sorties» Pour ce qui est de la prestation de Chaouchi, Drid affirme que le sociétaire de l'Entente a repris confiance en ses moyens durant les deux derniers matchs, non sans apporter d'autres remarques. «Il n'y a rien à dire, Chaouchi a repris confiance durant les deux derniers matchs, mais il doit encore travailler ses sorties qui, le moins que l'on puisse dire, sont hasardeuses», dira-t-il. * «Toutes les équipes ont leurs défauts» Pour ce qui est des chances de l'Algérie, Drid ne semble nullement impressionné par la Côte d'Ivoire, le probable adversaire des Verts dans les quarts de finale. «On a vu toutes les équipes durant ce premier tour. Je dirai qu'aucune formation n'a fait montre de régularité. C'est aussi valable pour la Côté d'Ivoire, le Nigeria et même le Cameroun. De ce fait, je dirai que les chances de l'Algérie sont intactes pour aller le plus loin possible durant cette CAN.» A. L. Belatoui : «Même la Côte d'Ivoire ne nous fait pas peur» L'ancien libéro des Verts, Omar Belatoui, pense que l'Algérie était supérieure à l'Angola durant la première période du match. «Je pense que nos joueurs ont été nettement mieux que les locaux en première période durant laquelle on pouvait marquer au moins un but. Mais je pense que le résultat du match Mali-Malawi a refroidi les deux équipes, ce qui explique le comportement des joueurs sur le terrain en seconde période. Mais le plus important pour nous était la qualification. C'est un bel exploit que nous avons réalisé par rapport au premier match», dira Omar Belatoui qui passe actuellement un stage de deuxième degré à Aïn Benian, avant d'ajouter : «Maintenant, je pense que nous allons affronter la Côte d'Ivoire. Ce sera certes un match difficile mais, croyez-moi, on aura autant de chances que les Eléphants au cours de cette confrontation, car l'Algérie a toujours su sortir le grand jeu lorsqu'il s'agit d'un grand adversaire. Ils se trompent ceux qui croient que nous allons être ridicules. On peut aspirer à une qualification si on retrouve notre jeu.»
