«Dans le vestiaire et à l'aéroport, j'ai été assailli par les journalistes» Rafik Halliche, prêté par le Benfica au Nacional de Madère, a fait passer lundi une mauvaise soirée à son «propriétaire». Non seulement lui et ses coéquipiers ont tenu en échec l'équipe lisboète chez elle (0-0), mais le défenseur algérien aura été un rempart infranchissable, écurant tous les attaquants adverses. C'est avec soulagement et fierté qu'il est revenu hier parmi les siens, à Alger, pour quelques jours de repos bien mérités. «Ma performance est belle, mais retrouver la famille est encore plus agréable», nous a-t-il confié. * Lundi, vous avez joué avec Nacional de Madère contre Benfica, le club à qui vous appartenez. Des sensations particulières après ce match ? * Un match contre le Benfica ne peut que laisser de bonnes sensations, à plus forte raison lorsqu'il se termine par un nul qui, pour un club comme le Nacional, a valeur de victoire. Une «victoire» d'autant plus méritoire que nous avons terminé le match à dix contre onze. Croyez-moi, la pression était terrible vers la fin, mais nous avons tenu bon. D'ailleurs, notre gardien de but et moi avons obtenu la meilleure note du match. * On imagine qu'à la fin du match, vous avez été très sollicité par les médias... * Je ne vous le fais pas dire ! J'étais le joueur du Nacional le plus sollicité, pas seulement parce que j'ai fait une bonne prestation, mais surtout parce que j'appartiens au Benfica et que j'ai été, en quelque sorte, son bourreau. * Qu'en est-il des dirigeants et de l'entraîneur du Benfica ? Sont-ils venus vous voir à la fin du match ? * Non, pas à la fin du match car, à cause du mauvais résultat, c'était un peu la pagaille dans le vestiaire du Benfica. Mais avant le coup d'envoi, Rui Costa et un autre dirigeant sont venus me saluer et demander de mes nouvelles. * Au mois de février dernier, lorsque Benfica vous avait prêté au Nacional, vous aviez rejoint Madère avec la délégation de votre nouvelle équipe à l'issue d'un match Benfica-Nacional. En rejoignant Lisbonne, aviez-vous repensé à ce moment-là ? * Oui, certainement, surtout lorsque nous sommes arrivés à notre vestiaire. Je me suis rappelé l'endroit où je me tenais debout en février dernier. Dans ma tête, les mois passés avec le Nacional ont défilé dans ma tête. J'ai mesuré le chemin parcouru jusqu'à ce jour. * Vous auriez aimé débuter directement avec le Benfica, mais vous avez été prêté. Avec du recul, ne pensez-vous pas que finalement, c'est une bonne chose pour vous et qu'à quelque chose malheur est bon ? * Tout à fait. Si j'étais resté au Benfica, peut-être que je ne serais même pas sur le banc, perdu dans l'anonymat de la réserve. Là, je suis en train de jouer, le public et les médias apprennent à me connaître et je progresse. Donc, le malheur a eu beaucoup de bon (rires). Si je continue comme ça lors de la phase retour, je n'aurai pas de soucis à me faire. Même si Benfica ne voudra pas m'intégrer dans son effectif, je sais que je pourrai jouer dans n'importe autre club. * Avez-vous croisé Yebda et Binya pendant ou après le match ? * J'ai croisé Yebda - que je connais car nous avons fait le stage d'intersaison ensemble au Benfica - sur le terrain seulement, mais nous n'avons pas eu beaucoup de contacts, car il ne jouait pas dans ma zone. Quant à Binya, il était sur le banc. * Avez-vous l'impression que les gens vous regardent désormais d'un autre il ? * Oui, incontestablement. Déjà tout au long de la semaine dernière, j'ai été sollicité par les médias avant le match. A Lisbonne, je sais que des supporters du Benfica parlent de moi en disant que je suis un de leurs joueurs. Plus même : aujourd'hui, alors que j'étais à l'aéroport de Lisbonne pour rentrer à Alger, j'ai été assailli par une meute de journalistes. Cela dit, j'essaye de garder les pieds sur terre. Je continuerai à travailler, car je sais que le chemin est encore long. Entretien réalisé par Farid Aït Saâda !