Claude Leroy, le sélectionneur du Togo a accepté hier de répondre à nos questions, concernant la 31e édition de la Coupe d'Afrique des nations. Expérimenté en Afrique, Leroy était surpris de voir cette équipe algérienne et même sénégalaise, quitter la compétition dès le premier tour pour les Verts et le quart de final pour les Lions de la Terranga. Il dira à ce propos : «Sincèrement, j'étais surpris de l'élimination de l'Algérie et du Sénégal. D'ailleurs, j'avais donné mon avis avant le début de cette CAN où j'ai donné ces deux équipes comme principal favori pour brandir le trophée ou carrément jouer les premiers rôles. Ce sont deux très bonnes équipes, qui possèdent de très bons joueurs qui évoluent dans de grands clubs européens. Mais je pense qu'en Afrique et vu mon expérience, c'est différent. Tout d'abord, il n'y a pas de bonnes pelouses comme en Europe et cela est un handicap pour des équipes qui pratiquent le beau football comme l'Algérie et le Sénégal. Puis, il y a le problème mental. À mon avis, les équipes ne sont pas bien préparées mentalement pour réussir une très bonne CAN. Regardez le Cameroun. Les Lions Indomptables réalisent un très bon tournoi jusqu'à présent, grâce à une force mentale impressionnante, c'est ce qu'il faut à une équipe pour jouer les premiers rôles». «Hormis l'Egypte, les équipes d'Afrique du Nord ne réussissent pas» Interrogé sur les raisons de cette élimination prématurée de l'équipe algérienne dans cette CAN, Claude Leroy a déclaré : «Honnêtement, je ne peux pas donner les raisons de cette élimination car je ne connais pas bien le groupe. Je ne connais pas aussi le travail qui a été effectué durant la préparation. Je ne connais pas aussi l'état d'esprit du groupe et les relations entre les joueurs et le staff technique, c'est pour cette raison que je ne peux pas donner une réponse à cette question, mais ce qu'on remarque, c'est que l'équipe algérienne qui est formé des meilleurs joueurs du continent, n'arrivent pas à progresser à la CAN, cela veut dire qu'il y a beaucoup de travail à faire. D'ailleurs, c'est aussi le cas des autres équipes d'Afrique du Nord qui peinent à prouver en Afrique. Hormis l'Egypte qui réalise souvent de bons résultats, les autres peinent. Les Egyptiens sont bien préparés sur le plan mental à toutes les situations et c'est ce qui est très important». «Je ne peux pas travailler en Algérie car je n'aime pas qu'on s'immisce dans mon travail» Sur l'éventualité de le voir prendre les destinés de l'équipe algérienne, Claude Leroy n'y pense pas, évoquant un problème de stabilité : «L'Algérie, je voulais prendre cette équipe par le passé, mais pas aujourd'hui. Maintenant, je pense que je ne vais pas être à la tête des Verts pour plusieurs raisons. Il y a tout d'abord le problème de stabilité. L'Algérie ne garde pas un sélectionneur pendant un bon moment, ce qui n'est pas normal et je pense que c'est le problème de l'équipe algérienne. Puis, je suis un entraîneur qui n'aime pas qu'on s'immisce dans son travail, alors que chez vous en Algérie, on s'immisce trop dans le travail du sélectionneur, cela ne m'arrange pas du tout». «Content d'affronter l'Algérie au retour à Lomé» Enfin, Claude Leroy affrontera l'équipe algérienne aux éliminatoires de la CAN 2019. Il évoque cette double confrontation : «Ce n'est pas un cadeau d'hériter de l'Algérie comme adversaire, mais je pense qu'il va falloir qu'on travaille d'arrache pied pour réaliser un bon résultat et se qualifier à la prochaine CAN. Notre avantage est le fait de jouer le match retour face à l'Algérie, chez nous à Lomé».