C'est un véritable coup de massue, la commission de discipline de la LFP a rendu publiques, hier, les sanctions qu'elle a prononcées contre le président de la JSK Cherif Mellal et le manager général Tarik Arama, deux dirigeants qui ont fait de graves révélations après la 30e journée du championnat. Ainsi, les deux responsables se voient écoper la même sanction de deux ans de suspension ferme de toute fonction officielle et/ou activité en relation avec le football avec proposition de radiation à vie de toutes compétitions ou activités sportives. Le président Cherif Mellal avait déclaré à la fin du match face au CABBA (30e journée de championnat) que le manager général du CSC, Tarik Arama, l'avait contacté pour lui demander de l'argent en guise de motivation pour ses joueurs et battre l'USMA. Le lendemain, Arama a animé un point de presse au siège du CSC pour nier en bloc les révélations fracassantes de Mellal, ce dernier a réagi en diffusant un enregistrement sonore de la conversation téléphonique avec Arama laquelle a été relayée par les médias. Aussitôt, la LFP a ouvert une enquête et convoqué quelques jours plus tard les deux responsables à une audition. Défalcation de trois points du match de la 30e journée Outre les sanctions prononcées contre les deux dirigeants, pour leurs déclarations, précise la LFP dans son communiqué, les deux clubs n'ont également pas été épargnés. La JSK et le CSC écopent tous les deux d'un match perdu sans attribuer les points à l'équipe adverse de la 30e journée du championnat. La JSK, qui a remporté son dernier match de la saison face au CABBA à Tizi Ouzou, se voit défalquée les trois points mais gardera toujours sa deuxième place au classement puisqu'elle totalisera 49 points, soit un point d'avance sur le PAC. Il n'y aura donc aucune incidence sur sa deuxième place qualificative à la Ligue des champions d'Afrique. Défalcation de trois points appliquée à la saison suivante La commission de discipline de la LFP annonce via son communiqué que la JSK se voit aussi défalquée trois points, appliquée à la saison suivante. La même sanction est également prononcée contre le CSC. En d'autres termes, les Canaris entameront leur exercice avec trois points en moins la saison prochaine, ce qui est un coup dur pour une équipe qui s'apprête à débuter sa préparation estivale sur les chapeaux de roues. La reprise des entraînements risque de se dérouler sous un climat délétère et un moral à plat de l'ensemble des joueurs, entraîneurs et dirigeants. Un million de dinars d'amende Par ailleurs, la LFP ajoute que la JSK comme le CSC se voient infligés une amende financière d'un million de dinars. A l'approche de la saison sportive 2019, 2020, ces sanctions lourdes risquent de défrayer l'actualité sportive nationale durant plusieurs semaines. La JSK compte introduire un recours auprès de la FIFA Suite à l'annonce des sanctions par la LFP, on a appris d'une source de la direction que cette dernière a pris toutes ses dispositions depuis quelques jours. D'ailleurs, on croit savoir qu'un dossier est constitué pour défendre les intérêts du club auprès de la première instance internationale du football. Un collectif d'avocat est constitué ajoute la même source et l'on ne compte pas céder devant ce qu'ont qualifié les dirigeants «une volonté de nuire au club». A noter que la commission de discipline a précisé qu'en vertu de l'article 96 du règlement des championnats professionnels, les deux dirigeants peuvent faire appel devant la commission de recours de la FAF.
Mellal : «J'accepte d'être radié à vie je vais me défendre, mais la JSK est une ligne rouge à ne pas franchir» Après une réunion marathon, hier soir, au siège du club entre les dirigeants kabyles en présence du président Mellal et les avocats pour réagir à la sanction prononcée par la LFP, le président Mellal s'est exprimé avec beaucoup d'amertume tout en condamnant la sanction. A ce propos, il a déclaré : «Je me suis réuni ce soir avec les avocats et les juristes du club, personnellement et en tant qu'accusé, je condamne la sanction parce qu'elle n'est pas légale. La LFP n'a pas pris en considération la vidéo et surtout les révélations du dirigeant du CSC Souilah qui a confirmé mes propos. Pour ce qui est de ma radiation à vie, je me défendrai bec et ongles, mais la JSK est une ligne rouge à ne pas franchir.» «Nous avons saisi toutes les instances pour dénoncer la corruption» «J'ai saisi toutes les instances en premier pour dénoncer la corruption. Face à l'OM, on m'a dit que je ne détenais pas de preuves, maintenant que j'ai tout présenté, on m'a sanctionné. Tout le monde a vu ce qui s'est passé. J'ai appelé Arama pour le sonder. Je ne me suis jamais avancé pour motiver son équipe. J'ai juste posé la question si le CSC avait besoin d'une prime. Nous sommes armés d'une bonne volonté pour dénoncer et lutter contre la corruption.» «Le MJS est un raciste» A propos des déclarations du MJS qui a déclaré que l'USMA méritait son titre, Mellal ajoute : «Le ministre de la Jeunesse et des Sports n'avait pas le droit de dire que l'USMA méritait le titre avant même le dernier match, je dirai que c'est un raciste. La preuve, en finale de la coupe quand il a salué les joueurs de la JSMB, et a donné l'accolades aux joueurs du CRB. Pendant le même match aussi, il y a eu une influence sur le résultat final et personne n'a dénoncé. Que ce soit le championnat ou en Coupe d'Algérie, les vainqueurs ont été choisis à l'avance.» «Il y a une volonté de casser la JSK» Et de poursuivre : «Au lieu de condamner les incidents qui ont émaillé lors de la finale de la Ligue des champions entre l'Espérance de Tunis et le WAC, j'estime qu'il fallait condamner la mascarade qui s'est passée au stade Mustapha-Tchaker lors de la finale de la Coupe d'Algérie et à Hamlaoui lors du match CSC-USMA. Je pense que c'est un acharnement contre la JSK, à travers ma personne, il y a une volonté de casser la JSK. Il y a un acte de régionalisme que nous condamnons, nous sommes un peuple uni et personne ne peut nous diviser.» «Nous allons déposer un recours et saisir le TAS» Le président Cherif Mellal affirme aussi : «Nous allons suivre les démarches qu'il faut pour rétablir la JSK dans ses droits. Nous allons déposer un recours auprès du TAS. La FAF et la LFP sont absentes. Au moment où on devait m'honorer pour avoir dénoncé la corruption, au lieu d'ouvrir une enquête sur toutes les incohérences qui ont gangrené notre football, on me sanctionne.»
