Les pensionnaires du Signal Iduna Park caracolent en tête du championnat d'Allemagne. L'année 2010 a été riche en événements pour Lucas Barrios : première sélection en équipe du Paraguay, première participation à la Coupe du Monde de la FIFA et, à la clé, meilleure performance de la sélection guarani dans l'épreuve suprême du football mondial. En club, il a contribué à l'étonnant début de saison du Borussia Dortmund. Les pensionnaires du Signal Iduna Park caracolent en tête du championnat d'Allemagne, ce qui ne leur était pas arrivé depuis longtemps. Comment résumer la première partie de saison du Borussia ? Votre équipe possède la meilleure attaque et la meilleure défense… Fantastique, voilà comment je résumerais notre début de saison. Je crois que même les supporters les plus dévoués du Borussia Dortmund n'avaient pas imaginé une première partie du championnat aussi réussie. La préparation d'avant-saison s'est très bien passée. Nous avons débuté le championnat avec énormément de motivation et la volonté de bien faire. Les choses fonctionnent bien sur le terrain et c'est pareil en dehors. Maintenant, notre objectif est de continuer à travailler pour rester sur cette dynamique et gagner le titre. La Bundesliga est toujours très disputée. C'est peut-être même le championnat le plus compétitif d'Europe. Quelles sont les erreurs à éviter pour ne pas se faire rattraper ? Surtout ne jamais penser que le titre est dans la poche. Qu'il reste quinze, dix, cinq ou une journée de championnat n'a aucune importance. Nous devrons toujours avoir à l'esprit qu'à partir du moment où les poursuivants peuvent nous rattraper mathématiquement, rien ne sera fait. Il faudra donc donner le meilleur de nous-mêmes pour maintenir le plus grand écart possible. Cela exigera beaucoup de sérieux de notre part. Ça a été le secret de notre succès jusqu'ici et c'est l'une des conditions indispensables si nous voulons gagner le titre. Quelles sont les équipes les plus menaçantes, selon vous ? C'est très compliqué à dire, car nos poursuivants immédiats se tiennent dans un mouchoir de poche. Je vois peut-être trois équipes susceptibles de nous inquiéter : Mayence, qui a connu une fin d'année 2010 un peu difficile mais a montré beaucoup de qualités avant ça. Leverkusen, qui est deuxième depuis pas mal de temps. C'est aussi l'équipe qui, après nous, a perdu le moins de matchs cette saison. Enfin le Bayern Munich. Comme tous les grands clubs, il n'abdique jamais. Parlons de la sélection du Paraguay. Avez-vous gardé contact avec vos coéquipiers de l'Albirroja ? Vous sentez-vous à l'aise dans cette équipe ? Oui, c'est une certitude, je veux continuer à défendre les couleurs du Paraguay, pendant le plus longtemps possible. J'ai joué mon premier match avec l'Albirroja en mai 2010 et juste après, j'ai disputé la Coupe du Monde. Quelle expérience magnifique ! Aujourd'hui, je veux tout faire pour que l'équipe du Paraguay obtienne les meilleurs résultats possibles et se qualifie pour la prochaine Coupe du Monde, au Brésil, à laquelle j'aimerais évidemment participer. Mais il est clair que l'un des grands objectifs de ma carrière est d'entrer dans l'histoire du football paraguayen. Même si cela est un peu loin, quels souvenirs gardez-vous du quart de finale contre l'Espagne ? Vous avez été à deux doigts d'éliminer l'équipe qui a finalement été championne du monde. Y repensez-vous ? Ce match a été extrêmement intense. Nous savions que les Espagnols faisaient partie des grands favoris du tournoi. C'est pourquoi nous avions mis en place un dispositif spécial, qui consistait à les empêcher de jouer tout en étant prêts à profiter de la moindre occasion de contre. Malgré cela, ils ont quand même réussi à produire du jeu, mais sans se créer beaucoup d'occasions. De ce point de vue, notre tactique n'a pas mal fonctionné et nous avons failli aller en prolongation. Villa marque en toute fin de match. Aujourd'hui, avec le recul et sachant que l'Espagne a été championne du monde, je me dis parfois que nous sommes passés vraiment très près de changer l'histoire de cette Coupe du Monde.