«Il faut tourner la page et se concentrer sur l'Afrique du Sud.» Sale saison pour Emerse Faé. Eliminé en quarts de finale de la dernière Coupe d'Afrique avec la Côte d'Ivoire, au bord de la relégation avec l'OGC Nice, le milieu de terrain attend avec impatience une Coupe du monde qu'il espère florissante. L'ancien Nantais s'est confié à Afrik.com. Emerse, que retenez-vous de la dernière Coupe d'Afrique des nations ? Je suis franchement déçu. On est loin de l'objectif initial qui était de rentrer à la maison avec la coupe. Mais, maintenant, il nous faut penser à la Coupe du monde. Il y a eu beaucoup de perturbations, notamment à la fédération, après notre élimination précoce. Il faut tourner la page et se concentrer sur l'Afrique du Sud. Beaucoup d'observateurs ont critiqué le jeu développé par la Côte d'Ivoire… Et ils ont raison ! Quand on est éliminés en quarts de finale alors qu'on était favoris, c'est qu'il y a quelque chose qui cloche. Mais bon… On n'a joué que deux matchs au lieu de trois en phase de poules. On a eu du mal à rentrer dedans. Le premier, face au Burkina, on passe à côté. Contre le Ghana, j'ai le sentiment que ça va mieux mais on tombe face à l'Algérie en quarts. Et, là encore, on passe complètement à côté. On prend deux buts dans les dernières minutes… Au final, le bilan est très négatif. Nous n'avons rien maîtrisé… Et le licenciement de Vahid Halilhodzic. Qu'est-ce que cela vous inspire ? (Soupir) C'est compliqué. Il n'a perdu que deux matchs en 20 mois mais c'était ceux qu'il ne fallait pas perdre. Au final, son bilan est positif. Il est éjecté sur un coup du sort : à 20 secondes, on est qualifiés et, après, cela peut se passer autrement. C'est sévère. Tout de même, est-ce que changer d'entraîneur à quelques mois de la Coupe du monde était judicieux ? Ce n'est pas idéal, c'est sûr. Surtout que coach Vahid avait tout préparé depuis deux ans pour le Mondial. Mais nous sommes des professionnels, ce n'est pas à nous de juger. Maintenant, on doit faire avec Sven Goran Eriksson qui est un grand entraîneur, habitué des grands clubs et des grandes nations. Ce n'est pas sa première Coupe du monde, il sait ce qui nous attend. Quel est l'objectif de la Côte d'Ivoire en Afrique du Sud ? Comme tout le monde : aller le plus loin possible. On a un bon groupe, c'est jouable. A mon avis, l'effectif de la Côte d'Ivoire n'a rien à envier à celui de la France. Alors, si la France peut gagner la Coupe du monde, nous aussi… Il faut être clair : on ne va pas au Mondial pour jouer trois matchs et rentrer à la maison. Il faut que l'on se prenne au jeu. Nous avons autant de grands noms que les autres équipes ! Votre poule est tout de même sacrément relevée… C'est la Coupe du monde, c'est une grande compétition : c'est logique dans un groupe difficile. Le Brésil, et c'est normal, est favori. C'est l'équipe en forme, ils ont terminé premiers de la zone AmSud, ça situe le niveau. Ils ont des joueurs de classe mondiale à tous les postes, de belles individualités… Le Portugal a sans doute l'un des meilleurs joueurs du monde avec Cristiano Ronaldo mais on sait que le reste de l'équipe est d'un bon niveau. Il faudra aussi se méfier de la Corée du Nord, c'est l'inconnue… Mais c'est seulement notre deuxième participation à la Coupe du monde. Nous allons respecter tous nos adversaires. L'échec de la CAN peut-il vous servir ? Je l'espère ! Nous avons fait pas mal d'erreurs en Angola, à nous de les utiliser pour aller plus loin et, surtout, ne pas les reproduire. Mais, à la Coupe du monde, nous aurons un autre statut qu'à la CAN. Il y a une bonne ambiance dans le groupe des Eléphants ? Oui ! Contrairement à ce que tout le monde veut faire croire, il y a une bonne ambiance. Je suis plutôt proche de Meïté ou de Demel mais tout le monde s'entend bien, je vous l'assure. Quel rôle y joue Didier Drogba ? C'est un joueur essentiel à Chelsea, alors imaginez avec la Côte d'Ivoire… C'est le capitaine, notre leader. Il nous sert de guide, il nous donne des conseils. Didier est un habitué des grands rendez-vous, il joue dans un grand club… Il joue un rôle de grand frère pour nous tous. Au final, quel est votre favori pour la Coupe du monde ? L'Espagne. Depuis l'Euro 2008, c'est l'équipe qui produit le plus beau football. Et, en plus, il est efficace ! Ils sont très en forme : la preuve, ils ne perdent plus ! A mon avis, l'Espagne peut gagner cette Coupe du monde.