Nabil Fekir entretient toujours le suspense. Pour l'instant, il n'a pas encore annoncé sa décision finale quant au choix de sa nationalité sportive. L'attaquant lyonnais peut jouer en faveur de l'Algérie, tout comme la France, surtout qu'il a porté les couleurs des moins de 23 ans des Tricolores. Nabil Fekir, qui suscite l'intérêt de la France et de l'Algérie, maintient ce suspense et surtout cette pression sur les deux fédérations. Même si la FAF et la FFF refusent de faire pression sur le joueur, en le laissant libre de faire son choix, chacune souhaite engager le joueur qui est en train d'étaler toutes ses qualités sous les couleurs de l'Olympique Lyonnais. Entre le vrai et l'intox Par ailleurs, des informations font part d'un choix du joueur au profit de la France. C'est ce que nous a fait savoir hier un agent très au fait des affaires des binationaux : «D'après les informations en ma possession, Nabil Fekir a choisi la France.» Ainsi, cette version vient démentir celle qui a été apportée par un des proches du joueur qui nous a révélé, il y a quelques jours : «Nabil a fait son choix. Il jouera pour l'Algérie. Les procédures vont commencer prochainement.» Du coup, on ne comprend rien. Deux versions complètement différentes présentées et des interrogations. C'est dire que personne ne sait quel pays choisira Fekir. Autre indice inquiétant dans cette affaire, ce sont les propos tenus par le joueur sur les colonnes du Parisien (lire entretien ci-dessus), lorsqu'il a annoncé qu'il n'y a pas de choix du cœur. Cela veut-il dire qu'il a réellement choisi la France ? On n'en sait pas encore. On se demande s'il s'agit d'informations fondées ou de rumeurs. Réponse dans quelques jours. Sur les colonnes du Parisien, Nabil Fekir s'est exprimé longuement sur ce fameux choix. L'attaquant lyonnais a été donc plus explicatif concernant ce sujet. Tout d'abord, il annonce que son choix a été fait, comme nous l'a annoncé son proche, mais sans pour autan dire si ce sera la France ou l'Algérie. Pour Fekir, il faudra choisir le bon moment pour annoncer ce choix, sans doute pour éviter toute pression. «Il n'y a pas de choix du cœur» Fekir pourrait bien surprendre les Algériens qui s'attendent à voir le joueur opter pour le choix du cœur et porter le maillot des Verts. Le joueur est, en effet, très attaché à son pays d'origine. D'ailleurs il suit avec beaucoup d'intérêt les matchs de l'EN. Mais il semble bien que Nabil Fekir choisira la sélection qui lui permettra de progresser, comme il l'a dit : «J'irai là où j'estime que ce sera le mieux pour ma carrière, tout simplement. Il n'y a pas de choix du cœur ou quoi que ce soit.» Le fait de rejoindre l'agent de Deschamps fait naître le doute Par ailleurs, d'autres informations font état de fin de collaboration entre Nabil Fekir et son agent Eric Castagnino. La presse française annonce avec beaucoup d'insistance la signature d'un nouveau contrat entre Nabil Fekir et un des agents les plus influents du football français, Jean-Pierre Bernes. Ce dernier n'est autre que l'agent de Samir Nasri et du sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps. C'est dire que le doute persiste toujours concernant l'avenir international du joueur.
«Je veux tenter ma chance ailleurs» Son discours est clair et concis. L'attaquant de l'OL, véritable révélation de la saison (9 buts, 6 passes décisives), sait où il veut aller et n'hésite pas à l'affirmer. Il s'imagine ainsi rejoindre à moyen terme un très grand club européen, tout en envisageant de rester encore à Lyon la saison prochaine. Le gaucher de 21 ans nous a confié ses rêves, détaillé ses objectifs, avec une simplicité et une confiance parfois désarmantes. Mais au regard de la trajectoire du Franco-Algérien, tous les espoirs lui semblent permis. Comment avez-vous appris à dribbler ? C'est un peu inné. J'ai beaucoup joué avec mes copains quand j'étais enfant, dans de petits ou grands espaces, n'importe où. C'est comme ça que c'est venu. J'ai appris en m'amusant. Gamin, j'essayais beaucoup plus de gestes. Des petits ponts, un peu tout. Maintenant, j'essaie d'être plus simple. Je préfère un but pourri à un beau dribble. Le plus important, c'est de marquer, d'être décisif. Si on fait de beaux gestes et qu'on n'est pas décisif, on attise les critiques. Quelles sont vos sources d'inspiration ? Je n'ai pas eu un modèle en particulier. Beaucoup de joueurs m'ont inspiré. Zidane, Ronaldinho, Ronaldo le Brésilien... Aujourd'hui, j'aime bien le beau jeu, les joueurs qui percutent, dribblent et font du spectacle. C'est ce qui fait la beauté du foot. C'est votre première saison complète et, pourtant, certains des meilleurs clubs du monde viennent vous observer, comme Arsenal ou Manchester City...C'est flatteur, ça me fait plaisir. Je me rends compte que c'est rare. Je suis un assez bon joueur, c'est pour ça que les clubs s'intéressent à moi. Mais je reste lucide. Peut-être qu'ils me regardent, mais je sais que si je partais dès cette année, je ne jouerais pas. Il y a de très grands noms, de très grands joueurs devant moi. Ça n'a aucun sens de partir pour aller sur le banc. Espérez-vous gagner le trophée de meilleur Espoir de la saison ? Oui, j'y pense. Après, le plus important, c'est qu'on fasse une très bonne saison et qu'on joue la Ligue des champions l'an prochain. Ça me fait plaisir qu'on me considère comme une révélation, même si je pense que j'ai perdu un an. Je ne vais pas dire que j'étais prêt l'an dernier, mais j'avais les capacités pour jouer en Ligue1. Je n'ai pas progressé en l'espace d'un an. Après, je n'avais pas la confiance du coach. J'en bénéficie cette année. En voulez-vous à Rémi Garde ? Si je lui en veux, je pense qu'il le sait. Un joueur qui ne joue pas en veut forcément à son entraîneur. D'autant plus que j'avais les qualités pour jouer. Après, c'est son choix. Je l'ai respecté. Je n'ai jamais eu de malentendu avec lui. Je n'ai rien à prouver à Rémi Garde. Je savais de quoi j'étais capable. Mentalement, c'est sûr que ça m'a endurci. Ça m'a donné envie de leur montrer à tous. Qu'est-ce qui a changé dans votre vie en un an ? Rien, à part qu'on me reconnaît un peu plus dans la rue. Sinon, j'ai toujours le même entourage, les mêmes amis. Je vis toujours chez mes parents et je reste raisonnable, même si on a la chance d'avoir d'assez bons salaires (NDLR : environ 40 000 € par mois) et que je me fais un peu plaisir. Appréhendez-vous le jour où vous quitterez le cocon familial ? Je n'aime pas la solitude, donc pour l'instant, je reste à la maison. Un jour, je vais faire ma vie, c'est sûr. Je suis un débrouillard, je sais que je m'en sortirai. Goûtez-vous à votre nouvelle célébrité ? Qui n'aime pas la notoriété ? C'est sûr que ça me fait plaisir quand les gens dans la rue m'encouragent, me félicitent. C'est un moteur. Ça me de la donne confiance et l'envie de me battre pour eux. Je me rends compte qu'on ne me voit plus de la même manière. De quelle vie rêvez-vous dans cinq ans ? J'aurai 26 ans. J'espère avoir déjà gagné quelques titres. Le reste, on verra bien. Etes-vous du genre ambitieux ? Oui, très, très ambitieux. (Il répète.) Je suis un joueur très ambitieux. J'ai aussi envie d'aller voir ailleurs ce qui se passe. Même si je sais que Lyon est un très bon club qui m'a permis de me dévoiler. Quel genre de club visez-vous ? Le top 10 européen. Dix ou quinze équipes dans le monde sortent du lot. C'est dans ces clubs que j'espère jouer. Votre père nous déclarait récemment que seul Arsenal pourrait vous faire partir cet été... Non, non... Il aimerait bien que j'aille là-bas, car c'est un club qu'il supporte. Je n'ai pas de plan. Je ne suis pas calculateur, je vis au jour le jour. Je suis très bien à Lyon et je pense y rester cet été. Le grand stade arrive, j'aimerais faire mon entrée avec toute l'équipe dedans. Je sais qu'Alex (Lacazette) veut marquer le premier but. Si je lui fais la passe décisive, ça me va !
