Difficile d'avoir une place de titulaire dans une formation constellée d'étoiles. La Côte d'Ivoire, favori numéro un de la Coupe d'Afrique des nations (CAN-2008), monte en puissance depuis le début de la compétition mais a peu sollicité ses remplaçants, qui piaffaient sur le banc et espéraient avoir leur chance contre la Guinée, hier soir en quarts de finale. Le sélectionneur Gérard Gili doit contenir leur impatience pour garder tout son groupe tendu vers le seul objectif des Eléphants, celui que martèlent, tous les jours, joueurs, entraîneurs et dirigeants: ramener la Coupe à Abidjan. «Pour faire un bon parcours, il faut des joueurs solidaires, explique Gili. Et la Côte d'Ivoire a la chance d'avoir un groupe soudé». Quand on lui parle de la qualité du banc ivoirien, le meilleur de la CAN, où s'assoient des joueurs comme les attaquants Baky Koné (Nice), Boubacar Sanogo (Werder Brême) ou Arouna Koné (FC Séville), le Français souligne «la qualité mentale, la maturité» de ses remplaçants. Mais il n'a apporté que quatre modifications à son Onze de base pour le dernier match de poules contre le Mali, alors que les Ivoiriens étaient déjà qualifiés et auraient pu reposer leurs forces vives. Gili n'a eu qu'une seule contrainte depuis le début du tournoi, la blessure de Kolo Touré à la cuisse droite. Le défenseur central d'Arsenal s'entraîne d'ailleurs à l'écart du groupe et l'encadrement des Eléphants n'a pas dit s'il pourrait jouer ou non dimanche. Marc Zoro, qui a «profité» de la blessure du titulaire Kolo Touré et des hésitations d'Abdulaye Meité (remplaçant au troisième match) pour intégrer la charnière - et marquer un but - contre le Mali (3-0), tient un discours de remplaçant bien dans sa peau. «Je n'avais rien à démontrer à qui que ce soit, assène-t-il. Si je suis là, c'est qu'on me fait confiance». Gervinho (Le Mans), entré 13 minutes contre le Bénin, assure qu'il «respecte les choix du coach» et qu'il est «prêt à tout faire pour gagner (sa) place». Boubacar Sanogo, lui, entré deux fois en jeu à la place de l'intouchable Didier Drogba, mais auteur du dernier but contre le Mali (3-0) en un quart d'heure sur le terrain, ronge un peu son frein. «Je suis content d'avoir marqué, dit-il, mais ma situation est difficile, c'est clair. Je suis un joueur qui veut jouer. Il y a de la frustration, mais on accepte les choix du coach». Le Brêmois défend même sa candidature: «En club, je joue avec un joueur (le Portugais Hugo Almeida, ndlr) qui a le même profil que Didier Drogba, je tourne autour de lui et je marque plein de buts (7 cette saison en Championnat d'Allemagne)». En vue du quart contre la Guinée, Sanogo promet de «mettre la pression sur ceux qui sont sur le terrain». En face, le Syli national n'a pas les problèmes de riches de la Côte d'Ivoire. Et Robert Nouzaret doit préparer son équipe à affronter les Eléphants et leurs stars sans sa seule star à lui, Pascal Feindouno, suspendu pour avoir donné un coup de pied à un joueur marocain.