Aït El Hocine : «Heureux de retrouver le pays et tous mes amis» L'ancien avant-centre du Nasria et ex-international de l'EN des années 80, Ahmed Aït El Hocine, ainsi que l'ancien coach du CRB, de la JSK et du NAHD entre autres, Nour Benzekri, ont été honorés avant-hier au stade Aït El Hocine de Baraki par l'association des vétérans de Baraki, pour leur carrière exemplaire et leurs efforts pour le développement du football en Algérie. Ahmed Aït El Hocine, reconverti en entraîneur depuis quelques années maintenant, vit actuellement à l'étranger, en France plus précisément. Les organisateurs du tournoi en ont profité donc de sa présence au pays pour lui rendre un petit hommage et saluer la grande carrière qu'il a réalisée durant ses longues années passées dans l'un des tout meilleurs clubs algériens des années 80, en l'occurrence le NA Hussein-Dey. Deux matchs gala ont été organisés pour cet événement. Le premier a mis aux prises l'équipe du NAHD des années 80 avec celle de Baraki de la même époque. Le deuxième a opposé les vétérans de l'équipe de Baraki à l'EN des années 80. Plusieurs personnalités sportives étaient présentes Cet évènement a été marqué par la présence de plusieurs personnalités sportives, qui ont tenu à répondre présent et à partager ces moments de joie avec leur ancien coéquipier. Ainsi, on aura noté la présence de Zemiti, Boutadjine, Ouchen, l'ancien portier, Zarabi, le père, Souilah, Maïche, Bencheikh, Betrouni, Bachi, Horr, Benzekri, et bien d'autres. ------------------------- Aït El Hocine : «Heureux de retrouver le pays et tous mes amis» Vous avez été honoré par l'association des anciens joueurs de Baraki pour l'ensemble de votre carrière. Quel est votre sentiment ? Tout d'abord, je tiens à préciser que ce n'était pas un jubilé, puisque celui-ci je l'ai tenu il y a 10 ans de cela. Un jubilé se fait une fois, pas deux. Sinon, pour revenir à votre question, je dirais que cette initiative des anciens joueurs de m'honorer m'a énormément fait plaisir. J'ai vraiment apprécié. Je tiens justement à les remercier, en espérant que ce genre d'évènement se reproduit assez souvent. Ça vous a fait quoi de retrouver tous vos anciens coéquipiers ? C'est toujours avec grand plaisir de retrouver mes anciens partenaires et amis. Ce fut un moment très sympa et ça m'a fait tant plaisir. Vous auriez sans doute aimé voir la présence d'autres anciens joueurs ? Oui, c'est clair, mais il faut savoir aussi que ce petit tournoi a été organisé à la va-vite. Les organisateurs n'ont pas eu beaucoup de temps pour prévenir tout le monde et faire quelque chose de plus grand. Pour une autre fois, Inch'Allah. L'ancien entraîneur du Nasria, Nour Benzekri, que vous connaissez très bien, a lui aussi été honoré. Que pouvez-vous nous dire sur lui ? Oui, je le connais très bien. Nour est comme un frère pour moi. C'est un coach très compétent et je ne le remercierai jamais assez pour tout ce qu'il m'a fait durant ma carrière de joueur et aussi d'entraîneur. Il m'a formé et m'a fait confiance et je lui serai toujours redevable. En Algérie, on a tendance à qualifier Benzekri de quelqu'un de rugueux et nerveux. Vous en dites quoi ? Ecoutez, les gens ne connaissent pas bien Benzekri. Ce dernier est juste et ne fait que son travail. Il n'accepte pas qu'on interfère dans son travail, ce que je trouve d'assez logique et normal. Certains présidents l'ont taxé de nerveux et de compliqué, mais je dirais que s'ils étaient réellement professionnels dans leur travail, ils diraient tout le contraire de lui. A mon avis, Benzekri est l'un des meilleurs entraîneurs en Algérie et je reste persuadé que s'il avait pris cette Equipe nationale, il aurait fait des merveilles. Actuellement, vous vivez en France. Peut-on connaître les raisons de cet exil ? La première raison, c'est d'assurer l'avenir de mes enfants, et puis, il faut reconnaître que j'étais très déçu de bosser ici, en Algérie. Quand vous travaillez avec des présidents escrocs, on n'a qu'une envie : partir d'ici. On vous sent dégoûté… Quand vous voyez certaines personnes diriger le football national, on est plus que dégoûté. C'est vraiment désolant. Vous visez qui en particulier ? Ecoutez, je ne suis pas là pour faire de la publicité à ces gens-là. Dieu voit tout et ne leur pardonnera pas, en tout cas. Si un challenge d'entraîner de nouveau un club algérien se présente pour vous à l'avenir, l'accepteriez-vous ? Dans un avenir proche, je ne pense pas, mais d'ici quelques années, oui, pourquoi pas, surtout si celui-ci demeure intéressant. A l'avenir, et avec le professionnalisme, j'espère que le football national retrouvera toute sa ferveur et sa bonne gestion. Vous aviez été un ancien international et on aimerait de ce fait connaître votre avis sur l'EN ? Comme tout le monde, j'ai vibré lors des éliminatoires de la Coupe du monde. Actuellement, je dirais que l'EN traverse une période difficile, mais je fais confiance aux instances nationales qui sauront remettre l'équipe sur les rails et retrouver le chemin des victoires. J'espère juste qu'on n'attendra pas 20 ans pour prendre part à une Coupe du monde. Pensez-vous que Benchikha est l'entraîneur qu'il faut pour l'EN actuellement ? Abdelhak est un ami que je connais très bien. On a d'ailleurs joué ensemble à Bordj Menaiel et je dois reconnaître que c'est un excellent entraîneur, avec de grandes compétences. Cela dit, dans la conjoncture actuelle, je dirais qu'il faut à l'EN des gens avec une grande expérience. Je ne dis pas que Benchikha n'a pas l'étoffe nécessaire pour diriger la sélection, mais c'est juste qu'il manque d'expérience pour ce genre de défi. Le grand Mourinho a déclaré il y a quelques semaines de cela qu'il ne se sentait pas en mesure de prendre une sélection et qu'il lui faudrait encore d'autres années pour prétendre passer à un autre pallier. Néanmoins, je ne manquerai pas de lui souhaiter bonne chance dans sa mission. On a cru savoir qu'en France, vous avez dirigé une petite équipe récemment, non ? Oui, effectivement. Mais ce n'était que temporaire. Juste comme ça, pour le plaisir. Un petit mot sur la situation actuelle du NAHD, qui se trouve malheureusement en D2 cette saison… Il est clair que c'est malheureux de voir un aussi prestigieux club comme le NAHD jouer en division 2, mais c'est ça le football. Le club dispose d'une équipe jeune cette saison et il faudra beaucoup de courage et de travail pour qu'il accède. Il y a des gens derrière et il faudrait à mon sens les laisser travailler et ne pas faire des déclarations fracassantes comme l'a fait un ancien président. Il faut laisser le NAHD tranquille et ne pas le perturber.