«Au risque de me répéter, seul le résultat comptera contre le Maroc» «Al Sadd me libèrera pour tout le stage» Pour Nadir Belhadj et son club, Al Sadd, l'un des objectifs tracés au début de la saison, le titre de champion, s'est envolé avec le sacre de Djamel Belmadi. La saison du défenseur algérien n'est pas terminée pour autant puisque plusieurs objectifs sont encore à sa portée. Avez-vous digéré votre expulsion dans les derniers instants du match de Ligue des champions asiatique qui avait opposé votre club, Al Sadd, aux Saoudiens d'Al Nasr ? Au risque de le répéter, je n'avais rien fait pour mériter l'expulsion. La décision de m'expulser était trop sévère. Cela dit, ce qui est fait est fait. Mes coéquipiers se déplaceront sans moi en Arabie Saoudite pour disputer le match retour et je suis tout à fait confiant quant à leur capacité de ramener un excellent résultat de là-bas afin de conforter notre première place dans notre poule. J'ai écopé d'un match de suspension seulement et je serai de retour pour le match de la 5e journée de la poule B contre Istiqlal de Téhéran. Le titre s'est également envolé puisque c'est Lakhouiya, le club entraîné par Djamel Belmadi, qui a été sacré champion. La Ligue des champions asiatique constitue-t-elle désormais votre principal objectif ? C'était un objectif dès le début, mais ce n'est pas le seul puisque la Coupe de l'Emir, qui est la Coupe du Qatar, débutera bientôt et nous nous devons de la remporter afin d'assurer notre participation pour l'édition 2012 de la Ligue des champions asiatique (ce sont le champion du Qatar et le vainqueur de la Coupe de l'Emir qui sont qualifiés pour cette compétition, ndlr). La saison est donc loin d'être terminée pour nous. Nous tenons à remporter cette coupe tout en poursuivant notre parcours en Ligue des champions asiatique où je sens que nous pouvons faire un joli coup. Etes-vous content pour Belmadi, vainqueur du championnat du Qatar pour sa première expérience en tant qu'entraîneur ? Evidemment que je suis content pour lui ! Il a fait un sacré travail puisqu'il a su faire un champion d'une équipe qui a accédé en première division. Le mérite de Belmadi est d'autant plus grand que Lakhouiya en est à sa première saison en première division de toute son histoire. Vraiment, c'est une performance ! Au moins, même si ce n'est pas vous, il y a bien un Algérien qui est champion du Qatar… (Rire) Oui, c'est vrai. Sincèrement, je suis content pour lui, même si j'aurais préféré que ce soit Al Sadd qui soit champion. Avez-vous joué avec Belmadi en sélection nationale ? Non, jamais. Nous nous sommes croisés une fois seulement dans un stage à Annaba, mais nous n'avons jamais joué ensemble. En quelque sorte, au moment où j'arrivais en sélection, il n'était plus convoqué par le sélectionneur de l'époque. Cela fait que je ne le connais pas très bien, mais nous nous respectons énormément. Il nous arrive de nous croiser ici, au Qatar. Nous échangeons quelques propos, il demande de mes nouvelles. Bref, j'entretiens avec lui des rapports cordiaux. Quel a été l'impact, au sein de l'opinion sportive qatarie, du sacre de Lakhouiya sous la conduite de Djamel Belmadi ? Tout le monde reconnaît que c'est un véritable exploit. Il faut réaliser la performance : un club qui débarque parmi l'élite et qui remporte le titre national ! C'est comme si Caen, Brest ou Arles-Avignon remportait le championnat de Ligue 1. Ici, il jouit d'une grande estime et on reconnaît sa valeur et son mérite. Parlons de la sélection nationale. Même si le rendez-vous du Maroc est encore assez éloigné, avouez que vous l'avez dans un coin de votre tête, même si, en professionnel que vous êtes, vous vous concentrez sur les matches de votre club… C'est vrai que j'y pense un peu. Grâce à notre victoire contre le Maroc à Annaba, nous sommes revenus à hauteur de nos concurrents. Le plus dur à présent est de se maintenir en tête. C'est pour ça, au risque de me répéter, j'insiste sur le fait que seul le résultat comptera. C'est une leçon que j'ai tirée de mon expérience de footballeur : plutôt que de bien jouer et perdre, mieux vaut mal jouer et gagner. Cela dit, je suis convaincu qu'au match retour, il y aura du jeu. Je sens que ça va être très ouvert car, puisque toutes les équipes sont à égalité, une victoire serait importante pour les deux équipes, mais si le nul ne sera pas dramatique. Personnellement, je suis raisonnablement confiant. Lors du match de Annaba, votre arrivée tardive au stage, du fait que votre club vous a retenu au Qatar, vous a peut-être coûté une titularisation. Pour le match retour, allez-vous être présent au début du stage ou bien Al Sadd prévoit-il de vous garder le plus longtemps possible ? Mon club me libèrera pour tout le stage. Avant le match aller, des circonstances ont fait que je n'ai été libéré que jeudi soir. J'avais fait l'impossible pour être à Annaba le lendemain dans l'après-midi, prenant même un vol de nuit. Cela dit, je ne fais pas de ma titularisation ou non un drame. Quel que soit celui qui joue, l'important est qu'il se donne à fond et qu'il apporte ce qui est attendu de lui. Nous sommes plus qu'une équipe. Nous sommes un groupe. Un groupe se doit d'être solidaire. Nous avons une mission : qualifier l'Algérie pour la CAN-2012. Nous nous donnerons tous à fond pour la mener à bien.