Une amère réalité qui contraste avec les ambitions d'un club, une fois de plus victime de son prestige, mais aussi, pris constamment en otage par des raisons extra-sportives et devant lesquelles, Charef a fini par perdre tout son latin de technicien. Actualité footballistique de premier plan oblige, le Mouloudia d'Alger n'a plus remporté la moindre victoire depuis son dernier succès en date obtenu à Bologhine, au cours de la quatrième journée de Ligue 1 Mobilis, devant la JS Saoura. Pis, aujourd'hui alors que le cham-pionnat en cours a consommé les deux tiers de sa phase aller, le déroulement samedi dernier du 10ème round a été encore plus fatal au Doyen, suite à son dernier match derby, perdu sans gloire contre le CR Belouizdad sur le score logique de 2 à 0, sous les yeux d'un Boualem Charef complètement K.-O. debout. L'ex-entraîneur de l'USM El Harrach était complètement dépité par la piètre prestation fournie avant-hier par les joueurs alignés. Un technicien dont le regard semblait complètement perdu, comme si le ciel lui était tombé dessus et qui donnait de lui cette image en total contraste avec celle qu'il avait arborée le jour de la finale de la Supercoupe 2014, remportée par le Mouloudia aux dépens de l'USMA. D'ailleurs à ce titre, à la veille de l'entame de la saison footballistique en cours, et notamment après ce dernier trophée purement symbolique des champions, glané le 6 août dernier au stade Tchaker de Blida, tous les Mouloudéens caressaient le fol espoir de voir le MCA dominer d'entrée le Championnat en cours, au regard de la qualité de ses dernières recrues en date et qui avaient opté pour le Doyen au cours de l'été dernier, au même titre que Boualem Charef. Cependant, dès la première journée, le Mouloudia, version Charef, été défait d'entrée à El Eulma. Un premier couac mouloudéen qui allait être par la suite, rapidement effacé à Omar-Hamadi de Bologhine, par une victoire contre l'ASO Chlef, mais malheureusement non confirmée contre le NAHD, puisque le Mouloudia se contentait du match nul, face à un Nasria encore loin de son rendement actuel. Par la suite, comme cité plus haut, le club algérois cher à Bab El Oued, renouait chez lui de nouveau avec le succès aux dépens des Bécharis. Puis plus rien au registre victoires. Pour preuve, le MC Alger arrachait à Béjaïa le point du nul face aux Crabes du MOB et se voyait la semaine suivante, contraint à un autre nul chez lui par les Asémistes d'Oran. Un premier semi-revers à domicile qui allait d'ailleurs faire sérieusement grincer des dents, une première fois, tous les Mouloudéens. Toutefois, la dernière pause en date observée par le championnat, pour cause de participation de l'EN aux éliminatoires de la CAN 2015, allait permettre au Mouloudia une période de répit, avec l'espoir de rectifier le tir. Malheureusement, il n'en fut rien puisque l'ancestral club de la capitale chutait cette fois-ci en déplacement face au nouveau promu bélabésien, en l'occurrence l'USMBA. La pression de la rue face à l'impuissance de Sonatrach Un second revers hors d'Alger très mal digéré par tous les fidèles du MCA et suite auquel, certaines rumeurs persistantes, faisaient état d'un complot ourdi par certains joueurs qui n'auraient pas accepté la méthode de travail de l'entraîneur Boualem Charef, et auquel certaines personnes reprocherait de miser régulièrement sur plusieurs éléments dont tout le monde attendait monts et merveilles et qui n'auraient finalement pas apporté ce plus, à l'image de Karim Hendou notamment. Forcé au repos, lors de la 8ème journée au cours de laquelle ils devaient rendre visite à l'ES Sétif, pour cause de participation de l'Entente à la LDC, les Mouloudéens ont alors totalement tablé par la suite sur le clasico MCA-JSK, pour redresser la barre à Bologhine. Mais lors de cette rencontre choc, le MC Alger s'est complètement écroulé chez lui face aux Canaris kabyles, au terme d'un match cauchemardesque qui avait atteint le fond pour le Mouloudia. Un scénario catastrophe qui allait être suivi cette fois-ci par une semaine des plus déplorables pour l'image et le prestige du Doyen et face auquel, la Sonatrach a été totalement absente, ni en mesure d'empêcher toute une horde de pseudo-supporters, de ternir davantage le MCA, en se comportant comme de véritables voyous. Une mafia de la rue qui a certainement joué un rôle destructeur au niveau d'un effectif mouloudéen, où même le portier international Faouzi Chaouchi n'a pas été épargné. D'ailleurs, tout au long de la semaine qui a précédé le match derby que vient de perdre le Mouloudia d'Alger face au Chabab de Belouizdad, tous ces individus qui ont crû bon insulter, Charef, joueurs et certains actuels dirigeants, n'ont fait que précipiter la perte du Doyen qui se retrouve aujourd'hui bel et bien en queue de classement. Une série de rendez-vous pour une mission de sauvetage Une très amère et triste réalité qui contraste complètement avec les ambitions d'un club, une fois de plus victime de son prestige, mais aussi, constamment pris en otage par des raisons d'ordre purement extra-sportif et devant lesquelles, Boualem Charef a fini à son tour par perdre tout son latin de technicien, pourtant réputé d'avoir réalisé un excellent travail à l'USM El Harrach, mais dont les méthodes n'ont pas porté les fruits rapidement, comme l'ont escompté les Mouloudéens. Maintenant, certains observateurs très avertis en la matière, ont estimé que Boualem Charef a peut-être eu le grand tort de persister dans ses choix tactiques et notamment celui d'avoir souvent aligné en même temps deux éléments comme Hendou et Karaoui. Il n'en demeure pas moins que le fiasco actuel du Mouloudia d'Alger est aussi la conséquence d'autres facteurs, d'autant plus que sur le papier, le Doyen figure aujourd'hui parmi les clubs les plus riches en joueurs. Mais sur papier malheureusement. Et ce ne sont certainement pas les Gourmi, Karaoui, Chaouchi, Sylla, Hendou, Azzi, Berchiche et autres Aouedj qui oseraient prétendre le contraire. Comme quoi, les prochaines journées s'annoncent toutes sans exception pour le Mouloudia, comme une véritable opération-sauvetage, d'un naufrage inimaginable aujourd'hui à Bab El Oued, né dans les principaux fiefs du Doyen.