«Ramenez l'Egypte au 5-Juillet, à 22h00, et vous verrez !» Après avoir parlé de son passage au MC Alger lors de la première partie de la longue interview qu'il nous a accordée à Bastia, Abdelmalek Cherrad aborde, dans cette deuxième et dernière partie, le volet équipe nationale. On se rappelle que l'attaquant bastiais avait quitté avec fracas en 2007 le regroupement de l'équipe nationale avant le match contre le Cap-Vert en éliminatoires de la CAN-2008. Depuis, il n'a plus été convoqué. Il s'en explique avec moult détails. * Au cours d'un match avec le MCA face au NAHD, les supporters husseindéens scandaient longuement «Babak harki ya Cherrad !» (Cherrad, ton père est un harki !» et vous avez été énervé à tel point que vous avez oublié le match et êtes allé vous bagarrer avec des supporters. Avez-vous été blessé par ces insultes ? Comment ne pas être blessé ? Par ces insultes, c'est comme si on me disait que je ne suis pas tout à fait algérien ! Il y a des choses que je ne peux pas accepter. Mon père est décédé et je ne peux permettre qu'il soit traité de harki dans sa tombe. Je me devais donc de réagir et ne pas me taire. * A un certain moment de votre carrière, vous aviez effectué un bref passage à l'Espérance de Tunis. Pourquoi ça n'avait pas marché pour vous ? Je suis arrivé. Il y avait un président, Slim Chiboub. Le club avait de très, très bonnes installations. Je trouve, d'ailleurs, qu'ils sont très en avance sur nous sur ce plan-là. Il se trouve que j'étais blessé au poignet avec la sélection et j'ai dû m'absenter pendant deux semaines. Cela n'avait pas plu au président. Je lui ai dit que ça pouvait arriver à un footballeur et même dans la vie de tous les jours. J'aurais pu descendre de chez moi et me casser le poignet. Je lui ai expliqué qu'il fallait attendre que mon poignet se cicatrise. Il m'a dit : «Si vous n'êtes pas content, vous n'avez qu'à partir !» Je lui ai dit que je partais car ce n'est pas un Tunisien qui va me faire la leçon. Et puis, il y avait un joueur algérien dans le groupe, mais il ne servait à rien. C'est Karim Ghazi. Lui, ce qu'il cherchait, c'est être payé. On dirait un Tunisien ! * Dois-je mettre ça ? Oui, mettez-le ! Cherrad dit que Ghazi est un Tunisien. Il avait peur d'eux. Wallah, je préfère ne pas avoir d'argent et être fier. * Abordons à présent le volet équipe nationale. Racontez-nous exactement ce qui s'était passé la veille de ce fameux match contre le Cap-Vert, où vous aviez quitté le lieu du regroupement. Est-ce vraiment à cause du fait que vous avez dit tout haut ce que vos coéquipiers pensaient tout bas ? Effectivement, c'est bien ça. Fatalité : deux ans après, les mêmes joueurs sont tous là et touchent des primes grâce à Abdelmalek Cherrad, mais il n'y en a pas un qui l'a appelé ! Je vous dis el haq et Rebbi rahou k'bir (Dieu est grand) : je suis entier. Quand je parle à un président (de la FAF, ndlr), je m'en f… car c'est un homme comme nous. Même avec Sarkozy, je m'en f… et je parlerais avec eux sans aucun problème. Ce sont des hommes comme moi, non ? Lorsque nous venons en équipe nationale, ce n'est pas pour de l'argent. Ca, je l'ai toujours dit. Tout le monde aime l'argent : moi, vous, tout monde, quoi ! S'il y a quelqu'un qui n'aime pas l'argent, ça veut dire qu'il est riche. Moi, je ne viens pas en équipe nationale pour de l'argent, mais il y a un minimum de respect. Nous sommes des footballeurs, nous gagnons bien notre vie ici, nous venons pour honorer les couleurs nationales. Je suis arrivé un jour, à l'occasion d'un match, et on m'a donné 90 euros. Wallah, j'avais dit au mec qui nous donnait les sous : «Reprends cet argent. Je n'en veux pas.» * Vous avez considéré cette somme comme une insulte ? Bien sûr ! Je préfère qu'ils nous disent : on ne vous donne rien. Là, ce serait clair et j'accepterai. On se dira : maalich, on vient pour le maillot. Mais 90 euros, non ! C'est une question de principe. Pour votre information, je reste le dernier buteur de l'Algérie dans une compétition internationale. C'était lors de la CAN-2004 car, depuis, l'Algérie n'a plus participé à une CAN. Je referme la parenthèse. Quand j'étais allé voir les dirigeants, plus précisément, M. Khelaïfia, accompagné du capitaine d'équipe, Yazid Mansouri, je lui ai dit que l'Algérie est quand même un pays riche par rapport aux autres pays africains. Lorsque nous avons joué contre le Burkina Faso en amical, les Burkinabés avaient touché 1500 euros chacun, alors que nous avons perçu 90 euros. Il y avait quand même un problème ! Au Burkina Faso, il n'y a pas de routes partout et il y avait des gens qui ne mangeaient pas, alors que l'Algérie a du pétrole et la FAF a de l'argent. Le ministère donne de l'argent aux fédérations, non ? Pourquoi nous ne voyons pas la couleur de cet argent ? Certes, ils nous payent les billets d'avion – heureusement d'ailleurs !– , mais pourquoi ne nous donnent-il pas des primes respectables ? Nous n'avons pas dit «On veut ces primes». Nous avons seulement demandé «Pourquoi ?» Nous avons demandé des explications, tout simplement. Nous n'avons jamais dit : «Donnez-nous ces primes, sinon on ne joue pas.» C'est moi seul qui parlais. Khelaïfia m'a dit qu'il fallait voir avec le président, Haddadj. Or, le président n'était pas là. Si j'étais président de la Fédération, la veille d'un match de mon équipe, et à moins d'un empêchement majeur, je serais à ses côtés la veille du match. Je suis président, je suis là. Lui, il était en Egypte et il est rentré à 18h30 seulement. J'avais quitté l'Algérie le jour du match, un vendredi. Au moment où j'allais prendre l'avion, à 11h30, on m'a appelé pour me demander de revenir en me disant que Haddadj serait à l'hôtel à 14h00, alors que nous devions jouer à 20h00. Je leur ai dit alors que je partais et qu'il ne fallait plus chercher après moi. Voilà comment les choses se sont passées. Si c'était Raouraoua qui était en poste, cela ne se serait pas passé comme ça. * A présent, c'est Raouraoua qui est président de la FAF… Oui, je le sais. Je l'ai eu téléphone. * Il vous a appelé ? On s'appelle tous les deux. * Depuis qu'il a été réélu ? Oui. * Vous a-t-il montré son intérêt pour que vous reveniez en sélection ? Oui. Nous avons eu quelques quiproquos nous deux, mais c'est rentré dans l'ordre. Il y a d'autres trucs et je ne veux pas entrer là-dedans car je veux le tenir à l'écart de cela, mais j'ai eu des problèmes personnels. Lorsque je voulais parler avec le président, c'était au nom de tous mes coéquipiers et non pas en mon nom personnel. Je ne suis pas un syndicaliste. Je ne suis pas un Belmadi, je n'ai rien fait dans ma carrière, je ne suis pas un grand joueur, je n'ai rien gagné comme titre et je ne peux pas me permettre de parler. Si on pouvait revenir en arrière, je serais tranquille dans ma chambre en train de préparer mon match. C'est moi qui ai fait l'erreur de parler et ce sont les autres qui en ont profité. * Vous le regrettez ? Bien sûr ! Je regrette d'avoir ouvert ma gueule. J'aurais dû la fermer. Mais je ne le peux pas car, comme je vous l'ai dit, je suis entier. C'était de l'injustice ! Je ne pouvais pas me taire. On ne vient pas pour de l'argent, je suis d'accord, mais je leur ai dit qu'il y a des joueurs qui gagnent 100 000 euros par mois et, donc, on s'en f… des primes de 1000 euros. Mais une prime de 100 000 euros pour une qualification à la CAN ou à la Coupe du monde, là je peux vous dire que personne ne ne s'en f… ! C'est tout à fait normal. Là, maintenant, les joueurs touchent 100 euros par jour grâce à moi. On sait que ceux qui jouent en Europe vont cramer cet argent en le donnant à leurs familles au bled ou en effectuant des achats en Algérie car ce n'est que de l'argent de poche pour eux, mais pour les joueurs locaux, ça leur fait du bien et el hamdoullah. Si je n'avais pas été là pour ouvrir ma gueule, personne n'aurait rien pris. * N'était ce problème, vous auriez donc pu jouer à l'époque car vous étiez en forme… Absolument. Je n'avais aucun problème avec Cavalli. Je suis allé le voir et je lui ai dit que je venais de voir les dirigeants, que j'avais un petit problème avec eux et que ça ne m'intéressait plus d'être en équipe nationale. Il m'a dit qu'il ne fallait pas que je parte et qu'il allait me titulariser. Je lui ai dit que je m'en f…. Vous pouvez demander aux joueurs. Je n'avais jamais exigé une place de titulaire, surtout pas en équipe nationale. Tout ce que je veux moi est que mon pays gagne. Je préfère que Daham soit à 100 % de ses moyens, qu'il joue et qu'il inscrive un triplé plutôt que je joue et que nous perdions. Je ne pense pas que tous les joueurs pensent comme ça, mais je fonctionne comme ça, moi. Ma personne passe après l'intérêt du pays. Moi, j'aime ce maillot. Si je suis connu, c'est grâce à Nice, grâce à Bastia et grâce surtout à l'équipe nationale. Ce que tu peux apporter à l'équipe nationale, tu ne peux l'apporter en club. * Des informations avaient circulé à l'époque faisant état de votre présence, après le clash lors du stage, dans une discothèque et vous auriez même eu un accrochage avec un supporter qui vous aurait reproché de ne pas prendre au sérieux le match du lendemain. Le confirmez-vous ? Non, c'est faux. Je démens ces informations. J'étais dans ma chambre en compagnie de Mehdi Meniri. Il peut en témoigner, tout comme des dirigeants, Boubekeur Cheniouni et Nabil en l'occurrence, qui tentaient de me convaincre de renoncer à ma décision de quitter le stage et de rentrer en France. Donc, il ne s'agissait que de racontars. * Ne pensez-vous pas que ce sont vos prestations durant la CAN-2004 qui ont scellé l'amour entre le public algérien et vous ? Je vais vous dire une chose. Les gens ne sont pas dupes. Même si actuellement je ne joue pas, je sais que les gens me supportent. Savez-vous pourquoi ? Parce que je suis comme eux. Les Algériens sont fiers et ils savent que moi, je suis fier, ils savent que moi, je suis fou, ils savent que moi, j'aime me battre, même si je suis moins bien qu'un autre. En ce moment, il y a en équipe nationale des joueurs meilleurs que moi question football. Ce sont de bons joueurs. Il y en a qui jouent à Athènes, à Sienne, à Lorient. Ce n'est pas la peine que je vous donne leurs noms, vous les connaissez tous. Ils sont meilleurs que moi, mais les Algriens, ils recherchent quoi ? «El harr» (le hargneux, ndlr). Ils y a des joueurs moyens, mais qui ont ce tempérament. Moi, je peux transmettre cela à toute l'équipe, sur un tacle, sur un coup de coude, sur une bagarre… En Afrique, c'est comme ça que ça se passe. * Lorsque vous voyez les supporters algériens dans les tribunes, votre hargne se décuple-t-elle ? Je vais vous raconter quelque chose. Un jour, contre la Gambie, j'étais remplaçant et Cavalli était entraîneur. Tout le stade s'est mis à me réclamer. Je rentre, je donne une passe décisive à Saïfi qui, en voulant la jouer facile, crochète au lieu de tirer, mais il obtient un penalty qui a été transformé. Donc, j'ai été passeur décisif. A la dernière minute du match, je me blesse aux quadriceps parce que je me suis mal échauffé, tellement le public pressait l'entraîneur de me faire entrer. J'ai été écarté des terrains durant deux mois. Pas un coup de fil de personne. * Pas un coup de fil du sélectionneur ? Ni sélectionneur, ni fédération, ni joueurs. Voilà, je le dis. Il y a des trucs sur lesquels je peux me taire, comme la question des primes, mais là, je ne peux pas me taire. Comment veux-tu qu'après ça je vienne te faire la bise ? Il y a un juif tunisien dans mon équipe à Bastia. Il s'est fait opérer et j'étais le premier à l'avoir appelé. «Alors, ça va ? El hamdoullah», et j'ai raccroché. C'est la moindre des choses. Je ne demande pas qu'on m'appelle tous les jours, mais il y a un minimum. Même le médecin de Bastia était étonné que personne ne m'ait appelé pour demander de mes nouvelles. Il y a vraiment des trucs que je ne comprends pas. * Pensez-vous que Mohamed Raouraoua peut mieux gérer ce genre de choses ? Ah, oui ! Sans lui, on est morts. Je le dis : sans lui, on est morts ! Sans hadj Raouraoua, le football algérien n'avancera pas. * En parlant d'avancement, croyez-vous que l'Algérie a des chances de se qualifier à la Coupe du monde ? (Il acquiesce d'un geste de la tête) A condition de battre l'Egypte. * Suivez-vous les prestations de la sélection ? Bien sûr ! C'est mon pays, quand même. J'ai suivi tous les matches, comme la victoire contre le Sénégal à Blida. Je n'ai pas pu suivre le match contre le Rwanda, car il n'a pas été retransmis ici, mais je suis tout de très près. * Avez-vous des nouvelles de la sélection par l'intermédiaire des joueurs ? Oui. Déjà, j'en ai un dans mon club, Meniri. C'est vrai que ce n'est pas le coéquipier avec qui je sortirais manger, mais cela nous arrive de discuter de la sélection. * Que pensez-vous du groupe de joueurs actuel ? Pour moi, il est fort en qualité, l'un des meilleurs de ces dix dernières années. Belhadj, Ziani, Saïfi, Bougherra, Yahia, Mansouri… Ce sont les taulards, les anciens (rire). Ils jouent dans des clubs de première division, ils ont de l'expérience, ils ont galéré avec l'équipe et ils peuvent apporter beaucoup de bien. Après, il y a des mecs comme Bezzaz, qui a fait une bonne rentrée contre le Sénégal, Matmour, qui a un très bon état d'esprit… En fait, tout est dans l'état d'esprit. Si tout le monde tire dans le même sens, on peut gagner tout le monde, y compris l'Egypte. Non seulement il y a de la qualité dans ce groupe, mais il y a également de la quantité car il y a beaucoup d'autres bons joueurs. On peut faire une liste de 50 joueurs capables de jouer en sélection. * Vous vous entendiez bien avec les sélectionnés ? Sont-ils des «ouled familia», comme on dit en Algérie ? Laissez-moi vous dire une chose. Pour nous, les joueurs émigrés, jouer pour l'Algérie est une grande fierté car c'est une manière de retourner aux sources. Cependant, il ne faut pas qu'il y ait de failles. Avec Raouraoua, il n'y en a jamais eu. Il nous connaît depuis 2004, et moi depuis 2002. Il nous a vus grandir. Les nouveaux doivent se mettre au diapason. Depuis que je suis en sélection algérienne, il n'y a jamais eu ce clivage locaux/émigrés. Jamais. * Rejoignez-vous ce que nous a déclaré Madjid Bougherra qui estime que le clivage locaux/émigrés n'a jamais existé et qu'il est mis en avant en cas de mauvais résultats pour justifier les échecs ? En effet, c'est la presse et les gens qui ne connaissent pas le groupe qui parlent de cela. Les mecs qui sont en Algérie et qui méritent de jouer jouent. Les exemples sont nombreux. Il y a Raho, Zaoui, Hadj Aïssa, Lemmouchia, Djediat… Ce sont des joueurs qui sont là et s'ils doivent jouer, ils jouent. C'est tant mieux pour le football algérien. * Vous avez travaillé avec Saadane et avec Cavalli. Quelle est la différence entre eux ? C'est dur de répondre. Saadane joue plus sur l'affection. Il y a une forme de respect qui l'entoure car c'est un Algérien. Il peut faire du bien et ça marche avec lui. Cavalli est pas mal aussi, mais c'est dur pour un étranger de venir travailler en Algérie. Avec la pression des gens, la pression des médias, franchement, je n'aimerais pas être à sa place ! * Partagez-vous l'avis de ceux qui disent que, s'il faut ramener un entraîneur étranger, autant en ramener un très bon, genre Lippi ou Houllier, sinon se contenter d'un entraîneur algérien ? Je suis d'accord, encore faut-il avoir les moyens de payer un tel entraîneur. Quand on voit que Roger Lemerre touchait 40 000 euros par mois en Tunisie… * Si la Tunisie l'a payé, l'Algérie, pays plus riche, pourrait aussi bien le faire, non ? Ca, c'est de la politique et je ne veux entrer dedans. * Votre objectif à moyen terme, c'est de trouver un bon club et revenir en sélection ? Absolument. Mon objectif est de trouver un bon club, soit en Ligue 1, soit à l'étranger. Mon autre objectif est de jouer inch'Allah le 6 juin contre l'Egypte. * Quoi ? Vous vous préparez donc pour ce match ? Absolument ! D'autant plus que je suis sans club, donc ce serait une belle vitrine pour moi. Je suis en fin de contrat. * Vous parlez bien du match face à l'Egypte ? Oui ! Je parle bien de ça. Je suis prêt si on fait appel à moi. On ne sait jamais ! Je vous jure que là-bas, au Caire, ils ont peur de nous. Il n'y a que nous qui pouvons battre l'Egypte. Mais pas à Blida. * Vous êtes donc partisan du 5-Juillet ? Absolument. Avec tout le respect que je dois au stade de Blida et à ses supporters. C'est scandaleux de ne pas inscrire le 5-Juillet dans la liste des stades susceptibles d'accueillir ce match ! Il y a des matches qui ont été gagnés grâce au 5-Juillet et d'autres, comme celui de la Guinée, qui ont été perdus dans ce stade. A Blida, nous avons gagné plusieurs matches, mais il n'y a pas comme le 5-Juillet. En France, ils aimeraient tous avoir un stade comme ça. Au Stade de France, il y a 80 000 spectateurs, mais il n'y a pas un bruit. Ramenez l'Egypte au 5-Juillet, à 22h00, et vous verrez ! * Vous avez joué contre l'Egypte. Est-ce vrai que ses joueurs excellent dans la guerre psychologique, car sachant bien que les Algériens sont très nerveux ? Oui, mais il suffit de ne pas tomber dans le panneau et c'est eux qui prennent peur. Ils ont peur de nous, wallah ! Tactiquement et techniquement, ils sont meilleurs que nous. Question expérience, ils sont meilleurs que nous. Ils ne sont pas champions d'Afrique deux fois de suite pour rien. Pour compenser, il faut la hargne. Il suffit de détermination et de les bousculer physiquement. Vous savez, en Afrique, les arbitres laissent tout faire. Cette équipe, nous pouvons la battre chez nous et chez elle. Mais il faut nous mettre dans les meilleures conditions, c'est-à-dire au 5-Juillet à 22h00. Ils peuvent tout aussi bien nous mettre 3 à 0 et nous balader, mais ce ne sera pas facile. A Blida, c'est autre chose car il n'y a pas 90 000 spectateurs. En France, tout le monde me parle du 5-Juillet. Les Egyptiens en ont peur. Moi, ce stade, je l'adore. Je pense que c'est une grave erreur d'avoir choisi Blida. J'espère que ce n'est pas trop tard pour changer. * Un mot aux supporters algériens ? Déjà, j'adresse un grand bonjour à tous les Algériens. Même si je suis absent à cause des problèmes évoqués, qu'ils sachent que Malek Cherrad reste Algérien jusqu'au bout des ongles. Je rêve de voir mon pays en Coupe du monde. Même si je n'y vais pas, maalich ! C'est pourtant fou de dire ça, mais j'espère qu'on va y arriver et qu'on fera rêver tous ces gens-là. Cela fait trop longtemps qu'on n'a pas été en Coupe du monde. L'Algérie mérite d'y aller. Au pire des cas, nous aurons une consolation avec une participation à la CAN. * Pour conclure, assisterons-nous bientôt au grand retour de Cherrad ? Je l'espère. J'ai des contacts avec certains clubs. J'ai appelé Raouraoua pour lui demander conseil. Il était en Angola et il m'a promis de me rappeler dès son retour à Alger. Quand même, j'ai une réputation et des qualités et les gens savent que je suis quelqu'un qui veut travailler et rebondir sérieusement. Entretien réalisé à Bastia par Farid Aït Saâda