Boudebouz, Abdoun, Guedioura, Bellaïd et Kadir sont déjà allés au ble. Même si nous ne connaissons pas encore quels seront officiellement les 23 joueurs retenus pour la Coupe du monde, il n'en demeure pas moins qu'il est fort probable que nous assistions à un fait aussi insolite que cocasse : des joueurs algériens, titulaires d'un passeport algérien, vont défendre les couleurs de l'Algérie sans avoir jamais mis les pieds en Algérie. Medjani avait projeté de fêter son anniversaire au bled En effet, il y en a, parmi les joueurs se trouvant actuellement en stage avec la sélection nationale à Crans, qui n'ont encore jamais mis les pieds en Algérie, pour des raisons souvent indépendantes de leur volonté. C'est le cas notamment de Carl Medjani et Rais M'bolhi-Ouahab, qui n'ont pas eu l'occasion de jouer en Algérie. Si ces deux joueurs sont retenus pour le Mondial, ils arboreront le maillot national lors des matchs de Coupe du monde sans avoir foulé ne serait-ce qu'une seule fois le sol algérien. En effet, de Suisse, les joueurs seront emmenés en Irlande du Sud pour y disputer un match amical, puis en France pour y passer deux jours de quartier libre avec leurs familles, puis en Allemagne pour la deuxième partie du stage, enfin en Afrique du Sud pour jouer la Coupe du monde. Des circonstances familiales font qu'ils n'ont jamais mis les pieds en Algérie Carl Medjani, de père algérien et de mère française, n'a jamais été emmené en Algérie par son père. Désireux de découvrir le pays natal de son papa, il avait projeté de venir en Algérie il y a quelques jours, afin d'y fêter son anniversaire (le 15 mai), mais il y avait renoncé après avoir été convoqué en sélection puisque le début du stage a eu lieu le 13 mai. Les mauvaises langues avancent que le choix de fêter son anniversaire cette année en Algérie était opportuniste, mais rien ne dit que ce choix n'était pas mû par la bonne foi. Raïs M'bolhi-Ouahab, quant à lui, est de père congolais et de mère algérienne. Sa maman est originaire de Sétif par son père et de Maghnia par sa mère. Des circonstances familiales ont fait que M'bolhi n'a pas pu découvrir l'Algérie, même s'il a grandi dans un environnement algérien, que ce soit à la maison ou dans le quartier. C'est la faute aux parents En fait, il ne faut pas incriminer ces joueurs s'ils ne connaissent pas l'Algérie. L'amour du pays d'origine et l'envie d'y aller sont transmis par les parents. Peut-être que les parents desdits joueurs n'ont pas assez insisté sur l'Algérie auprès d'eux ou n'avaient pas les moyens de s'y rendre régulièrement. Ce n'est donc pas forcément faire preuve de manque de patriotisme que de ne pas connaître la terre de ses origines. Venir souvent au pays n'est pas non plus un gage de nationalisme. Zinédine Zidane se rendait en Algérie lorsqu'il était adolescent, mais cela ne l'a pas empêché d'opter pour la France. Le plus important reste l'engagement. On espère que celui des nouveaux joueurs est total et désintéressé. Boudebouz, Abdoun, Guedioura, Bellaïd et Kadir sont déjà allés au bled Les 5 autres nouveaux de la sélections sont déjà allés en Algérie au moins une fois dans leur vie. Ryad Boudebouz y a fait une visite familiale alors qu'il avait 3 ans. Djamel Mesbah, qui parle l'arabe est allé plusieurs fois à Constantine avec son père. Adlene Guedioura vient régulièrement en vacances d'été en Algérie avec ses parents, notamment avec son père Nacer, ancien international algérien. Habib Bellaïd est déjà allé à Ghazaouet, ville natale de sa mère. Quant à Fouèd Kadir, il a été international algérien Espoirs du temps où le sélectionneur était Abdelhafid Tasfaout. Lacen est venu en Algérie en même temps qu'il a découvert la sélection Un autre joueur, Medhi Lacen, a découvert l'Algérie en même temps qu'il découvrait la sélection nationale. En effet, il était arrivé au pays le 1er mars, à l'occasion du stage ayant précédé le match amical Algérie-Serbie. Il est resté donc quatre jours, avant de repartir le 4 mars, soit au lendemain du match. Si on fait un petit calcul, on trouve que la situation des Lacen, Medjani, M'bolhi et Debbouz est d'autant plus cocasse que, si on totalise leur âge (26 ans pour Lacen, 25 ans pour Medjani, 24 ans pour Mbolhi), on obtient 75 ans. Donc, en 75 ans de vie à eux trois, ils sont restés en Algérie quatre jours en tout. Des statistiques qui pourraient prêter à sourire, mais c'est la nouvelle réalité du football algérien.