Abbes (chef de la délégation) : «On préfère perdre encore de l'argent, mais pas la qualification» Cette histoire de l'arrivée tardive du trio arbitral, ayant été à l'original du décalage du match retour de la coupe de la CAF entre le Recreativo et l'Entente, n'a pas convaincu la délégation sétifienne. En effet, tout le monde se rappelle que les Angolais avaient fait des mains et des pieds pour que le match ait lieu le dimanche, sans que la CAF n'accède à cette doléance en avisant les Sétifiens que la rencontre allait avoir lieu le samedi, comme initialement prévu. N'en démordant pas, les Angolais du Recreativo ont alors insisté pour que le match soit abrité par la ville de Kalolo, qui ne dispose même pas d'un aéroport international, et que son stade n'est conçu que pour accueillir 3.000 spéctacteurs ; donc pas du tout séant pour un match de cette envergure. Néanmoins, l'Instance dirigeante du football africain a accepté cette seconde alternative ne laissant aux Sétifiens d'autre choix que de s'y soumettre en ralliant ladite localité au prix d'un périple éreintant. Mais voilà qu'une fois sur les lieux, on leur sort cette histoire d'arbitres absents au rendez-vous nécessitant le décalage du match au lendemain, c'est-à-dire tel que souhaité par les locaux. Le moins que l'on puisse dire est qu'il y a anguille sous roche, et le moins que l'on puisse souhaiter pour les nôtres est qu'ils soient enfin au bout de leurs peines pour pouvoir conserver au moins un peu de sérénité, de quoi jouer le match en faisant en sorte que tous ces avatars ne leur nuisent pas au point de dilapider leur avantage conséquent obtenu au match aller. A Kalolo, tous savaient Ce qui conforte les soupçons quant à un coup monté destiné à perturber les Sétifiens, ou on ne sait à quels desseins, c'est le fait qu'à notre arrivée à Kalolo jeudi, tout le monde parlait du match de dimanche, mais il n'était nullement question du samedi. En fait, il n'y avait que les Sétifiens qui l'avaient programmé pour samedi. Si ce n'est pas là une escarmouche entrant dans le cadre de ce qu'on appelle la guerre psychologique, ça y ressemble beaucoup ; et ç'aurait été à la rigueur de bonne guerre si on ne soupçonnait pas l'entremise de la CAF. Le report de la réunion technique, l'autre preuve La réunion technique du match Recreativo-Entente était programmé pour hier matin à partir de 10h, mais à l'horaire prévu, seuls les représentants sétifiens étaient au rendez-vous. Ni le commissaire au match et, encore moins les arbitres, tout comme les dirigeants du club local n'ont daigné se présenter. Ce n'est qu'après une attente d'une demi-heure après l'horaire prévu pour le début de la réunion que les Algériens ont vu arriver un dirigeant du Recreativo pour les informer que la réunion avait été reportée pour être reprogrammée le jour-même en fin d'après midi, plus précisément à 17h. Les Angolais ont tout fait pour gagner par forfait Quel que puisse être le rôle de la CAF dans les avatars endurés par les Sétifiens en terre angolaise, il reste que derrière toutes ces manœuvres, il y a la main de l'adversaire qui, sachant qu'il n'a aucune chance sur le terrain, a tout fomenté pour acculer les Sétifiens à renoncer à jouer le match. En effet, ces derniers ont tout calculé dans leur plan de route sur la base du déroulement du match à sa date initialement convenue, c'est-à-dire le samedi, pour pouvoir le lendemain retourner à Luanda et de là reprendre le vol pour Bruxelles, d'où ils rallieront Alger. Mais le report du match au lendemain, dimanche, chamboule toute la donne. D'ailleurs, au sein de la délégation de l'Entente on ne savait plus où donner de la tête et une véritable course contre la montre a été engagée pour joindre qui de droit à Alger et voir ce qu'il y a lieu de faire. Finalement, il a été décidé de rester et de jouer le match. Quant aux conditions dans lesquelles devraient s'effectuer le retour au pays, jusqu'à l'heure où nous mettons sous presse, on ignore tout de la solution à préconiser, même si on compte beaucoup sur la représentation algériennes en Angola pour régler le problème. S.B Le Recreativo roule sur «les sponsors» Bien que la ville de Kalolo ne paye de mine et que son club, le Recreativo, n'en est qu'à ses premiers pas sur la scène continentale, ce ne sont apparemment pas les ambitions qui manquent pour une expansion à l'avenir. L'exemple nous est donné par les travaux d'agrandissement du stade qui sont menés par une grande société japonaise. En restant à l'intérieur de l'enceinte, ce qui attire en premier notre attention c'est le nombre important de panneaux publicitaires cernant le rectangle vert où nous avons dénombré pas moins de 75 annonceurs qui ont bien voulu apporter leur soutien à ce club, ce il est par ailleurs significatif si on constate aussi qu'il possède pas moins de quatre (04) bus dotés de toutes les commodités dignes des grandes clubs européens. Le retour via Frankfurt Finalement, le problème du retour a trouvé une solution même si jusqu'à l'heure où nous mettons sous presse la délégation sétifienne attend de recevoir, à partir d'Alger, les réservations. En effet, suivant le nouveau plan de route, les Ententistes quitteront Kalolo demain matin pour Luanda qu'ils ne devraient rallier que le soir. Ils n'auront que le temps de prendre leur dîner dans la capitale angolaise avant d'embarquer à 21h 30 pour Frankfurt, où il est prévu qu'ils atterrissent le lendemain vers les coups de 7h 30'. Ce qui fait que le retour à Alger ne pourra pas se faire avant mardi, à midi. S. B. Abbes (chef de la délégation) : «On préfère perdre encore de l'argent, mais pas la qualification» Devant toutes les péripéties houleuses et pour le moins imprévues auxquelles se sont trouvés confrontés les Sétifiens en terre angolaise, nous avons voulu connaître ce que pense Abbes, le chef de la délégation de l'ESS : «Sincèrement, nous vivons des choses vraiment bizarre auxquelles on était loin de s'attendre, d'autant que nous avions très bien accueilli les Angolais qui n'ont manqué de rien durant leur séjour chez nous, à l'aller. Ce qui est le plus navrant dans ce micmac, c'est que l'instance dirigeante du football africain est témoin et ne fait rien pour rappeler les fautifs à l'ordre. Mais nous ne sommes pas dupes du jeu de nos adversaires qui voulaient nous faire renoncer au match, car ils savaient que notre plan de vol du retour est arrêté en tenant compte du fait que le match allait se dérouler le samedi. Mais qu'à cela nous tienne, nous allons dépenser encore plus d'argent pour les réservations suivant un autre plan de vol pour le retour, mais nous ne leur abondonneront pas la qualification.» S. B. Les arbitres : «On nous a dit que vous vous êtes entendus pour un report» Les arbitres du match nous ont assuré qu'ils savaient que le match était prévu pour samedi, mais qu'ils ont été convaincu par le discours des responsables de la Fédération angolaise de football selon qui il y a eu un accord entre le Recreativo et l'ESS pour retarder le match de 24 heures. «Nous nous sommes déplacés en Angola pour arbitrer le match samedi, conformément au télex de la CAF, mais on nous a dit que vous vous êtes entendus avec le Recreativo pour retarder le match à dimanche», nous ont-ils affirmé. Le commissaire est arrivé après 17h00 Le commissaire du match Recreativo-ESS, le Congolais Gono Marcel, et les arbitres de la rencontre ne sont arrivés à Kalolou qu'après 17h00. En discutant avec eux, nous avons compris, à travers les contradictions entre les déclarations du commissaire et ceux des arbitres, que tout ceci serait une mise en scène au détriment de l'Entente. Le seul point sur lequel ils ont été unanimes est le fait qu'ils étaient arrivés tôt à Luanda, où ils ont été bloqués sciemment du match jusqu'en fin d'après-midi afin que la rencontre ne se déroule pas le samedi. * il enregistre les plaintes des Sétifiens Sitôt arrivé à Kalolou, le commissaire du match a reçu une série de plaintes de la part des dirigeants de l'ESS, ce qui l'a incité à se déplacer vers les trois hôtels qui abritaient la délégation. Là, il a été surpris par la qualité médiocre des chambres et des lits, n'hésitant pas à prendre des photos des lieux afin de les joindre au rapport qu'il compte adresser à la CAF. Lors de la réunion technique, le chef de la délégation sétifienne a exigé le remboursement des billets d'avion achetés initialement pour le retour. Gono Marcel (commissaire du match) «Selon le télex des Angolais, le match est pour dimanche» Le commissaire du match semblait tremper dans la combien puisqu'il nous a affirmé qu'il s'est référé à la correspondance de la Fédération angolaise de football, alors qu'il devait prendre en compte celle de la CAF, organisme qui organise la compétition. «Pour moi, le match doit se dérouler demain, dimanche. Tout au long de cette journée, j'étais à Luanda et on m'a informé par un télex de la fédération que la rencontre aura lieu dimanche à 14h00 (15h00 heure algérienne, ndlr)», nous a-t-il déclaré hier.