«Je porte ce prénom car mon père est un mordu de Carl Lewis» Contrairement à ses coéquipiers de l'Equipe nationale qui ont été reçus comme des héros, lorsqu'ils ont rendu visite à leurs familles en Algérie, Carl Medjani n'a pas suscité l'engouement des foules. En effet, avant de se rendre en France, le sociétaire d'Ajaccio a décidé de passer quelques jours en Algérie. Son séjour a débuté à Belfort, à la sortie est d'El Harrach où résident quelques membres de sa famille. Ce sont ces derniers, avec des voisins, qui lui tiendront compagnie lors de ses différents déplacements à travers la capitale et dans la région. Mais cela n'a pas duré La nouvelle de la présence de Medjani à El Harrach s'est propagée comme une traînée de poudre. C'est ainsi qu'on se précipitera chez les parents du joueur qui pour l'inviter, qui pour un déjeuner ou un dîner ou une balade en mer. Le joueur était enchanté par tout cet intérêt et il a très vite compris que finalement il était un membre de la famille … de chaque Algérien. C'est un fou amoureux de la mer Ses proches ont très vite compris que Medjani est un mordu de la mer car, invariablement, il dévie les visites qui lui sont proposées vers la côte. De toutes les manières, il s'est dit enchanté par la beauté du paysage. Raison pour laquelle il a prolongé son séjour en Algérie jusqu'à la fin de la semaine. Son père, qui l'accompagnait, a dû rentrer en France pour des affaires urgentes. Il veut visiter Béjaïa Dans l'entretien qu'il nous a accordé, Carl Medjani nous confiera qu'il se rendrait, dans les jours qui viennent, à Béjaïa. Il compte, en effet, visiter cette ville d'où sont originaires ses grands-parents. Carl, l'invité de marque à un mariage Sa présence à Belfort a coïncidé avec le mariage célébré au domicile d'un des voisins de sa famille. Bien sûr, il fera honneur à l'invitation qui lui a été faite. Sollicité de toutes parts au cours de la soirée, il montrera qu'il est d'une grande timidité. ---------------------------------------- «Je porte ce prénom car mon père est un mordu de Carl Lewis» Tout d'abord, permettez-nous de vous souhaiter la bienvenue... Je vous en remercie. Je ne vous cache pas que je nage dans le bonheur après l'accueil qui m'a été réservé et toutes les marques de sympathie dont je fais l'objet. Que ressentez-vous, en ce moment, pour votre première visite en Algérie ? Vous savez, quand on met les pieds pour la première fois dans son pays, on a la chair de poule et ce sentiment ne m'a pas quitté depuis ma descente d'avion. C'est pour moi un très vieux rêve qui est en train de se réaliser. J'ai toujours voulu connaître la terre de mes ancêtres et c'est maintenant chose faite. Il y a aussi l'accueil qui vous a été réservé par les supporters… Absolument et ça a été extraordinaire. Les supporters nous ont attendus jusque tard dans la nuit et ils se sont déplacés en grand nombre à l'aéroport pour nous accueillir. En dépit du fait que vous n'avez pas réussi à passer le premier tour de la Coupe du monde. Qu'en pensez-vous ? Justement et j'ai eu du mal à comprendre. Qu'est-ce que cela aurait été si nous avions franchi quelques caps ! Un petit mot sur l'accueil qui vous a été réservé à El Harrach ? Je suis actuellement à Belfort à El Harrach et tout est fait pour que je ne ressente aucune gêne. Les membres de la famille, les voisins et même les gens du quartier me mettent à l'aise. Je les en remercie. Quelle impression avez-vous de la capitale et de ses environs ? Je n'ai pas eu l'occasion de tout visiter bien sûr, mais ce que j'ai vu est extraordinaire. Franchement, je suis très content et aussi très fier. Surtout que je ne m'attendais pas à un accueil aussi chaleureux. On croit savoir que votre père a écourté son séjour en Algérie, c'est cela ? Oui, il a dû se rendre en France et à contrecœur, car il a des choses à régler. C'est avec grand plaisir que je suis resté auprès de ma famille. Qu'est-ce qui vous a le plus attiré en Algérie ? Sans hésiter, la côte. Le paysage est magnifique et rare. J'en sais quelque chose, car je suis un passionné de la mer. Allez-vous passer tout votre séjour à Alger ? Non, je veux me rendre à Béjaïa d'où sont originaires mes grands-parents. Il paraît que c'est une ville magnifique. Comme elle longe la mer, je serai très certainement comblé. Avez-vous eu l'occasion de goûter à la cuisine algérienne ? Je n'ai pas fait que goûter, je m'en suis gavé. Le couscous et les plats traditionnels qui m'ont été servis m'ont permis de me régaler. Je crois même que j'ai pris trois kilos en deux jours. Revenons au football. Quelle appréciation faites-vous de la participation de l'équipe d'Algérie à ce Mondial ? Je dirai que, globalement, le bilan de notre participation fut positif. Le seul point noir dans ce Mondial, c'est cette défaite concédée contre la Slovénie. Nous sommes passés tout près d'une belle performance. Nous avons honoré l'Algérie face à de grandes équipes, et c'est là notre grande satisfaction. A présent, il faudra se remettre très vite au travail, car de nouvelles échéances sont très proches et il s'agira d'être au rendez-vous. Il y a comme un goût d'inachevé dans votre participation, n'est-ce pas ? C'est exact, car on voulait vraiment se qualifier au second tour, pour écrire une nouvelle page de l'histoire de notre football. Malheureusement, la chance nous a tourné le dos. Il nous faut reconnaître que la logique a été respectée, puisque ce sont les équipes les plus aguerries, à savoir les USA et l'Angleterre, qui sont parvenues à se qualifier au deuxième tour. Vous trouvez donc logique la défaite de l'EN face aux USA… Sportivement, je le reconnais. Cela ne veut pas dire que mes coéquipiers ne se sont pas battus, mais tout simplement parce qu'on avait en face de nous un adversaire qui a démontré pas mal de belles choses sur le terrain et que j'ai trouvé au top physiquement. Heureusement que M'bolhi a sorti le grand jeu Selon vous, y a-t-il d'autres joueurs qui se sont distingués ? Oui, Kadir et Boudebouz qui ont eu l'occasion de montrer leurs qualités. Ce qui ne fut pas le cas pour vous qui n'avez pas eu la chance de jouer... C'est certain, j'aurais aimé être sur le terrain. Le coach en a jugé autrement et il a ses raisons. De toutes les façons, être parmi le groupe en Coupe du monde est pour moi extraordinaire. J'aurais l'occasion de défendre les couleurs de mon pays et je le ferai avec fierté. Moi aussi j'ai plusieurs années de football devant moi et lorsqu'on aura besoin de moi, je répondrai toujours présent. Quelle est votre opinion sur cette inefficacité en attaque ? Vous savez, nous nous créons des occasions à chaque match, mais le problème ne réside pas au niveau de l'inefficacité et encore moins de l'attaque. A mon avis, il ne faut pas accabler nos attaquants. Notre problème se situe au niveau des trente derniers mètres. C'est là que le coach doit trouver des solutions pour rendre notre rendement plus efficace devant. Le fait d'être en EN a-t-il fait changer quelque chose dans votre vie ? C'est d'abord un immense honneur pour moi et pour toute ma famille. L'Equipe nationale m'a permis de connaître le haut niveau. C'est une fierté pour moi. Les éliminatoires de la CAN2012 vont bientôt débuter. Quelles sont les chances de l'Algérie ? Notre principal adversaire sera le Maroc dans cette poule. Mais il faut se méfier des autres équipes qui composent le groupe. Il nous faut préparer cette échéance avec le plus grand sérieux. L'Algérie doit désormais aborder cette compétition avec l'ambition d'aller au bout. Sur un plan personnel, d'où tenez-vous ce prénom de Carl ? (Rires) Je savais que vous alliez me poser cette question. Il faut reconnaître qu'il n'est pas très algérien. C'est simple. Mon père est un amoureux fou de l'athlète américain Carl Lewis qui a décroché des médailles lors des JO de 84. Et comme je suis né en 85, il n'a pas raté l'occasion de me donner le prénom de Carl. Par quoi voudriez-vous conclure ? Je voudrais vous remercier de m'avoir donné l'occasion de m'exprimer. Je voudrais simplement présenter des excuses à nos supporters à la suite de notre élimination. Nous leur promettons de nous racheter lors de la prochaine CAN et aussi en 2014 au Brésil.