Comment vous passez vos journées de Ramadhan ici en Algérie ? Hamdoulilah ! J'ai envie de dire que le Ramadhan est plus facile ici en Algérie qu'en France parce que tout le monde va dans le même sens. Tout le monde jeûne ici en Algérie et il y a un contexte agréable donc psychologiquement, c'est plus facile de le faire. Après, venir en Algérie est toujours magique, c'est un moment fort. C'est plus facile par rapport au travail de footballeur professionnel que vous faites ou autre chose ? La vérité, c'est que je n'ai pas encore repris les entraînements avec l'AEK, donc là, je peux me vanter de dire que ça se passe très bien et que j'arrive à bien le retenir mais avec l'entame de la préparation physique et les entraînements, ça va être autre chose (rires). Vous vous sentez plus à l'aise en Algérie en ce mois sacré ? C'est clair, en Algérie ou est dans un pays musulman, c'est plus savoureux de faire Ramadhan. Les gens sont plus religieux ici qu'en Europe, enfin la plupart en tout cas. Donc, on est dans un climat plus favorable à notre foi et à notre religion. Que fait Rafik de sa journée en ce mois sacré avec cette chaleur à Alger ? Je fais le touriste (rires). Non, pour dire la vérité, je me lève assez tard. A quelle heure ? (Rires) Vers midi, une heure ! Après c'est vrai que lorsqu'on dort à 3h du matin, on ne peut pas se lever à 8 heures, surtout lorsqu'on a rien à faire de la journée. Après, j'essaye d'avoir quelques activités, aller voir mes amis à Alger, passer du temps avec ma famille et rendre visite aux gens que j'aime et j'apprécie, et la journée passe assez rapidement. A quel âge avez-vous commencé à jeûner ? Honnêtement, je ne sais pas exactement à quel âge mais je me rappelle que j'étais très jeune. J'ai commencé à le faire par période vers 6 à 7 ans. Quand avez-vous jeûné tout le mois ? J'ai commencé à le faire régulièrement dès l'âge de 14 ans. Votre humeur change pendant le jeûne ? Non, c'est un moment de paix. J'aime ce mois, j'essaye de profiter au maximum pour le passer du mieux possible. Il y a la chorba, le brik, c'est un moment unique, donc on en profite bien (rires). Quel est votre plat préféré alors ? J'aime tout ! J'adore tout ce qui touche à la nourriture algérienne. Je suis fan de la cuisine de mon pays. Franchement quand c'est bien cuisiné, je prends du plaisir à manger. Donc, permettez-moi de passer une spéciale dédicace à ma mère qui est pour moi la grande spécialiste à ce niveau-là. C'est un génie, elle sait tout bien faire. Je t'adore maman, bisous maman ! Vous vous souvenez d'une anecdote que vous avez mal vécue pendant ce mois de Ramadhan ? Je me rappelle quand j'étais à Auxerre, c'était en période de jeûne. On jouait un match amical contre une équipe de la région parisienne et, franchement, j'étais à bout. A la fin du match, j'ai failli m'écrouler, parce que les dirigeants nous interdisaient de le faire, et bien je me suis battu jusqu'au bout pour tenir le coup. Et vous avez réussi ? Oui, Hamdoulilah, croyez-moi, j'étais à deux doigts de boire de l'eau non pas parce que je voulais le faire, mais c'était par mauvais geste d'habitude quoi ! Seulement, grâce à Dieu, je me suis retenu et j'ai tenu le coup. C'est l'un des moments héroïques de ma vie de jeûne. Vous êtes plutôt kalblouz ou zlabia ? Zlabia ! Thé ou café ? Thé ! Viande de mouton ou de veau ? Ça dépend de la cuisson mais on va dire plutôt viande de veau ! Vous vous permettez des sucreries et des fritures en ce mois sacré ? Ah moi, je me lâche pendant le Ramadhan ! Je ne suis plus sportif, je deviens musulman, donc je dois bien m'alimenter pour jeûner (rires). Je mange tout, normal ! Regrettez-vous peut-être un geste que vous avez commis que vous avez envie d'effacer en demandant pardon ? Vous savez, les accrochages ça peut arriver, on n'a pas à demander pardon surtout sur le terrain. On est des humains, ça arrive à tout le monde de s'accrocher avec quelqu'un aussi. Moi, je ne garde de rancœur à personne, c'est l'essentiel. Qu'est-ce qui vous manque le plus pendant le mois de piété ? Ma famille. Vous êtes plutôt calme ou nerveux ? Je suis Algérien, je ne peux pas mentir et dire que je suis calme (rires). Après si vous connaissez un Algérien calme en ce mois sacré, il faut bien me l'indiquer, je veux bien le connaître (rires). Mais bon, je ne suis pas très nerveux mais on va dire que je reste explosif si la situation le demande. Mais bon, j'essaye de me contrôler et rester plus serein. Qu'est-ce que vous conseillez aux conducteurs algériens en ce mois sacré ? Calmez-vous les frères ! (Il rit franchement) Non, c'est vrai, ils sont super agités, je leur demande de se calmer, c'est un mois sacré, du calme, inch'Allah ça ira bien. Qu'avez-vous à dire aux personnes qui jettent leurs poubelles du balcon ? En tant que musulmans, on doit respecter la nature et savoir se comporter. On a un beau pays, prenons soin de lui. On a un contexte favorable, Allah nous a donné une belle terre, il faut la préserver. Êtes-vous prêt à prendre en charge un orphelin ? C'est sûr, je le fais tout le temps pas uniquement en période de Ramadhan. C'est des choses qui sont sacrées. On est des musulmans, on doit être sensibles à tout ça. Si on vous demande de changer trois choses en la mentalité des Algériens, par quoi allez-vous commencer ? Je ne suis pas un génie, je ne peux pas me vanter et passer pour un donneur de leçons mais comme tout le monde le sait, on est des musulmans, on connaît les valeurs de ce mois sacré. Il faut en profiter et ne pas trop s'énerver et passer à côté de très belles choses. Pour qui voudriez-vous que les téléspectateurs d'El Heddaf TV et les lecteurs du Buteur prient en ce mois sacré ? Je pense à tous nos frères dans le monde arabe et musulman qui passent des moments très difficiles. Jeûner en période de guerre, je pense que ça doit être une chose très compliquée. J'ai une pensée à la Palestine aussi qui souffre énormément depuis plusieurs années, donc voilà, j'espère que les gens continueront à prier pour ces personnes-là même après le Ramadhan parce que c'est des frères, il ne faut pas les oublier. Merci Rafik, on vous souhaite d'autres agréables moments de ce mois. Merci à vous, le Ramadhan tire à sa fin, je tiens à passer un grand salam à tous les Algériens avec une dédicace spéciale à la région de Chlef, le pays natal de mes parents. Saha f'tourkoum et saha aïdkoum !