Revenir en forme… et espére. En délicatesse avec ses adducteurs depuis plusieurs mois, Hameur Bouazza a décidé de prendre le taureau par les cornes et de tout faire pour se débarrasser définitivement de sa blessure. Tout faire, c'est entre quitter l'Angleterre qui le voit évoluer depuis de longues années, à l'exception d'un passage express à Sivasspor, en Turquie, pour aller chercher le remède en Allemagne. En fait, c'est plus le guérisseur qui l'a motivé à aller en pays germanique que le remède en lui-même. Un guérisseur qui a pour nom Dr Joachim Schubert, Jimmy pour les intimes. Les joueurs de la sélection nationale étant devenus des intimes de celui qui a fait partie de l'épopée du Caire et de Khartoum, de la préparation de la Coupe d'Afrique des nations au Castellet et de la CAN en elle-même, c'est donc naturellement que le milieu de terrain offensif de Blackpool est allé chez Jimmy à la quête d'une guérison définitive. Dr Schubert, c'est le guérisseur de Yahia Dr Schubert, rappelez-vous, c'est celui qui, au mois de novembre dernier, à la suite de la blessure de Anthar Yahia à la cuisse (déchirure) lors d'un entraînement, a prescrit au défenseur algérien de Bochum un traitement révolutionnaire dont il avait exposé les contours au cours d'un congrès médico-sportif aux Pays-Bas. La recette ? Des massages, des exercices physiques, des médicaments et des… épinards. Résultat : Yahia a été remis sur pied en moins de dix jours, alors que le médecin de son club avait pronostiqué un minimum de quinze jours, et avait participé aux deux matches face à l'Egypte, se permettant même le luxe d'inscrire le but -et quel but !- qui a qualifié l'Algérie pour le Mondial. Pour ce faire, Dr Schubert avait été invité par la Fédération algérienne de football à intégrer le staff médical afin de suivre la convalescence de Yahia et des autres joueurs blessés à ce moment-là (Karim Ziani, Madjid Bougherra et Mourad Meghni notamment) et c'est ainsi qu'il est devenu proche de tous les joueurs. Constatant la blessure dont souffrait Bouazza, il lui avait tout naturellement proposé de venir se soigner dans le service qu'il dirige à l'Institut de médecine de Bochum. Soins quotidiens et exercices physio-thérapeutiques Après une semaine de traitement, le bilan est on ne peut plus encourageant, selon Bouazza et Dr Schubert, que nous avons rencontrés à la clinique. L'international algérien affichait un large sourire révélateur de son état d'esprit actuel. Donné pour perdu pour la fin de cette saison, il revit réellement. Chaque matin, à 10h tapantes, il se présente à la clinique physio-orthopédique située en plein cœur de Bochum pour y faire des exercices de force et d'endurance, à la manière d'un vrai entraînement, suivant un programme de rééducation prescrit par Dr Schubert. Puis, l'après-midi, c'est l'examen par le médecin dans son service, situé à l'entrée Est de la ville, sur la route vers Dortmund, avec des kinésithérapeutes spécialement mobilisés pour son cas. Ce programme est appelé à se poursuivre cette semaine puisque Dr Schubert a sollicité du médecin de Blackpool l'autorisation de garder Bouazza pour une autre semaine afin de mener le traitement à terme et de consolider les muscles adducteurs. Revenir en forme… et espérer La sélection nationale ? Bouazza refuse d'évoquer le sujet et de polémiquer sur l'annonce faite par le sélectionneur national, Rabah Saâdane, de sa mise à l'écart dans la perspective de la Coupe du monde. Il se contente de travailler et de rester à la disposition du sélectionneur. Il estime sans doute, et à juste titre, que seule la vérité du terrain compte et que, pour convaincre le sélectionneur, il faudra commencer par retrouver les terrains et jouer régulièrement. Ce déplacement vers Bochum et le traitement qu'il est en train de suivre s'inscrivent dans cette finalité : revenir au mieux de sa forme, s'imposer de nouveau comme une option crédible et… espérer. «J'ai l'habitude des blessures. J'ai vu pire, notamment celle que j'avais eue à l'épaule. Je sais qu'on finit toujours par bien revenir lorsqu'on en a la volonté et la détermination», estime-t-il. Façon de dire que, dans ce jeu passionnant qu'est «Qui veut gagner une place au Mondial ?», il n'a pas encore dit son dernier mot…