«Mon modèle, c'est Kaka.» «Maradonna en personne m'a appelé pour me dire que j'étais retenu pour le Mondial» Javier Matías Pastore n'a que 21 ans, mais il fait déjà partie des joueurs qui comptent dans la Serie A italienne. Vedette de Palerme, el Flaco «le maigre» est courtisé par les plus grandes écuries européennes, mais il ne veut pas brûler les étapes pour autant. Il préfère prendre plaisir sur le terrain et évoluer en toute liberté, comme lui a recommandé son gourou, Ángel Cappa. Derrière la star qui brille tous les week-ends dans le Calcio, se cache un jeune homme attachant. Lui dont le numéro fétiche est le 16 porte le 27 en hommage à sa mère Patricia qui, depuis son fauteuil roulant, a toujours été sa plus grande supportrice. Si Pastore ne compte pas rejoindre un grand club européen dans l'immédiat, il rêve en revanche de devenir l'indiscutable partenaire de Lionel Messi dans la formation albiceleste de Sergio Batista. Il a évoqué ces sujets et bien d'autres avec FIFA.com. Javier, peu de monde sait comment vous êtes arrivé à Palerme. Pouvez-vous nous raconter ? Bien sûr. Je vivais au bureau de Marcelo, mon représentant. On a sonné, j'ai ouvert : c'était Walter Sabatini, le directeur sportif de Palerme. Je me souviens qu'il m'a regardé d'un air surpris et m'a dit : «Maintenant, je peux rentrer chez moi tranquille. Donc Simonian est ton agent. En Italie, chacun a une version des faits différentes.» Nous nous sommes assis tous les trois. Il m'a montré des vidéos et m'a présenté le projet. Nous avons parlé de la ville de Palerme, de la Sicile… Quand il est parti, j'étais très enthousiaste. Marcelo m'a dit : «On va faire les difficiles, mais on y va !» Que connaissiez-vous du Calcio et de la Serie A ? Depuis que je suis gamin, je regarde les matchs du Calcio. J'ai toujours trouvé ce championnat très intéressant. Aujourd'hui, j'ai la chance d'y évoluer. Pour moi, c'est le meilleur championnat du monde, on y joue dans des espaces très réduits. Vous avez vite gagné la confiance de Diego Maradona, qui vous a retenu pour la Coupe du Monde de la FIFA en Afrique du Sud. Comment avez-vous appris que vous étiez du voyage ? C'est lui-même qui m'a appelé pour me le dire. C'était vraiment impressionnant ! Diego vous a défini comme un «mal éduqué» du football... C'est mon style. Je joue pour m'amuser, comme me le conseillait Ángel Cappa. Je crois que si je continue à m'amuser comme je le fais, je vais poursuivre ma progression. C'est mon objectif. J'aborde le football comme un métier, mais aussi comme un jeu. Ça n'a pas de sens de souffrir. Lionel Messi dit la même chose... Je suis heureux de partager cette philosophie avec lui. Mais ce qui est amusant, c'est jouer à ses côtés. Dans la vie, nous nous ressemblons, nous sommes timides mais nous changeons de visage une fois sur le terrain. Vous avez dit que jouer à ses côtés, c'est comme avoir cinq coéquipiers à la fois... Absolument. Lio est le meilleur joueur du monde et c'est un type génial. Jouer avec lui, c'est comme avoir cinq coéquipiers autour de soi. C'est un joueur à part. Il va conclure une action ou faire une passe alors qu'on attend exactement le contraire. Que vous inspire l'arrivée de Sergio Batista à la tête de la sélection ? Son style est différent de celui de Diego, même si tous les deux sont d'excellents entraîneurs. Peut-être que le jeu mis en place par Batista ressemble un peu plus à celui que l'on pratiquait à Huracán, ce qui n'est pas fait pour me déplaire. Avec Messi dans l'équipe, l'objectif est-il d'imiter le FC Barcelone ? Non, certainement pas. On joue comme l'Argentine, c'est tout. On ne va pas dire qu'on pratique le même jeu que le Barça, où cela fait dix ans que Lio joue avec ses coéquipiers. Cela dit, on essaie de jouer près les uns des autres et de se passer le ballon, comme ils le font. C'est le football dans lequel Messi se sent à l'aise et donne sa plénitude. Compte tenu de votre profil quel est, selon vous, le meilleur football pour le mettre en valeur ? Je ne crois pas que c'est une question de championnat. Le joueur a les cartes en main. Le jeu est différent en Argentine et en Italie et pourtant, j'ai trouvé mon plaisir dans les deux championnats. Je me sens à l'aise et c'est très important. Quand on s'amuse sur le terrain, on prend plaisir et on le transmet aux tribunes, aux supporters. Le but, c'est de prendre plaisir quel que soit l'endroit où l'on joue. Zamparini, le président de Palerme, a dit que vous valez 60 millions d'euros et que vous êtes meilleur que Lionel Messi... Le président m'apprécie et il m'accorde beaucoup de respect, mais Lio est unique, c'est le meilleur du monde. Moi, j'essaie de faire mon maximum. L'Argentine n'a pas atteint son objectif à Afrique du Sud 2010, mais elle a largement dominé l'Espagne et battu le Brésil en amical. Quelle est l'importance de ces résultats ? Ce n'est pas tous les jours que l'on bat les champions du monde. Et puis cela faisait longtemps qu'on n'avait pas battu le Brésil. Ce sont deux victoires de prestige qui nous aident à retrouver notre fierté. Maintenant, il ne nous reste plus qu'à reproduire ça chez nous, à la Copa América. Quel type de footballeur êtes-vous ? À qui pensez-vous ressembler ? Les médias et les gens me comparent à d'excellents joueurs. Ils ont un peu perdu la tête ! (rires) Il me reste beaucoup de choses à apprendre et trop de chemin à parcourir pour que l'on me compare à ces joueurs. Mais vous devez avoir des modèles, non ? Mon modèle, c'est Kaka. J'ai toujours essayé de l'imiter, de faire les mêmes choses que lui, mais je ne peux pas dire que je lui ressemble. C'est un joueur exceptionnel, très complet. Quand j'étais gosse, je suivais le «Príncipe», Enzo Francescoli. En Argentine, j'apprécie beaucoup Juan Román Riquelme. Comment avez-vous connu Riquelme ? Je l'admire beaucoup, c'est un grand homme. J'ai pu le rencontrer en personne quand je suis allé faire un essai à Villarreal, à 15 ans. Je me suis entraîné près de lui et j'ai même pris une photo avec lui. Je la conserve comme un trésor ! Si vous deviez vous présenter à un amateur de football, que diriez-vous ? Je suis un joueur qui aime aller de l'avant, qui est attiré par le but, qui tente des choses, qui cherche à apprendre quand il n'a pas le ballon. Je participe également à la récupération du ballon, au pressing et à la défense. Outre les aspects footballistiques, avez-vous eu du mal à vous adapter à l'Italie ? Ça n'a pas été si difficile, même si j'ai eu du mal à m'habituer au fait d'être loin de mes amis et des gens que j'aime. Ma famille m'a accompagné à chaque instant, j'ai quand même eu quelques difficultés. La langue, c'est un problème, mais ça s'apprend. Les habitudes aussi. J'adore l'Argentine mais j'aime beaucoup l'Italie aussi. Jusqu'où pouvez-vous aller ? Je suis serein. Les choses se passent bien pour moi et j'apprends beaucoup de choses. Je crois que je suis le chemin indiqué, même si je veux continuer à progresser. J'ai 21 ans et ici, à Palerme, j'essaie de ne pas brûler les étapes. --------------------------------------------- Nom : Pastore Prénom : Javier Matías Nationalité : Argentine Date et lieu de de naissance : 20 juin 1989 (1989-06-20) (21 ans) à Córdoba, Argentine Taille : 187 cm Club actuel : US Palerme Numéro : 27 Poste : Milieu offensif Parcours professionnel 2007-2008 : CA Tallares (5 matchs, 0 but) 2008-2009 : CA Huracán (31 matchs, 8 but) 2009- US Palerme : (63 matchs, 12 buts) Sélection(s) en équipe nationale 2009- Argentine : (7 matchs, 1 but)