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Les anciens jugent Chaouchi
Publié dans Le Buteur le 30 - 01 - 2010


Drid : «Il a plein de défauts»
Cerbah : «Il doit se contrôler»
Mezaïr : «Ne le blâmons pas !»
Cerbah : «Chaouchi doit savoir se contrôler pour mieux défendre le maillot national»
L'ancien gardien de but des Verts, Mehdi Cerbah, qui n'a pas voulu faire endosser l'entière responsabilité à l'arbitre de la rencontre, reconnaît la faillite de l'Equipe nationale et son portier, Chaouchi Faouzi, qui a pété les plombs au cours de cette confrontation algéro-égyptienne. «C'est vrai que l'arbitre a été sévère en brandissant ce premier carton jaune pour Halliche, mais il ne faut pas se voiler la face, car on est tombés dans le piège des Egyptiens qui étaient beaucoup plus calmes que nous. Je dirai qu'on a quitté le tournoi par la petite porte», dira Cerbah avant de soulever le cas du portier expulsé : «Chaouchi était très perturbé. Ce n'est pas de cette façon qu'on défend le maillot national. Ce genre de comportement n'a rien de bon ni pour lui encore moins pour la sélection. Il doit mieux se contrôler s'il veut réussir sa carrière car jeudi passé, il a mis en péril sa carrière sportive. Nos adversaires en Coupe du monde ont certainement noté le comportement de Chaouchi ainsi que les arbitres. Il doit désormais faire attention.»
«Il doit se comporter en professionnel»
«Le geste de Chaouchi prouve si besoin est que le joueur n'a pas encore atteint une certaine maturité professionnelle. Celui qui a commis un geste pareil dans ce stade de la compétition ne mérite pas le titre de professionnel ou d'un grand joueur. Il devait faire preuve de responsabilité et penser au moment où il entre sur le terrain à l'intérêt de l'Equipe nationale. Même à dix, je pense que l'Algérie aurait pu revenir au score si les joueurs avaient su comment gérer leurs émotions. Du coup, je pense que Belhadj et Chaouchi ont été irresponsables en agissant de la sorte.»
«Où sont passés les dirigeants pour remettre de l'ordre ?»
Cerbah se demande comment les responsables algériens présents sur le banc des remplaçants n'ont pas réagi au cours du match ou durant la mi-temps pour calmer les esprits des éléments en colère afin d'éviter le pire à l'équipe : «Je me demande pourquoi on n'a pas réagi au moment opportun car l'équipe dispose de responsables et d'un staff technique censés instaurer la discipline dans le groupe. A la pause, il fallait parler aux joueurs pour les calmer afin qu'ils reprennent confiance et surtout se concentrer sur le reste de la partie. Ce sont des points importants qu'on doit corriger avant le Mondial.»
A. S.
Drid : «Chaouchi a plein de défauts»
En dépit d'un arbitrage jugé très sévère, l'ancien gardien de but des Verts pense que l'Algérie était tout simplement médiocre face à l'Egypte. «Une vérité à laquelle on ne peut échapper», ajoute-t-il. Entretien.
*
Que pensez-vous de la défaite de jeudi soir face à l'Egypte ?
Je dirai qu'elle nous a mis KO. Car sincèrement, on ne s'attendait pas à une telle raclée. C'est vrai qu'il fallait compter avec cette sélection égyptienne qui n'a pas perdu le moindre match, mais la nôtre était supposée réagir, vu que toutes les conditions lui étaient favorables.
*
Mais beaucoup de personnes imputent cette défaite à la mauvaise prestation de l'arbitre. Qu'en dites-vous ?
Ecoutez, je dirai qu'on était avertis avant le match, vu ce qui s'est passé lors de la rencontre Egypte-Cameroun. Ce même arbitre nous a aussi avertis avec le carton imaginaire qu'il a brandi à Halliche. Ce n'est pas une nouveauté dans le football africain. Personnellement, je pense qu'il fallait réagir bien avant. Maintenant, ça ne sert à rien de crier au scandale. Mais je dirai que la prestation de l'arbitre n'explique à aucun moment la défaite car si on écarte ce premier carton adressé à Halliche, les autres expulsions étaient justifiées. Il n'y a rien à dire.
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Alors qu'est-ce qui n'a pas marché ce jour-là ?
Beaucoup de choses n'ont pas marché dans cette équipe, auxquelles il faudra ajouter l'ingéniosité de Shehata et son onze qui ont, à mon avis, réalisé leur meilleur match de ce tournoi. Les Egyptiens étaient nettement supérieurs sur le plan organisationnel et psychologique. On avait mal préparé ce match, alors que l'Egypte avait bien étudié notre jeu de A à Z. Dites-moi si l'Algérie avait mis une seule fois en danger Al Hadary, mis à part cette action sur coup franc de Yebda ? On avait en face une équipe hyper motivée qui voulait non seulement défendre son titre, mais aussi prendre une revanche sur nous, quand même ce sont les Algériens qui les ont écartés de la Coupe du monde. Il fallait connaître le degré de leur motivation. En plus, tactiquement, ils étaient irréprochables avec ce système de défense avancée comme en handball qui nous a empêchés de s'approcher de leur but.
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Que pensez-vous du bilan de l'Equipe nationale ?
Il y a beaucoup de points positifs qu'il faut relever à la veille de la clôture de ce tournoi. Je dirai que c'est la première fois depuis vingt ans que l'Algérie a marqué dignement sa présence à la CAN en arrivant au dernier carré. Nous avons retrouvé notre crédibilité aux yeux de l'opinion mondiale. Et nous avons surtout gagné un groupe formidable. Il faut maintenant tirer quelques conclusions et corriger certaines erreurs.
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Comme par exemple ?
Je reproche plusieurs choses à Saâdane. La première concerne la liste des joueurs convoqués qui s'est retrouvée rapidement réduite à 19 au premier tour avec la blessure de Yahia, Meghni Gaouaoui e le départ de Lemmouchia. La liste était vraiment inadéquate. J'ai dit dans mes précédentes déclarations que le match du Malawi nous a rendu service, mais malheureusement on n'a pas retenu la leçon. Car je pense que le match de l'Egypte est une photocopie de celui du Malawi car ils ont refait les mêmes erreurs. Il n'y avait pas de changements rapides. Je n'ai pas compris le remplacement d'un attaquant par un défenseur alors qu'on était menés au score. Bon, à présent, il faut bien se préparer pour le Mondial.
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Vous étiez l'un des rares techniciens à ne pas parier sur une victoire de l'Algérie face à l'Egypte. Pourquoi cette réticence de votre part ?
Croyez-moi que j'avais peur de dire que l'Algérie allait perdre au risque de me taxer de quelqu'un qui n'aime pas son pays. C'est pourquoi j'avais hésité avant de parier sur un match nul, mais au fond de moi j'avais ce mauvais pressentiment. Je suis quelqu'un de réaliste. Je m'attendais exactement à cette réaction des Egyptiens car un double champion d'Afrique n'allait pas se vouer vaincu aussi facilement que l'on pense. Il fallait bien s'attendre à une réaction des Pharaons. Elle y était mais plus sévère que je m'attendais.
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Concernant Chaouchi, ne pensez-vous pas qu'il a soufflé le chaud et le froid durant cette CAN ?
Pour ce qui est du cas de Chaouchi, je dirai que le constat est clair : à chaque fois qu'on fait les éloges de ce gardien, il nous sort des bouffonneries le lendemain. Cela s'est bien vérifié durant ce tournoi. En réalisant un bon match, un gardien ne fait que son boulot. Cela, les gens doivent le comprendre. Je dirai que Chaouchi a plein de défauts avec en prime cet orgueil. Il doit vite se mettre en cause, car il a des qualités mais beaucoup de choses lui manquent encore. Il faut avouer que malgré les décisions contestables de l'arbitre, Chaouchi devait être expulsé en première mi-temps suite à sa tentative d'agression sur l'arbitre. Il ne devait pas s'arrêter au moment du penalty car il est un gardien qui devait faire son boulot même si le joueur, qui avait tiré le penalty, avait fait 20 temps d'arrêt.
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Qu'est-ce qu'il lui faut exactement ?
J'avais déjà évoqué ce problème qui n'est pas celui de Chaouchi ou d'un autre portier. Le problème en Algérie est qu'il n'existe pas un vrai entraîneur de gardiens de but armé d'un diplôme spécifique. L'on ne trouve pas malheureusement ce type d'entraîneur pour qu'il fasse avancer nos gardiens de but. C'est juste des entraîneurs qui font faire des échauffements aux gardiens de but, ni plus ni moins.
Entretien réalisé par Amine L.
Mezaïr : «Malgré tout, on doit aider Chaouchi»
Tout en reconnaissant les erreurs de Faouzi Chaouchi, Mezaïr Hichem n'a pas jugé utile de le descendre en flammes.
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Tout d'abord, que pensez-vous de cette défaite concédée face à l'Egypte ?
C'est une défaite au goût amer. On avait un espoir gros comme ça de voir la sélection revenir avec le trophée, surtout après ce succès réalisé face à la Côte d'Ivoire.
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Pour ce qui est du match, comment avez-vous trouvé l'équipe ?
Sincèrement, je n'ai pas compris pourquoi toute cette déconcentration de l'équipe depuis le début de la rencontre. Croyez-moi qu'après la première demi-heure de jeu, je savais que la rencontre allait nous filer entre les doigts. J'ai pensé qu'une balle arrêtée pouvait faire balancer les choses en notre faveur, mais c'est le contraire qui s'est malheureusement produit.
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Vous faites allusion au penalty ?
Oui, c'était le tournant du match, surtout qu'il a été sifflé à un moment crucial, c'est-à-dire juste avant la mi-temps. Mais j'ai remarqué une chose.
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Laquelle ?
Le fait que Abd Rabo a dû marquer ce temps d'arrêt sans que l'arbitre ne lui demande de retirer le penalty, car les lois sont claires. Si un joueur marque un temps d'arrêt à moins d'un pas du ballon, la sentence est à refaire.
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Es-cet une raison pour que Chaouchi se révolte…
Non, je n'ai pas dit ça. Rien ne peut justifier le comportement de Chaouchi. D'ailleurs, il n'était pas le seul à être excité, même d'autres éléments qui évoluent dans de grandes équipes en Europe ont été en colère. J'espère seulement que Chaouchi ne sera pas exposé à une lourde sanction car il faut reconnaître que le referee a été clément avec lui en première période lors qu'il a tenté de l'agresser.
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Donc, vous êtes entièrement d'accord avec les décisions de l'arbitre…
Pas du tout, je pense que les décisions prises par l'arbitre n'étaient pas toutes justifiées, mais il faut dire aussi que les joueurs, qui ont perdu leur self-control, lui ont facilité la tâche afin qu'il exécute les lois sans pitié. Ce qui a d'ailleurs arrangé les affaires des Egyptiens.
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Chaouchi aurait pu arrêter le penalty s'il avait été bien concentré, non ?
Il ne faut pas tout coller à Chaouchi qui a quand même réalisé de beaux arrêts durant la première période. Il a été victime de sa déconcentration et de son manque d'expérience à ce niveau-là. Au contraire, nous devons soutenir Chaouchi qui a besoin de l'aide de tout le monde, car ce tournoi est une riche expérience pour lui. Il ne va certainement pas commettre les mêmes erreurs durant le Mondial sud-africain.
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Pensez-vous qu'il restera le numéro un dans son poste ?
Bien évidemment ! Il a bien saisi l'occasion après la défection de Gaouaoui. Il a eu l'expérience tant souhaitée qui va le servir au Mondial. Après un mauvais départ face au Malawi, Chaouchi s'est bien racheté contre le Mali. Face à la Côte d'Ivoire, il a prouvé qu'il est le meilleur. Il a beaucoup contribué à la qualification des Verts pour la demi- finale.
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Comment avez-vous jugé la prestation de Zemmamouche ?
C'est un jeune gardien de but. Il n'a rien à se reprocher lors du quatrième but. Il aura une belle occasion lui aussi face au Nigeria aujourd'hui. Il doit la saisir pour prouver ses qualités.
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Pensez-vous qu'il existe des gardiens de but dans le championnat capables d'avoir leur place en sélection ?
Oui, je pense à Abdouni qui a les qualités requises pour endosser le maillot national. C'est un gardien de but très talentueux et qui possède de l'expérience. J'espère vivement voir Saâdane lui donner sa chance durant les prochains stages de l'Equipe nationale. Je dirai aussi que le championnat national dispose de joueurs capables de jouer en sélection.
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Comment voyez-vous le match d'aujourd'hui face au Nigeria ?
Ce sera l'occasion de retaper notre moral et terminer ce tournoi en beauté.
Entretien réalisé par Hamza B.


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