«Je veux faire comme Raho» «L'Equipe nationale, je n'y pense même pas pour le moment» Valeur sûre à son poste, Chamseddine Nessakh est, à n'en pas douter, l'un des meilleurs joueurs à la JSK ces derniers temps. Depuis quelques semaines, l'entraîneur en chef, Rachid Belhout, ne trouve pas beaucoup de peine pour renforcer le flanc gauche, du moment qu'il possède un joueur aussi polyvalent que Chamsou. Ce dernier a toutes les qualités requises pour décrocher un contrat professionnel d'ici quelque temps. Cette saison, qui est loin d'être clôturée, l'ex-joueur de l'ASMO possède déjà trois buts à son actif en Coupe d'Afrique (contre le Tevragh Zeina), contre deux réalisations en championnat (l'ASK et le CABBA). On a appris, selon une source digne de foi, qu'un club français suit de très près l'arrière gauche kabyle, dont le contrat avec les Jaune et Vert expire dans moins de deux mois. Le président Hannachi, qui sans doute ne lâchera pas facilement son joueur qui sera libre de tout engagement, fera des pieds et des mains pour convaincre son élément de prolonger son aventure, surtout si le club parviendra à se qualifier à la phase des poules de la Coupe de la CAF. Des émissaires seront présents au 5-Juillet A l'occasion de la finale de la Coupe d'Algérie qui opposera la JSK à l'USMH, le 1er-Mai prochain au stade du 5-Juillet, les dirigeants d'un club français comptent envoyer des émissaires spécialement pour superviser de près Chamseddine Nessakh qui aura une énorme occasion de sortir le grand jeu, car une occasion pareille ne se répète pas tous les jours. Donc, il faudra bien en profiter pour convaincre et assurer son rôle convenablement. ----------------------------------------------------------------- Lorsque la JSK est allée chercher Chamsseddine Nessakh à l'ASMO en Ligue 2, certains n'ont pas cru un seul instant que ce recrutement serait profitable au club kabyle. Excepté les amoureux de l'ASMO, peut-être ceux du MCO et quelques observateurs de la deuxième division, beaucoup ne connaissaient pas grand-chose de ce petit gaucher asémiste. Les mois qui suivirent cette arrivée à la JSK ont donné raison à ceux qui ont insisté pour ramener cet élément. En effet, ce dernier est devenu tout simplement l'une des pièces maîtresses de cette JSK new look. Avec les Tedjar, Belkalem, Hamiti, Yahia-Cherif et Asselah, Nessakh a mené la formation kabyle en demi-finale de la Ligue des champions, un exploit que la JSK n'a jamais pu réaliser depuis qu'a été changé son système de compétition. Cette réussite, Nessakh la connaîtra aussi en Coupe d'Algérie puisque la JSK est à nouveau en finale sept ans après et toute la Kabylie s'est mise à rêver de ce trophée que le club n'a plus gagné depuis 17 ans. N'allez surtout pas croire que cela lui est monté à la tête, Nessakh a les idées bien en place. Jugez-en ! Vous qui êtes natif d'Oran, comptez-vous y retourner de sitôt, après avoir privé le MCO d'aller en finale de la Coupe d'Algérie ? (Il sourit.) Non, je ne suis pas rentré sur Oran. Je suis resté à Tizi. Vous avez certainement voulu éviter les Hamraoua… (Rire.) C'est du deux en un. Comment ça ? Sur un plan sportif, je ne voulais pas rentrer à Oran, ça m'aurait fait trop alors que j'étais appelé à préparer deux rendez-vous importants de la saison, un match de Coupe d'Afrique, de surcroît à l'extérieur, et une finale de Coupe. Lundi, on a terminé le match en début de soirée, si je devais partir à Oran, je l'aurais fait par route, car il n'y avait pas de vol le soir même pour revenir impérativement le lendemain, car nous avions un entraînement le mercredi. J'ai donc préféré rester sur place pour bien récupérer d'autant plus que nous avions un long déplacement à effectuer au Gabon. Sans avoir eu l'occasion de faire un trajet pareil, je savais que ce genre de voyage allait être épuisant. La suite des événements m'a donné raison, j'ai bien fait de rester à Tizi. Et l'autre raison ? Je reconnais que ce que vous avez dit au sujet des supporters du MCO est vrai. Je ne suis pas parti à Oran pour les éviter, car ils étaient encore sous le coup de l'élimination, mais ils doivent savoir que cette sortie de cette compétition ne remet pas en cause la valeur de leur équipe qui réalise une bonne saison. Vous ne vous êtes pas déplacé, mais peut-être avez-vous eu des appels téléphoniques de la part d'amis supporters du Mouloudia ? Non, je n'ai pas reçu d'appel de ce genre. Croyez-moi, après un match, j'évite de trop revenir là-dessus car c'est du passé. Mais tôt ou tard, vous rentrerez à Oran… (Il esquisse un sourire) Bien évidemment, je dois retourner à Oran pour voir ma famille et mes amis. Mais d'ici là, ce match de coupe sera oublié et les choses se seront tassées. Il faut dire qu'avec l'enchaînement des matches, je n'ai pas eu trop l'opportunité de rentrer chez moi ces derniers temps. La demi-finale est désormais consommée, on suppose que toute votre attention est focalisée sur cette finale… Sincèrement, on y pense, mais personnellement, j'évite d'en faire une fixation pour le moment, car nous avons un match de Coupe d'Afrique à disputer (Ndlr : entretien réalisé avant la rencontre face au FC Missiles). Toutefois, reconnaissez qu'une finale de coupe, c'est un moment que beaucoup de joueurs qui ont eu le loisir d'en disputer ont qualifiée de magique, spéciale et encore plein de superlatifs…. Je suis d'accord avec vous, c'est un match particulier car il se pourrait que vous n'aurez jamais plus l'occasion d'en disputer à nouveau. Je sais qu'il y a de très grands joueurs qui n'ont jamais connu la joie de remporter une coupe, certains n'ont même pas eu la chance d'atteindre la finale. C'est pour cette raison que sur un plan personnel, et je pense que c'est le cas de tous mes coéquipiers, on apprécie la chance que nous avons. La coupe, ce n'est pas comme le championnat. En coupe, il n'y a pas de séance de rattrapage, ça se joue sur un match, vous pouvez vous faire éliminer d'entrée, alors qu'en championnat vous avez 30 chances de vous rattraper. Et vous ne voulez pas rater cette seule unique chance de gagner ce trophée… Qui voudrait la rater ? Mais personne ne peut affirmer ou être sûr qu'il va gagner. On va tout faire pour brandir cette coupe. Vous ne vous dites pas que c'est un peu mal parti pour vous car avec ce déplacement au Gabon et votre retour au pays lundi, vous n'aurez pas assez de temps pour préparer un tel rendez-vous ? Que voulez-vous y faire ? Ce n'est pas un match de championnat dont vous pouvez demander le report, on est obligés de faire avec ce paramètre. On rentrera lundi, on aura tout juste le temps de récupérer, avant d'attaquer la préparation de cette finale. Je pense qu'un tel événement, avec toutes les sensations qu'il procure à un joueur, nous fera oublier plus ou moins la fatigue. Votre adversaire a pour nom l'USMH, que pensez- vous de cette équipe ? C'est une bonne équipe qui pratique du beau football, une équipe qui tend beaucoup plus à jouer l'offensive, c'est la raison pour laquelle je suis convaincu que ce sera une belle finale. El Harrach est une formation qui fait le jeu, ce n'est pas une équipe qui se cantonne derrière, c'est pratiquement la même chose pour nous. Ça va donc jouer des deux côtés. Quels seront vos atouts lors de cette empoignade ? J'ai remarqué qu'El Harrach avait des difficultés sur un terrain en gazon. Vous rejoignez donc l'avis de certains observateurs qui disent qu'El Harrach joue bien dans son stade Lavigerie ? Oui, mais il est normal qu'il en soit ainsi car ils ont tous leurs repères dans leur stade qui est un peu particulier, du fait que vous êtes très près des supporters. Cette proximité les motive, les pousse à aller de l'avant. En plus, chez eux, ils ont rarement affaire aux supporters des équipes adverses. Mais cet avantage du stade n'est pas très évident car vous jouerez au 5-Juillet, un stade où la plupart d'entre vous n'y ont jamais joué ? Effectivement, c'est vrai que la plupart d'entre n'ont pas évolué au 5-Juillet. Moi-même je n'y ai jamais joué. Il est clair qu'en début de match, nous aussi nous rencontrerons des difficultés à trouver nos repères, surtout que nous n'aurons certainement pas l'occasion de nous y entraîner avant le match. Un seul entraînement auparavant nous permettrait de régler ce petit souci. Jouer dans ce stade, ça vous fait rêver aussi ? Ce sera un énorme plaisir de jouer dans ce stade mythique où se sont déroulés de grands matchs, une pelouse sur laquelle ont évolué de grands joueurs. Mais je pense que c'est la finale en elle-même qui est beaucoup plus spéciale, elle aurait pu être programmée dans une autre enceinte, ça n'y aurait rien changé. Ce jour-là, des millions de gens auront les yeux braqués sur nous, vaut mieux pas alors rater son match et par la même occasion ça donne vraiment envie de se surpasser. Surtout que la plupart d'entre vous n'ont pas atteint la finale de cette compétition… Oui, la majorité n'ont pas joué une finale, mis à part deux ou trois joueurs. En ce qui me concerne, je connais un peu l'ambiance, car j'ai remporté une Coupe d'Algérie lorsque j'étais à l'ASMO en catégorie juniors. Mais ce qui fait parler et ce que les gens retiennent, ce sont les finales seniors et c'est normal, car elles sont plus attrayantes et il y a tant de tapage médiatique fait autour. Dans cette équipe d'El Harrach, il y a quelqu'un que vous connaissez bien puisque lui aussi a joué à l'ASMO, il s'agit de Boualem... (Sourire.) Oui, ça me fera plaisir de le revoir, Boualem est un gentil garçon et cette saison à El Harrach, il fait une très bonne saison. Il est clair qu'avec nous deux en finale de la Coupe, l'ASMO y est bien représentée. Un autre joueur de l'ASMO a marqué de son empreinte son passage à la JSK, il s'agit de Slimane Raho qui a remporté avec le club kabyle trois Coupes de la CAF consécutivement et deux titres de champions. Vous êtes tenté de faire pareil ? Bien évidemment, j'aimerais bien m'offrir autant de titres, j'ai déjà l'occasion de gagner mon premier avec cette finale qui se profile à l'horizon. Mais je ne vous cache pas que j'ai une toute autre ambition. Laquelle ? Que mon passage à la JSK m'ouvre les portes d'une aventure professionnelle, ce qui me tient vraiment à cœur. Justement à ce sujet, beaucoup a été dit sur d'éventuels contacts à l'étranger, qu'en est-il au juste ? Sincèrement, je ne peux rien vous dire sur ce sujet, non pas que je ne veuille pas le faire, mais c'est que je me suis déchargé de ce volet-là. Un manager avec lequel j'ai signé un contrat s'en occupe. C'est à lui de gérer ce dossier, moi je ne veux m'occuper que du terrain, que rien ne vienne me perturber. Pour le moment, mon agent ne m'a rien signifié. Certainement qu'il m'a laissé me concentrer sur mes objectifs avec la JSK, car il ne faut pas oublier que je suis sous contrat avec ce club, c'est important de le souligner. Vous rêvez d'une carrière professionnelle car vous savez que c'est peut-être la seule voie qui peut vous ouvrir les portes de la sélection nationale, n'est-ce pas ? LEéquipe nationale, je n'y pense même pas pour le moment, car j'ai un principe dans la vie, chaque chose en son temps. Ça ne sert à rien de vouloir précipiter les choses, au contraire ceci peut vous jouer un mauvais tour. Si je fais d'une convocation en Equipe nationale une obsession, ça peut perturber mes prestations en club. Moi, je gère ma carrière étape par étape.