Discrète lors de ses deux premiers matchs de préparation, l'Espagne est redevenue une implacable machine à spectacle mardi soir face à la Pologne. Discrète lors de ses deux premiers matchs de préparation, l'Espagne est redevenue une implacable machine à spectacle mardi soir face à la Pologne. Une démonstration de force qui permet à la Roja de confirmer plus que jamais son statut de grand favori. Si le statut de favori des champions d'Europe 2008 n'a jamais été remis en cause, la fébrilité affichée par la sélection espagnole contre l'Arabie Saoudite et la Corée du sud n'était pas des plus rassurantes. «La saison a été plus ou moins dure pour tout le monde et la mise en marche a été compliquée», a tenu à rappeler David Villa en conférence de presse. Mais la Roja a parfaitement rectifié le tir mardi soir contre la Pologne (6-0), malgré la blessure d'Andres Iniesta à la cuisse droite (incertain pour le premier match contre la Suisse). Six buts et six buteurs différents (Villa, Silva, Xabi Alonso, Fabregas, Torres et Pedro), comme preuve d'une animation offensive où chacun peut apporter sa touche finale. L'heure est donc à la confiance pour une Espagne qui a retrouvé son sens du spectacle en complément de sa capacité à gagner. «Peut-être qu'un optimisme démesuré va entourer la sélection, mais il est clair qu'en jouant comme cela, il est difficile de perdre», a avoué Fernando Torres. Un optimisme qui pourrait engendrer un excès de confiance ? Le péché mignon de la Roja en compétition, qui l'a souvent privé de grandes performances… Dernier exemple en date : l'élimination en demi-finale de la Coupe des Confédérations 2009 contre les Etats-Unis, alors que tout le pays se voyait déjà affronter le Brésil en finale. Le patron de la Roja, Vicente Del Bosque, en a toujours eu parfaitement conscience et il a une nouvelle fois appelé à la prudence. «Ce match nous a aidés à bien nous mettre en jambes pour compléter notre préparation», a-t-il indiqué. «Mais à partir de maintenant, nous devons avancer avec précaution. Nous pouvons atteindre la finale mais nous savons que nous devrons affronter des adversaires très forts. Ce que nous avons réalisé ne nous offre aucune garantie.» Autre satisfaction pour Vicente Del Bosque : le retour de Fernando Torres, remis de sa blessure au genou. Entré en jeu à la 66' en remplaçant David Villa, l'attaquant de Liverpool a pu retrouver ses sensations. «Depuis le match contre le Benfica (ndlr : quart de finale de la Ligue Europa début avril), j'ai passé quasiment deux mois sans jouer et mon envie de retrouver les terrains était grande», a reconnu le principal intéressé. Aujourd'hui, j'ai pu jouer un moment. C'est bon de revenir et de marquer. » Une chose faite dix minutes après avoir foulé la pelouse du Nueva Condomina de Murcie. Car El Niño ne s'est pas fait prier pour retrouver le chemin des filets. Comme il ne se privera pas d'offrir à l'Espagne son premier titre de champion du Monde…