«Moi aussi, si j'étais à la place de Belhadj, je choisirais Al SADDAl Qatari» C'est dans son salon de thé que nous avons rencontré, hier après-midi, à Hammam Bouhdjer, l'ex-joueur du CRB et de la JSK, Ibrahim Arafat Mezouar. Nous en avons profité pour lui poser quelques questions sur le parcours mi-figue mi-raisin de l'Equipe nationale lors de la Coupe du monde qui a eu lieu dernièrement en Afrique du Sud. Nous avons jugé utile de connaître son avis sur le départ de Belhadj au Qatar. Appréciez ! Alors Arafat, quelles sont les nouvelles ? Hamdoullah, je vais très bien. Je suis toujours avec le MCO. Pour le moment, j'ai rien décidé quant à mon avenir. Tout sera clair ces jours-ci. Avec un peu de recul, comment analysez-vous le parcours de l'EN lors de la Coupe du monde ? Je ne vais pas vous mentir, le parcours des Verts en Afrique du Sud était négatif. La preuve, on n'avait même eu la chance de marquer le moindre but. D'ailleurs, on a terminé dernier du groupe. Je ne crois pas qu'on aura une seconde chance lors du prochain Mondial. On n'avait largement la possibilité de franchir ce premier tour. D'après vous, qu'est-ce qui n'a pas marché lors de cette compétition ? Tout le monde est unanime à dire que le problème de l'EN réside au niveau de l'attaque. Pour moi, ce n'est pas le cas. D'abord, nous avons trop respecté nous adversaires surtout la Slovénie qui reste une modeste équipe. Je suis sûr que les Algériens partagent mon avis. On aurait dû les battre facilement. Personnellement, je pense que le grand problème de cette équipe se situe au niveau des joueurs. Ils font ce qu'ils veulent. En d'autres termes, ils contestent le choix de Rabah Saâdane, alors qu'il s'est toujours montré patient, disponible et gentil. Il leur faudra, à mon avis, un entraîneur étranger ou un ancien joueur qui saura les diriger, c'est-à-dire un vrai meneur d'hommes. A votre avis, qui est le mieux indiqué pour épauler Saâdane dans le staff technique de l'EN ? Je verrais bien Djamel Menad comme adjoint de Saâdane. Ce dernier est un technicien qui connaît parfaitement son travail, en plus il n'aime pas trop les vedettes. Personnellement, Saâdane-Menad est le meilleur duo si la fédération compte prolonger le contrat du cheikh bien sûr. Le fait de voir un attaquant de la trempe de Menad au niveau de la barre technique motivera davantage les joueurs. Parlons de la défaite concédée face à la Slovénie. Ne trouvez-vous pas que Chaouchi est le premier responsable de cet échec ? Tout à fait, Chaouchi a commis une énorme bourde lors de cette importante rencontre. Je trouve qu'il est encore loin du niveau mondial. Il doit travailler beaucoup s'il veut retrouver sa place de titulaire à l'avenir. En revanche, l'Algérie n'aura pas de problème pendant 10 ans avec M'bolhi. Lui, c'est un grand gardien de but. La preuve, il est convoité par plusieurs formations, à l'image de West Ham qui a mis le paquet pour le recruter. Ce qui est sûr, la concurrence sera rude dans ce poste. Les Algériens se demandent pourquoi Saâdane n'a pas fait un clin d'œil à Djabou. Qu'en pensez-vous ? Sincèrement, Djabou est un joueur qui possède d'énormes qualités. Pour qu'il gagne sa place en équipe première, il doit décrocher un contrat professionnel. D'ailleurs, il n'est pas le seul qui mérite d'être sélectionné. D'autres joueurs peuvent endosser le maillot vert, mais il leur faut d'abord changer de championnat car le nôtre est très faible. Quels sont, selon vous, ceux qui peuvent rejoindre l'EN ? Je pense que la nouvelle recrue de l'Entente Ghazali, ainsi que Metref pourront un jour jouer en équipe première. Il y a un autre que je vois d'ici quelque temps porter le maillot de l'EN. C'est Saïd Belkalem. Il pourra suivre les traces de Rafik Halliche. Comme je viens de vous le dire, il leur faudra d'abord décrocher un contrat professionnel. Il y a quelques jours, l'ailer gauche des Verts, Nadir Belhadj, a opté pour El Essad Al Qatari. Pensez-vous qu'il a commis une erreur en choisissant cette formation ? Je ne crois pas qu'un joueur professionnel comme Belhadj puisse commettre une telle erreur. Je pense qu'il a choisi ce club pour s'éloigner de la pression et de la charge de travail. Comme nous le savons tous, le championnat anglais ne s'arrête pas trop. D'ailleurs, il leur arrive de disputer sept à huit rencontres en un mois. Tandis qu'au Qatar, il n'y a pas trop de pression. D'autre part, il ne faut pas oublier que l'aspect financier a joué un très grand rôle dans ce transfert. Du moment que vous avez déjà porté le maillot de la JSK pendant six mois, votre ancienne équipe disputera aujourd'hui le premier match comptant pour la phase des poules de la Ligue des champions africaine face à Al Ismaily. Comment voyez-vous cette rencontre ? La JSK est une équipe connue lors des grands rendez-vous. Je pense qu'ils pourront facilement battre les Egyptiens chez eux, surtout que les deux pays se sont réconciliés après les incidents du Caire lors des éliminatoires de la Coupe du monde. Je leur souhaite bonne chance. A part Belkalem, la JSK renferme-t-elle un joueur qui pourrait jouer pour l'Algérie ? Oui, la JSK renferme de bons joueurs, à l'instar de Cherif El Ouazzani et l'attaquant qui a fait souffert notre défense lors de la rencontre MCO-JSK cette saison. Il s'agit de Farès Hamiti. C'est un joueur talentueux. Je pense que d'ici quelque temps, le gardien Asselah intégrera aussi l'effectif des Verts. Je voudrais signaler un petit point. Allez-y… Avant qu'il signe à la JSK, Chérif El Ouazzani m'avait demandé de l'orienter pour qu'il prenne une décision quant à son avenir. Sans réfléchir, je lui ai dit engage-toi avec la JSK pour deux saisons et tu ne va pas regretter. Un pronostic pour Al Ismaily-JSK ? Cette rencontre connaîtra un grand engagement physique. Je suis persuadé que les poulains de Alain Geiger vont créer la surprise et surprendre les Darawich. Pour le score final, je vous un 1-1.