- ESS : Serrar négocie avec Benchikha à Tunis - Aït Djoudi : «A Sétif, c'est la rue qui m'a évincé» C'est après-midi à 15h00 (heure algérienne et angolaise) que l'Entente de Sétif entamera son match retour comptant pour les 1/8èmes de finale de la Coupe de la CAF, contre le Récréativo de Libolo. Bien que le score de 4-0 enregistré au match aller reste une marge largement suffisante pour les sétifiens, Zorgane et ses protégés se doivent de maintenir une vigilance à toute épreuve, au vu des problèmes rencontrés depuis qu'ils ont mis les pieds sur le sol angolais. Des obstacles pour déstabiliser les Sétifiens En effet, le trajet épuisant que leur ont tracé leurs hôtes restera gravé dans la mémoire des joueurs tellement il avait les allures d'une expédition typiquement africaine. Ajouter à cela les perturbations des joueurs une fois arrivés à l'hôtel, avec un nombre de chambres insuffisantes pour contenir toute la délégation algérienne. Des mesquineries assurément voulues par les dirigeants du Récréativo afin de déstabiliser l'équipe sétifienne. C'est pour cela que l'expérience de Malik Zorgane l'a conforté dans ses jugements de la situation, lui qui a averti à maintes reprises ses joueurs pour ne pas se laisser atteindre par de telles bassesses. Inquiétude au sujet de la forme des joueurs Malik Zorgane a de quoi s'inquiéter de l'état de forme dans laquelle il retrouvera ses joueurs cet après-midi. Et pour cause, l'équipe n'a pas eu la moindre occasion pour se dégourdir les jambes depuis lundi dernier à Tunis. Ni leur escale par Bruxelles et ni leur nuit à Luanda ne leur a permis de s'entraîner en raison de leur arrivée tardive dans les deux villes. Zorgane : «Ce n'est pas évident de jouer sans s'entraîner trois jours» Le coach de l'ESS s'est dit très inquiet au sujet de l'état de forme de ses joueurs : «Il n'est jamais évident, nous a-t-il confié, de se présenter à un match d'une telle épreuve sans avoir assez de rythme dans les jambes. Comment voulez-vous que je sois rassuré alors que mes joueurs ne se sont pas entraînés depuis lundi ? Ce sera vraiment l'inconnue majeure de cette rencontre. Même avant d'affronter l'ES Tunis, les joueurs ne s'étaient entraîné qu'une seule fois à Radès. Ce sera encore un point à gérer minutieusement », a-t-il ajouté. Pas d'entraînement à l'heure du match en raison du retard Les joueurs de l'ESS n'ont pas pu s'entraîner à l'heure du match hier soir en raison du retard enregistré lors de la réception de leurs chambres. Dans un dessein de déstabilisation avéré, les angolais ont prétexté de l'arrivée tardive des Sétifiens pour leur interdire l'accès au stade Patrice Lumumba qui abritera la rencontre d'aujourd'hui. Ce n'est que vers 17h15 que Zorgane a reçu la clé des vestiaires afin de faire bénéficier ses joueurs de quelques exercices physiques. Le match en direct sur la Chaîne 1 Ceux parmi les supporteurs de l'Entente qui voudraient suivre l'évolution du match de cette après-midi devront se rabattre sur les commentateurs de la radio algérienne qui a dépêché ses journalistes sur place pour faire vivre l'ambiance du stade en direct à ses auditeurs. Ce sera donc uniquement la Chaîne 1 en arabe qui retransmettra le match à défaut de le voir sur une télé nationale, comme par le passé. Lemouchia jouera la deuxième mi-temps En l'absence de Hadj Aïssa, Ferradji, Ziyaya et Aksas, l'effectif de l'Entente est profondément amoindri pour ce match retour. Néanmoins, les Sétifiens se réjouiront du retour le Khaled Lemouchia en seconde période, après un repos forcé de longues semaines. L'international de l'Entente fera son retour au grand bonheur de ses fans de l'Entente et de l'EN. S. B. Un voyage long, long, looooooooong ! La délégation de l'ES Sétif a fait un trajet harassant entre la capitale de la Belgique, Bruxelles, et celle de l'Angola, Luanda, et de là vers l'aérodrome des insecticides de Bouakacongo, puis vers Kaloulo par bus après 150 km de route. Le trajet a été marqué par plein de péripéties, à commencer par le vol Bruxelles-Luanda qui a duré 8 heures et 40 minutes, alors que sa durée annoncée ne devait pas excéder 7 heures, ce qui a fait croire à tous les membres de la délégation sétifienne qu'ils ont vieilli en plein ciel, surtout qu'ils se sont assoupis à plusieurs reprises. * Une «séquestration» d'une heure et demie à l'aéroport Compte-tenu de la durée du voyage, les joueurs et les accompagnateurs se sont même résignés à la faim puisque les repas servis n'étaient pas tous halal. C'est donc exténués et affamés qu'ils ont débarqué à l'aéroport international de Luanda. Là, sous une température de 32°, les tracas administratifs se sont succédé. Que ce soit au niveau de la PAF ou des douanes, on a cherché à compliquer les procédures avec les Algériens. C'était délibérément dans le but de jouer sur les nerfs des Algériens, puisque la délégation de l'Union de Douala (Cameroun), arrivée par le même vol et qui s'était fait accrocher sur son terrain par le représentant angolais en Coupe de la CAF (1-1), a vu les passeports de ses membres être cachetés rapidement, contrairement au cas des Sétifiens, dont le seul tort est d'avoir largement battu leur adversaire au match aller (4-0). Le prétexte invoqué par les autorités angolaises est que la délégation sétifienne a débarqué avec un visa collectif alors qu'il fallait, selon elles, des visas individuels. Or, c'est l'ambassade de l'Angola en Algérie qui a délivré ce visa collectif. Le refus catégorique des agents de la PAF d'entendre les arguments des Sétifiens est une preuve supplémentaire qu'on cherchait avant tout à jouer sur leurs nerfs. * Des minibus pour les joueurs et une camionnette pour Belabbès Il aura fallu l'arrivée de Fatima Obertina Domingos, responsable des relations extérieures au Recreativo de Libolo, une heure et demi après la «séquestration» de la délégation de l'ESS pour que ce premier problème ce règle. Or, les Ententistes n'étaient pas au bout de leur peine. En effet, même si les bagages ont été récupérés rapidement, il fallait attendre durant plus d'une heure, dans les deux minibus qui leur ont été affectés, que Fatima sort de la PAF avec les passeports. Quant au chef de la délégation, Hocine Belabbès, on lui a ramené une camionnette de marque Mitsubishi, histoire de lui faire honneur. * Atterrissage sur une piste et 150 km de voyage par route Après avoir passé la nuit à Luanda, la délégation sétifienne a pris le lendemain le chemin pour Libolo, non sans d'autres aventures. D'abord, l'un des minibus n'est pas arrivé à l'heure. Ensuite, la première tranche du déplacement s'est faire par avion sur deux appareils de 25 places chacun. Le vol a duré 55 minutes. L'atterrissage s'est effectué sur une piste, l'aérodrome d'arrivée étant en fait une piste de décollage d'avions chargés d'arroser la végétation d'insecticides. Là, un bus confortable attendait la délégation, mais, à la surprise générale, la distance à parcourir par route était de 150 kilomètres et non pas de 60 kilomètres, comme signifié sur le télex envoyé par le club. La distance a été parcourue en trois heures sans problèmes majeur, si ce n'est que les 10 premiers kilomètres étaient sur piste et qu'un accident de la circulation a été évité de justesse. C'est donc au terme d'un voyage de 3 jours, entre Alger, Francfort, Bruxelles, Luanda et Oukacongo et Libolo, le plus long jamais effectué par les Ententistes. S. B. ESS : Serrar négocie avec Benchikha à Tunis Depuis le limogeage son surpris de Azzeddine Aït Djoudi, les entraîneurs sont annoncés tous les jours du côté de Sétif, mais aujourd'hui Serrar n'a engagé aucun parmi eux. Dans un premier temps, on a parlé de Moussa Saïb comme possible successeur de Aït Djoudi, ensuite c'est Oscar Fullone qui a été annoncé. Aujourd'hui, un autre entraîneur vient d'être ajouté à la liste : Abdelhak Benchikha. La différence cette fois-ci c'est que le président Serrar est allé jusqu'à Tunis pour négocier avec l'entraîneur du Club africain. Un responsable sétifien nous a affirmé que Serrar est allé à Paris pour un voyage personnel et a préféré transiter par Tunis pour éviter la route Sétif – Alger et les sobriquets des supporters bordjiens. Une explication tirée par les cheveux car selon nos sources, Serrar a transité par Tunis pour discuter avec Benchikha et tenter de le convaincre. Et comme Benchikha n'a jamais caché son désir de rentrer au pays, les négociations pourraient aboutir à un accord. La seule chose qui pourrait empêcher Benchikha d'entraîner l'Entente, c'est la sélection A'. Dans un récent entretien accordé à notre envoyé spécial à Tunis, Benchikha a reconnu être redevable à M. Raouraoua, le premier à lui avoir donné la chance d'entraîner une sélection nationale. Serrar devrait d'abord attendre le 15 mais et l'ouverture des plis des candidats au poste d'entraîneur de l'EN A' avant de finaliser avec Benchikha. Aït Djoudi : «A Sétif, c'est la rue qui m'a évincé» Dans une déclaration à la Radio, Azzeddine Aït Djoudi est revenu sur son expérience à Sétif en affirmant : « A l'Entente, c'est la rue qui m'a évincé et ce n'est pas normal pour l'un des meilleurs clubs du pays. » Aït Djoudi se dit avoir la conscience tranquille « car, dit-il, j'ai laissé le club à la première place du championnat avec plusieurs matchs en retard. » Enfin, le désormais ex-entraîneur de l'Entente a confirmé l'information selon laquelle il est en contact avec le Moghreb de Fès. M. A. Les résultats du championnat obtenus grâce à Fatima Comme le roaming ne fonctionnait pas en Angola, Fatima, qui a été décidément très serviable, a gracieusement mis son téléphone à la disposition d'un membre de la délégation afin qu'il puisse appeler en Algérie et obtenir les résultats du championnat. Le nul ayant sanctionné le match USMH-JSK a été largement commenté et, bien sûr, bien accueilli puisque, désormais, il suffit à l'Entente de remporter ses quatre matches à domiciles pour être championne d'Algérie. 24 places seulement réservées à l'hôtel A la grande surprise de la délégation sétifienne, l'hôtel Catiavala, réservé par le club angolais pour que l'ESS y passe sa nuit à Luanda, ne disposait que de 24 places disponibles (10 chambres doubles et 4 individuelles), alors que les Angolais savaient pertinemment que cela ne suffirait pas. Déjà, le Recreativo était venu à Sétif avec 36 membres, plus 6 membres de l'équipage de l'avion qui l'a ramené. Finalement, 8 membres de la délégation de l'ESS ont été hébergés à l'hôtel Rolex, situé pas très loin du Catiavala. L'ambassadeur rassure les Sétifiens Alors qu'un représentant de l'ambassade d'Algérie à Luanda, M. Bennabi, était à l'accueil des sétifiens à l'aéroport, l'Ambassadeur d'Algérie est venu en personne saluer les Sétifiens à l'hôtel. Il leur a souhaité bon courage et leur a demandé de ne pas être surpris par ce qu'ils ont vécu et par ce qu'ils allait vivre et voir durant leur séjour car les Angolais sont ainsi fait, a-t-il expliqué. Un voyage à la «Le clandestin» En voyant qu'ils venaient d'atterrir dans un minuscule aérodrome à Oukacongo, sur une piste entourée de collines et dont la «tour de contrôle» était une cabane surmontée d'une petite antenne, les joueurs ont éclaté de rire, se rappelant le fil «Le clandestin» et la fameuse réplique de l'acteur Athmane Ariouet «Rana t'perdina» (Nous nous sommes égarés). Ils ont quand même pris des photos souvenirs de cet endroit dont ils n'avaient sans doute jamais rêvé de visiter. Zorgane déçu de ne pas faire le décrassage A l'arrivée à l'hôtel où la délégation sétifienne devait passer la première nuit à Luanda, l'entraîneur intérimaire Malik Zorgane espérer effectuer une séance de décrassage pour les joueurs, surtout qu'ils ne s'étaient plus entraînés depuis deux jours, mais il a été surpris de ne trouver aucun espace vert autour de l'hôtel. Il n'y avait qu'un grand parking plongé dans l'obscurité, avec des amas de gravats éparpillés par-ci, par-là.