Karim Matmour est l'un des rares internationaux à jouer régulièrement avec son club. Karim Matmour est l'un des rares internationaux à jouer régulièrement avec son club. Cela ne l'empêche pas d'être rassuré par rapport à ses coéquipiers blessés ou en manque de compétition. Pour l'attaquant du Borussia Möenchengladbach, le plus important, c'est d'être prêt le jour J et le jour J, c'est le 13 juin face à la Slovénie. * Vous nous avez déclaré lundi dernier que vous étiez déçu d'avoir raté le match face au Bayern. Pourquoi ? Quand on voit ce qu'ils ont fait hier à Lyon, il y a de quoi être déçu. J'aurais préféré purger ma suspension contre une autre équipe, mais bon je ne pouvais pas calculer ça. Sincèrement, j'aurais aimé jouer contre le Bayern. * Surtout que vous sortez souvent des grands matchs contre les grosses cylindrées de la Bundesliga… Vous savez, moi j'aime le jeu et ces équipes-là aiment aussi jouer, c'est pour cela que je me sens à l'aise face aux grandes équipes. Et puis, on n'a pas besoin d'être motivé pour donner tout durant les matchs de ce genre. Jouer contre le Bayern, Stuttgart ou Brême est toujours une bonne expérience. * Comment jugez-vous votre progression depuis la fin de la CAN ? Après la Coupe d'Afrique, j'avais besoin de repos comme tous mes coéquipiers de l'équipe d'Algérie. J'ai eu ce repos pour ensuite revenir petit à petit à la compétition. Aujourd'hui, mon objectif principal, c'est d'aller crescendo pour arriver à ma forme optimale en Coupe du monde. Finalement, le fait de ne pas jouer après la CAN a été un mal pour un bien en ce sens que cela m'a permis de me reposer pour revenir plus fort à la compétition. * Tout récemment, Fabbio Capello vous a qualifié d'arme secrète de la sélection algérienne qu'il faudrait surveiller de près. Qu'est-ce ça vous fait d'apprendre cela ? Venant d'un entraîneur aussi grand, ça fouette mon amour-propre naturellement, mais entre nous Algériens on sait que le danger peut venir de partout. En tout cas, moi je ferai tout pour donner raison à M. Capello. Le sélectionneur uruguayen, M. Tabarez, a également dit la même chose sur moi après le match amical Algérie-Uruguay et j'avoue que cela m'avait fait un grand plaisir. * Etes-vous en contact avec les joueurs de l'équipe nationale ? Bien sûr, mais on ne parle pas forcément football. Si on ne s'appelle pas, tous les jours, on s'envoie souvent des textos. J'en ai envoyé un tout récemment à Madjid Bougherra. * C'était sans doute pour le féliciter après le titre de champion remporté par les Rangers… Non, ça n'avait rien à voir avec le football, c'était d'ailleurs avant le match des Rangers. Je profite d'ailleurs pour le féliciter à travers Le Buteur car ce qu'il est en train de faire avec les Rangers et tout simplement exceptionnel. * Quelle est la teneur du texto que vous lui avez envoyé ? (Rires) Je ne vais pas vous le dire, c'est entre nous. * Vous disiez tout à l'heure que le seul objectif qui vous reste cette saison, c'est la Coupe du monde. Peut-on dire que les matchs qui vous restent avec Möenchengladbach n'auront aucune importance ? Jamais ! Ce n'est pas professionnel de dire ça. Et puis, pour être au top en Coupe du monde, il me faut réaliser de très bons matchs en club. Si on joue démobilisés, on risque même des blessures, j'ai donc intérêt à terminer la saison très fort. Mais, dans un coin de ma tête, il y a toujours la Coupe du monde. * En parlant de blessure, plusieurs de vos coéquipiers en souffrent. Etes-vous inquiets à quelques semaines de la Coupe du monde ? Personnellement, non et je vais vous dire pourquoi : le plus important, c'est d'être là le jour J, c'est-à-dire à la veille du coup d'envoi de la Coupe du monde. C'est vrai qu'on a eu des blessés et des joueurs qui n'ont pas beaucoup joué, mais il est encore prématuré de dresser un bilan. Le vrai bilan se fera en Suisse lors du premier stage, mais je suis convaincu qu'en Afrique du Sud, on sera tous prêts pour la bataille. * Même Mourad Meghni ? Oui, même Mourad car au plus haut niveau, le mental compte beaucoup et je sais que Meghni a les ressources psychologiques nécessaires pour se remettre de sa blessure. Il faut aussi savoir que Meghni n'est pas à l'arrêt car dans un centre de remise en forme, on se soigne et on s'entraîne aussi. Meghni n'est donc pas au repos, il travaille dur pour être au top en Coupe du monde. Non vraiment, je suis confiant pour lui et pour tous les autres surtout que l'expérience nous a appris que jouer trop de matchs pendant la saison n'est pas avantageux avant une compétition comme la Coupe du monde. * Pourquoi ? Les joueurs qui jouent sur tous les fronts avec leur club arrivent souvent lessivés en Coupe du monde. L'expérience de la Grèce qui a gagné l'Euro 2004 avec des joueurs évoluant presque tous dans le championnat grec en est la meilleure preuve. A la fin de nos championnats respectifs, nous aurons 5 à 6 semaines pour être prêts le 13 juin face à la Slovénie. Ce sera largement suffisant. * Tous les joueurs algériens sont annoncés un peu partout dans les clubs européens, sauf Matmour. Pouvez-vous nous dire où allez-vous atterrir la saison prochaine ? Je ne peux pas parce que tout simplement, je ne sais. Pour le moment, mon seul souci, c'est de permettre à mon club de terminer à la meilleure place possible en championnat pour ensuite me concentrer exclusivement sur la Coupe du monde.