«Je me sentais très bien physiquement, j'étais en mesure d'aller au bout. C'est le coach qui a décidé de me remplacer» Aligné à un poste qu'il n'affectionne pas du tout, Ryad Boudebouz, le meneur de jeu du FC Sochaux Montbéliard, se dit frustré par ce résultat nul concédé à Blida vendredi. Mettant en exergue le manque d'efficacité et de réussite dans ce duel contre la Tanzanie, il avance que, désormais, l'erreur n'est plus permise. Décidé, à l'instar de l'ensemble de ses camarades, à relever la tête, il affirme que la course dans ce groupe D reste ouverte et que l'Algérie aura le dernier mot dans ces éliminatoires de la CAN 2012. Tout d'abord, êtes-vous remis de la déception de vendredi ? Difficile d'oublier cet échec devant notre public, on était très motivés à l'idée de battre cette équipe de Tanzanie, mais encore une fois nous n'avons pas été récompensés de nos efforts dans ce match qu'on a pourtant dominé de bout en bout. Se faire accrocher comme ça, dès l'entame de la compétition, est difficile à digérer Un commentaire sur ce match ? Je crois que nous sommes tombés sur une équipe de Tanzanie qui a tout le temps refusé de jouer. Elle nous a attendu dans son périmètre et je pense que nous avons tout donné pour faire la différence en seconde période, malheureusement nous n'avons pas eu la réussite voulue. Sans aucune prétention, cette équipe était largement à notre portée. Je dois dire que leur gardien de but a sorti le match de sa vie. Il nous a privés d'une victoire certaine. Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Je crois que nous avons manqué d'efficacité aussi au niveau de la finition. Il y a aussi le fait que nous sommes en début de saison et que nous ne sommes pas tous forcément au mieux de notre forme physique. Je ne suis pas en train de justifier cet échec injustifiable, mais c'est une vérité. Oui, mais il y a eu de la précipitation parfois. C'était dur de se voir accroché par un adversaire pareil, n'est-ce pas ? C'est clair, au fil des minutes, la tension montait. Ce n'est pas facile de maîtriser un match dans des circonstances pareilles. On voulait tellement bien faire et en finir avec notre adversaire que nous avons oublié l'essentiel, à savoir matérialiser nos actions. Un mot sur ces supporteurs qui ont envahi le stade Tchaker pour vous encourager ? Franchement, il n'y a rien à dire, ils ont joué leur rôle comme il se doit en nous soutenant dans les moments difficiles, seulement on n'a pas su leur rendre la pareille. Et c'est ce qui rend notre déception plus grande. La réaction du public en fin de match était un peu sévère, non ? On comprend parfaitement cette réaction. Ce public qui a été déçu contre le Gabon est venu voir sa sélection s'imposer contre la Tanzanie, vendredi, d'où cette colère montrée en fin de match. C'est légitime, les supporters sont dans leur droit de nous demander des victoires. Vous avez été particulièrement applaudi à votre remplacement, un commentaire ? Oui, ça m'a beaucoup touché, croyez-moi. Je suis fier de jouer et me donner à fond pour ces supporteurs qui restent fidèles à leur équipe dans les moments les plus pénibles. On leur promet, inch'Allah, de rectifier le tir à l'avenir et de faire en sorte de rattraper ces deux points perdus à Blida, lors des prochaines sorties. Parlez-nous un peu de votre rendement ? Je crois avoir tout donné dans ce match même si je dois dire que je n'ai pas été aligné à mon poste de prédilection. Je me suis bien senti physiquement et j'ai tenté de respecter les consignes du coach. Ce n'était pas évident sincèrement contre un adversaire décidé à jouer derrière. Comment vous vous êtes senti à ce poste de milieu gauche ? Je n'étais pas du tout à l'aise dans ce registre de jeu. Franchement, ce n'est pas du tout le poste que j'affectionne. Mais bon, comme je l'ai déjà dit, je reste à la disposition du coach et de la sélection. Vous avez demandé à sortir ? Non, comme je viens de le dire, je me sentais très bien, j'étais en mesure d'aller au bout. C'est le coach qui a décidé de me remplacer. Saâdane a démissionné, votre réaction ? C'est dommage, surtout que c'est une personne que j'estime bien et qui a beaucoup donné à l'Equipe nationale. Maintenant s'il a décidé de partir, je crois qu'il a ses raisons. C'est une décision qui le concerne personnellement. Vous ne croyez pas que cela pourrait perturber la sérénité des Verts ? C'est vrai que son départ nous surprend un peu, mais je ne crois pas que cela va casser l'équipe. On doit vite reprendre nos esprits et surtout rester concentrés sur notre objectif, à savoir qualifier l'Algérie directement à la prochaine CAN2012 Justement, après ce résultat nul concédé à la maison, comment voyez-vous les chances de qualification de l'Algérie ? Ça s'annonce serré, et désormais il faudra aller chercher une victoire à l'extérieur. Ça ne va pas être une sinécure, mais nous avons prouvé que nous savons réagir dans les moments difficiles. Vous ne croyez pas que cela va se jouer sur la double confrontation contre les Marocains ? C'est le cas oui. De toute façon, le Maroc est notre principal rival dans ce groupe. Cela dit, la Tanzanie a prouvé qu'il faudra aussi compter avec les autres équipes. Pour assurer notre passage à la prochaine CAN 2012, on ne doit plus rien lâcher, à domicile ou en déplacement. Cette équipe du Maroc a été accrochée, cela fait l'affaire de l'Algérie… C'est vrai, ce résultat des Marocains nous relance et nous permet de démarrer tous sur un pied d'égalité. Maintenant, il faudra bien saisir cette aubaine et ne plus se permettre d'autres faux pas. A commencer par le prochain match contre la Centrafrique ? Ce match se présente déjà pour nous comme une occasion de nous réconcilier avec nous-mêmes et nous racheter aux yeux de notre public. On doit réhabiliter notre statut et revenir avec une victoire de ce déplacement. On a les moyens de le faire et on va se battre à fond pour revenir avec les trois points. Un mot pour terminer ? Je tiens à renouveler mes excuses aux supporteurs algériens qui ont cru beaucoup en nous. On leur promet de tout faire pour effacer ce résultat nul concédé à la maison. Ils n'ont pas à s'inquiéter, l'Algérie possède une bonne équipe capable de réaliser d'autres succès à l'avenir. ------------------------------------ Le barème des primes arrêté 5000 £ la victoire Avant que ne tombe la démission du sélectionneur national, la Fédération algérienne de football s'était affairée à fixer le barème des primes de match lors de ses qualifications à la CAN 2012. Il semblerait qu'un accord définitif ait été trouvé avec les joueurs. En effet, selon une source crédible, le barème de la prime de match a été fixé à 5000 £ la victoire. Une prime qui peut évoluer proportionnellement selon l'importance du match dans le but de motiver les joueurs. En gros, il est donc prévu que les Verts empochent la bagatelle de 30 000 euros pour six victoires. Ceci en plus d'un bonus en cas de qualification. Le sujet aurait été évoqué et classé lors du dernier stage ayant précédé le match face à la Tanzanie.