«Je n'ai pu quitter Madère à cause de ce nuage engendré par l'irruption du volcan islandais.» * Pourquoi avez-vous tardé à rejoindre le reste de vos camarades à Crans-Montana ? Je n'ai pu quitter Madère à cause de ce nuage engendré par l'irruption du volcan islandais. Je voulais quitter cette ville bien avant pour bénéficier de quelques jours de repos auprès de ma famille avant de rallier la Suisse. Le coach avait accepté ma doléance, mais ce n'était pas le cas du président, en raison de quelques problèmes administratifs. * Justement puisque vous en parlez, expliquez-nous un peu les raisons de votre mise à l'écart lors des dernières rencontres de championnat ? Pour tout vous dire, l'entraîneur me fait confiance. C'est lui qui m'a titularisé lors de la dernière rencontre de championnat. Ma mise à l'écart n'a rien à voir avec l'aspect technique, elle est strictement liée à un problème administratif. Ce problème remonte à bien avant la Coupe d'Afrique jouée en Angola. Le président a voulu acheter mon contrat de Benfica, chose que j'ai refusée. J'ai demandé à ce que cette transaction soit reportée pour l'après-Mondial. Le président a mal accepté ma décision. A mon retour de la CAN, il a tout fait pour m'éloigner de l'équipe type. Il a préféré faire jouer des éléments possédant des contrats avec le club. * Oui, mais vous appartenez au Benfica, vous êtes au Nacional sous forme de prêt ? C'est vrai. Il a essayé d'exercer sur moi une pression pendant cette période, mais j'ai refusé de céder. J'ai contacté mes dirigeants au Benfica et ils ont vite fait de régler le problème. Seulement, en fin de saison, il a ordonné au coach de ne plus faire jouer les joueurs qui sont en fin de contrat avec le club. * Vous n'êtes donc pas le seul joueur à subir ce chantage ? Oui, il y avait plusieurs joueurs qui étaient dans la même situation que moi, à l'instar de mon camarade brésilien, Salino. Le président a exigé d'écarter tous les joueurs en fin de bail pour les remplacer par d'autres éléments. * L'entraîneur vous a-t-il avoué cela ? Oui, le coach m'a tout dit. Il m'a expliqué que ma mise à l'écart de son équipe type n'était pas motivée par un quelconque motif technique. Il m'a affiché son impuissance, tout en me réitérant sa confiance. Franchement, il m'a en quelque sorte réconforté. C'est aussi après m'être entretenu avec lui que j'ai pu découvrir ce plan orchestré contre ma personne. J'ai donc décidé de ne pas continuer l'aventure avec Madère. J'ai rangé mes affaires et j'ai décidé de partir car d'autres défis m'attendent, comme ce Mondial qui commencera dans quelques jours. * Comment êtes-vous parvenu à préserver le moral après toute cette injustice ? Oui, je m'entraînais de manière assidue. J'ai redoublé d'efforts avec mes camarades. Je n'étais pas du tout affecté car il régnait une belle ambiance dans le groupe. Il y a aussi cette motivation de rester en forme pour jouer le Mondial à fond. * Vous semblez un peu regretter votre départ du Nacional après un si bon chemin parcouru ? Oui, c'est vrai. C'est regrettable de vivre des moments aussi pénibles, mais j'ai réussi à garder le moral. Ce qui m'est arrivé est une bonne expérience pour ma carrière footballistique. * Combien de matchs avez-vous raté au juste ? J'étais écarté pendant quatre rencontres seulement. Je dois dire que j'ai bien terminé la saison et je ne pense pas que le fait d'avoir raté quatre rencontres m'affectera. Bien au contraire, ça m'a permis de souffler un peu, après une saison harassante avec le Nacional où on a dû jouer sur quatre fronts. * On a appris que vous avez raté un rendez-vous important avec le directeur sportif du FC Barcelone, à cause de ce nuage qui perturbe le trafic aérien en Europe, une confirmation ? Ce n'est pas vrai. Non, je devais rentrer à Alger pour me ressourcer auprès de mes parents, mais je me suis retrouvé bloqué à Madère. Et dès que le trafic a repris, j'ai aussitôt rallié le regroupement de l'EN en Suisse. * Avez-vous reçu une offre du club catalan ou d'autres clubs ? Je ne vous cache pas que j'ai reçu plusieurs propositions, mais rien n'est encore officiel. Je ne peux donc me prononcer pour le moment, surtout qu'il ne s'agit pas de contacts officiels. N'oubliez pas que j'appartiens toujours au FC Benfica. Les responsables de ce club préfèrent d'abord attendre le Mondial pour parler de mon éventuel transfert. C'est logique, ils veulent tirer le maximum de mon probable départ. Tout sera fixé après la Coupe du monde. * Seriez-vous prêt à continuer l'aventure avec le Benfica ? Oui, il est possible que je reste au Benfica. Mais ça se pourrait aussi que je quitte le Portugal. Je peux vous affirmer que j'ai reçu des offres de clubs européens, notamment portugais. * Votre agent doit alors bouger un peu pour vous procurer un club à même de pouvoir racheter votre contrat ? C'est certain. Mon agent fait son travail de la meilleure des manières et moi je me contente de mon boulot sur le terrain. Soyez en sûrs. * Et qu'en est-il de votre blessure ? Je souffre un peu de quelques douleurs, mais tant que les choses sérieuses n'ont pas été entamées, je me contente d'un programme spécial afin de reprendre avec le groupe d'ici la semaine prochaine. * Comment avez-vous trouvé le groupe, avec l'incorporation de nouveaux joueurs ? Rien n'a changé. C'est toujours la bonne ambiance. Le groupe est resté pratiquement le même malgré l'arrivée d'éléments nouveaux. Ce centre est parfait et cela va nous permettre de bien travailler pour faire de ce stage une réussite et se préparer comme il se doit pour le Mondial.