Un «Général», né pour commander, pas un bouche-trou ! Depuis que Saâdane est parti, la FAF s'active à lui trouver vite un remplaçant pour ne pas laisser semer le doute dans la tête des joueurs et des supporteurs. Des noms ont fusé de partout, aussitôt la nouvelle connue. De Sendjak à Alain Michel, en passant par Philippe Troussier et même Bracci (!) qui aurait été approché par la FAF, tous ont été installés à tour de rôle sur le siège éjectable de sélectionneur national. Mais le bon sens a repris le dessus hier dans la journée en propulsant Abdelhak Benchikha au poste qui devait lui revenir de droit, lui avait accepté de rentrer en Algérie avec cette belle promesse. C'est même avec insistance que le nom de Benchikha a été répété par les responsables de la Fédération algérienne de football, conscients qu'il faille vite réagir, sans perdre de temps, en accordant pleine confiance à un entraîneur au fait de la réalité du terrain et des besoins de l'Equipe nationale. Le changement passera par un homme de poigne comme Benchikha ! Abdelhak Benchikha qui occupe aujourd'hui le poste de sélectionneur de l'équipe A' et celui de l'équipe olympique a été jugé le mieux indiqué pour mener les Verts à bon port. Il est connu pour être à la fois un homme de poigne et fin psychologue. Et c'est justement de cela dont ont besoin les joueurs de l'Equipe nationale aujourd'hui. Car en acceptant la démission de Saâdane, le président de la FAF n'a fait que constater amèrement le mal profond qui frappe les joueurs. Il a surtout compris qu'un changement radical s'imposait au sein de l'équipe et que les mentalités doivent impérativement changer désormais. Et ce sera cela le rôle d'Abdelhak Benchikha au sein de l'EN : retaper le moral des troupes en imposant une discipline stricte devant laquelle anciens et nouveaux devront s'incliner. Il acceptera à condition d'aller jusqu'au bout des éliminatoires L'absence d'«éléments» nouveaux pour motiver les joueurs, ajoutée à une lassitude flagrante notée chez certains d'entre eux, déçus de constater qu'une participation (modeste) au Mondial ne leur assurait pas forcément un transfert juteux, a fini par anéantir l'état d'esprit du groupe. Cela s'est matérialisé sur le terrain, avec les conséquences qu'on connaît. C'est ce volet que traitera en priorité Abdelhak Benchikha, dès sa prise en main de l'équipe. Mais avant cela, le «Général», comme on le surnomme en Tunisie, pensera sans doute à poser quelques conditions au préalable. Il s'agit d'abord d'avoir des assurances de la part de Raouraoua. On parle de la volonté de Benchikha d'aller jusqu'au bout des éliminatoires de la CAN 2012 avec, bien évidemment, le droit de demeurer à la tête de l'EN, en cas de bons résultats. Mais aussi, celle de pouvoir travailler avec son staff technique habituel, composé d'Abdenour Kaoua pour entraîner les gardiens et très probablement Abdelkrim Bira comme adjoint. Un «Général», né pour commander, pas un bouche-trou ! Ce qui est largement à sa portée, puisque Saâdane a entraîné dans sa démission, tout son staff, notamment Belhadji et Zoheir Djelloul. Il n'y a pas de raison donc pour que Raouraoua refuse ces deux conditions, lui qui se soucie surtout de la stabilité de l'équipe et qui n'a pas trop de solutions pour parer à l'urgence. Cela, Benchikha le sait très bien, mais il ne veut nullement profiter de la situation. Sinon, il aurait accepté sans sourciller la proposition de Raouraoua, comme l'auraient fait beaucoup à sa place. Ceux-là mêmes qui rêveraient d'occuper le poste suprême, quitte à jouer les bouche-trous. Mais le Général est un meneur d'hommes, né pour commander et non un demandeur d'emploi dans son pays.