L'image de l'entraîneur Boualem Charef qui célébrait la Supercoupe d'Algérie remportée avec ses joueurs après avoir pris la mesure de l'USMA au stade Tchaker semble bien loin. Qui aurait cru que le vieux club algérois qui exhibait fièrement son potentiel financier allait se retrouver le dernier de la classe à l'issue de la phase aller, alors qu'on avait cette ambition de truster les titres au niveau national avant de partir à la conquête de l'Afrique. Avec une récolte de onze points seulement sur quarante-cinq possibles, le Doyen a marqué les esprits durant cette année 2014 achevée avec une défaite à domicile contre le RCA. Un revers symptomatique qui traduit cette crise dont les joueurs ont du mal à se dépêtrer. Et pourtant rien ne laissait présager une telle déroute après que les Vert et Rouge ont battu les gars de Soustara à Blida. On croyait réellement que le Mouloudia allait vivre une nouvelle ère avec Boualem Charef. Finalement, le club est passé par toutes les étapes. De la douce euphorie avec deux victoires à domicile contre l'ASO (3-1) et la JSS (2-1) au cyclone qui a tout ravagé sur son passage. Depuis la défaite essuyée face à la JSK à Bologhine, le MCA n'a jamais pu relever la tête. Sept défaites de rang en championnat, c'est unique dans les annales du club. Face à ce contenu très médiocre, la remise en question fut immédiate avec l'éviction de Boualem Charef accusé de tous les maux. Muet sur le sujet, Charef a quitté le navire sans expliquer les raisons qui l'ont poussé a renvoyer seize cadres au mois de juin dernier. Et avec toute la bonne volonté d'Artur Jorge de rectifier le tir, l'ampleur du désastre est cataclysmique. Les Chnaoua nourrissaient beaucoup d'espoirs sur ce dernier match de championnat contre le RCA, un concurrent direct dans la course au maintien. Finalement, c'est une équipe sans âme qui s'est présentée mardi passé à Bologhine. Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, nous avons décidé de décortiquer par les chiffres les statistiques d'une équipe qui emprunte le parcours du parfait relégable. 22 buts encaissés, le MCA possède la plus mauvaise défense du championnat Lors de l'exercice précédent, s'il y avait un compartiment qui donnait entière satisfaction, c'était bien la défense. Il faut dire que le MCA reposait essentiellement sur une arrière-garde imperméable qui ne prenait pas beaucoup de buts. Cette saison, c'est tout le contraire, puisque l'équipe en a pris 22 durant cette phase aller, faisant de l'arrière-garde mouloudéenne la plus mauvaise du championnat avec une moyenne de 1,46 but par match. À titre d'indication, l'USMBA qui pointe à la 12e place n'en a pris que 13. C'est dire tout le travail qui attend Artur Jorge qui compte beaucoup sur sa nouvelle recrue, le Camerounais Patrick Ngoula, pour redonner de la sérénité à cette défense totalement aux abois. 14 réalisations, l'attaque cristallise toutes les critiques On savait déjà lors la saison dernière que l'attaque du Mouloudia était considérée comme le maillon faible de l'équipe. Souvent, l'on s'en remettait au pied magique de Hachoud, auteur de treize buts lors de l'exercice précédent. Cette année, le problème va s'amplifier puisque seulement 14 buts ont été inscrits. Une performance qui ne cadre pas avec l'investissement fait par la direction qui avait justement recruté Ibrahima Sylla, Eric Sackey, Khaled Gourmi et Sid-Ahmed Aouedj pour régler une fois pour toutes ce problème récurrent. Mais au final, l'équipe a terminé la phase aller avec le statut de la huitième plus mauvaise attaque du championnat. Une statistique qui explique en partie la situation de crise dans laquelle patauge le vieux club algérois. Les attaquants n'ont inscrit que 7 buts... Mais en faisant le tri, les animateurs de la ligne avant ne se sont mis en évidence qu'à sept reprises en quinze journées de championnat. En effet, Khaled Gourmi fut l'auteur de trois buts contre le NAHD, le MOB et face au MCO. Sur les trois réalisations, deux ont été inscrites sur coup de pied de réparation. Ibrahima Sylla a lui aussi marqué trois buts contre l'ASO, la JSS et l'USMBA. Et pour fermer la marche, Sid-Ahmed Aouedj n'a réussi à planter qu'une seule banderille, c'était contre Chlef à Bologhine. En d'autres termes, l'attaque du MCA navigue avec un ratio de 0,46 but de moyenne par match. Alors que la défense en a marqué 7 aussi Très critiqués pour leur incapacité à se montrer solides, les défenseurs se sont toutefois illustrés dans un tout autre registre. Comme la saison dernière, la ligne arrière s'est érigée souvent en sauveteur. Abderrahmane Hachoud, auteur de trois buts, est toujours l'un des meilleurs buteurs de son équipe. Koceïla Berchiche fut lui aussi auteur de deux réalisations. Amine Aksas et Toufik Zeghdane ont chacun marqué un but, c'était respectivement face à la JSS et l'ESS. En termes de statistiques, la défense mouloudéenne est la plus prolifique de la Ligue 1 Mobilis. L'ASO et la JSS, les 2 seules victoires En quinze rencontres, le Mouloudia ne s'est imposé en tout et pour tout qu'à deux reprises. C'était contre l'ASO à Bologhine sur le score de 3 buts à 1, puis le 20 septembre 2014 face à la JSS, toujours à Omar-Hamadi. Un succès obtenu sur le score de 2 buts à 1. C'était le denier coup d'éclat des Vert et Rouge en championnat. 6 défaites de suite, unique dans les annales du club ! Depuis la création du club en 1921, le Mouloudia n'a jamais vécu une situation de crise de cette ampleur. Même en 2002, lorsque le Doyen avait été rétrogradé en D2, l'équipe n'avait pas affiché des performances aussi désastreuses. Et pour cause, le MCA version Charef a marqué l'histoire du club avec une série inégalable de six défaites de suite en championnat. Battu par l'USMBA dans le temps additionnel, le Mouloudia va vivre par la suite une série noire qui fera date. En effet, la JSK, le CRB, l'USMA, l'ESS et l'USMH imposeront successivement leur loi au MCA, jadis roi de la capitale. Plus de 3 mois (103 jours) sans la moindre victoire, et ça continue... L'autre statistique ahurissante de ce club à gros budget qu'est le Mouloudia, c'est cette longue traversée du désert qui date de plus de trois mois. En effet, la dernière victoire du Doyen en championnat remonte au 20 septembre dernier contre la JSS à Bologhine. Depuis, le MCA n'a plus jamais été à pareille fête. Cela fait donc plus de trois mois, soit 103 jours, que le Mouloudia est sevré de victoire, une éternité pour une équipe qui aspirait au début de saison à écraser la concurrence. Au final, c'est le MCA qui se fait piétiner par les autres formations de la Ligue 1 Mobilis.