Au lendemain de sa signature au Nacional Madeira, nous avons pris attache avec le défenseur Hicham Belkaroui qui nous a accordé cet entretien. Tout d'abord, félicitations pour votre signature au profit du Nacional Madeira... Merci, c'est gentil à vous ! Racontez-nous comment s'est matérialisé ce transfert... A vrai dire, tout s'est fait rapidement. J'avais eu des discussions avec les responsables du Nacional, il y a quelques jours, mais ça n'avait pas avancé plus que ça. Par la suite, j'ai négocié avec d'autres clubs et je devais signer au Red Star, pensionnaire de Ligue 2 française. On avait quasiment trouvé un accord, sauf qu'au dernier moment, un responsable du Nacional m'a recontacté de nouveau et on a fini par trouver une solution pour finaliser ce transfert. Les dirigeants de Madère sont revenus avec une offre plus convaincante, c'est bien ça ? Oui, voilà. J'étais en Algérie quand un responsable du club m'a envoyé une nouvelle proposition nettement meilleure. Je l'ai bien étudiée et j'ai été assez convaincu. Par la suite, le club a entrepris les démarches nécessaires pour me faire établir le visa en une seule journée et m'envoyer une invitation. Je suis donc parti dimanche à Madère, et après quelques heures de négociations, on a fini par trouver un accord. Ce qui surprend dans votre transfert, c'est le fait d'avoir signé un contrat de cinq mois seulement. Généralement, les clubs européens engagent de nouvelles recrues pour un long bail. Pourquoi ça n'a pas été le cas pour vous ? Je vais tout vous expliquer. A vrai dire, c'est moi qui ai exigé de signer seulement pour cinq mois, en raison de la situation actuelle du club qui occupe la 14e place au classement. Je ne voulais donc pas signer un contrat de longue durée et me retrouver à jouer en deuxième division, si le club venait à être relégué en fin de saison. J'ai donc insisté pour signer seulement pour cinq mois et après, si on parvient à maintenir le club parmi l'élite, je serai favorable pour une prolongation de contrat. Les dirigeants de Madère ont-ils accepté facilement votre exigence ? Je ne vous cache pas qu'au départ, ils n'ont pas accepté. Ils voulaient que je signe un contrat de deux ans et demi. De mon côté, je leur ai dit que j'avais d'autres offres et que, par conséquent, j'irai voir ailleurs. Me voyant déterminé, ils ont fini par faire machine arrière et accepter ma seule véritable exigence. Après, je leur ai dit qu'en cas de maintien, la priorité sera donnée au club pour signer un nouveau contrat. On a donc trouvé un arrangement. Justement, en plus de Madère, quels sont les autres clubs qui vous ont officiellement sollicité ? Il y a l'Espérance de Tunis qui m'a proposé de signer un pré-contrat cet hiver, avant de m'engager l'été prochain. Il y a aussi le club turc d'Antalyaspor avec qui j'avais des touches, et deux clubs chinois. En France, j'ai discuté avec deux clubs de Ligue 2, Dijon, mais aussi le Red Star comme je vous l'avais souligné tout à l'heure. Enfin, j'ai eu des offres des pays du Golfe que j'ai refusées. Justement, on peut dire qu'en refusant ces offres des pays du Golfe pour signer finalement à Madère, vous avez surtout privilégié l'aspect sportif, n'est-ce pas ? C'est exactement ça. Jouer en Europe constituait un rêve pour moi, mais surtout un objectif. Je suis un joueur ambitieux et je voulais vraiment franchir un nouveau cap dans ma carrière. J'estime que je suis sur la bonne voie, car après le championnat tunisien dans lequel j'ai beaucoup appris, voilà maintenant que je passe en Europe via le championnat portugais qui va, j'en suis sûr, m'aider à progresser davantage. L'ambition de garder votre place au sein de la sélection a été plus importante à vos yeux que les dollars du Golfe... Voilà. J'avais reçu des offres financières plus importantes de certains clubs des pays du Golfe, mais j'ai dû les repousser car je veux avant tout garder ma place au sein de l'Equipe nationale. Je n'avais pas envie de revenir en arrière et m'éloigner des plans du sélectionneur national. El hamdoulilah, je suis satisfait du choix que j'ai fait et j'espère maintenant faire de mon mieux pour prouver à mes nouveaux responsables qu'ils n'ont pas fait une erreur en me recrutant. Avez-vous demandé l'avis de Gourcuff, avant de choisir votre nouveau club ? Oui, bien entendu. J'ai discuté avec le sélectionneur national, mais aussi avec Yazid Mansouri. Ils m'ont d'ailleurs encouragé à tenter une expérience en Europe, même si c'est pour signer dans un club de Ligue 2. Au final, j'ai donc signé pour le Nacional qui reste un bon club du Portugal qui a vu émerger un défenseur algérien avant moi, à savoir Rafik Halliche. Cela m'a donc encouragé à choisir ce club. Avant de prendre votre décision, avez-vous discuté au préalable avec des joueurs comme Soudani et Slimani qui connaissent bien ce championnat et qui, comme vous, ont débuté dans le championnat algérien ? Oui, je les ai appelés au téléphone afin de connaître leur avis et avoir quelques conseils. Ils ne m'ont dit que du bien du championnat portugais et m'ont convaincu de choisir le Nacional. Ils m'ont certifié que j'allais beaucoup progresser et que le climat était favorable pour un joueur comme moi pour percer. Slimani explose cette saison en championnat avec une efficacité redoutable. Les supporters du Nacional compteront sur vous pour le stopper lors du match prévu face au Sporting... (Il rigole.) Justement, on affrontera le Sporting Lisbonne dans moins de deux semaines chez nous (Ndlr, le 14 février). Ce qui est sûr, c'est que je vais faire de mon mieux pour aider mon équipe. Après, je ne vous cache pas que ça me ferait bizarre de l'affronter. Quand je pense qu'il y a quelques années de cela seulement, on s'affrontait dans le championnat d'Algérie... Vous avez pris part ce matin (hier) à votre premier entraînement. Seriez-vous prêt pour le match de championnat prévu dimanche face à l'Académica Coimbra ? Je ne sais pas encore. Le coach m'a dit qu'il voulait me faire jouer, mais d'après ce qu'on m'a dit ce matin, je ne suis pas encore qualifié. Les dirigeants attendent de recevoir la lettre de sortie de mon ancien club. On verra bien. Le prochain stage de l'EN se tiendra en mars. Avez-vous commencé à penser à cette double confrontation face à l'Ethiopie ? Oui, bien sûr. Ça sera deux matchs difficiles, surtout celui qu'on jouera chez eux. On tâchera de faire le job et remporter ces deux matchs et valider notre qualification pour la CAN.